Pratiquant un Heavy
Metal assez symptomatique de ces terres qui les virent naître, empruntant donc certaines inspirations à la NWOBHM, au Thrash et au
Power US, les Américains de
Steel Prophet vécurent quelques désillusions assez incompréhensibles durant la décennie qui suivit la fin de ces années 90 qui fut pourtant si prometteuses pour eux. Le summum de ce parcours désenchanté fut la sortie, en 2004, d'un
Beware transparent où
Nadir D'Priest tentaient de nous y convaincre, loin de ses accointances passées pour le
Hard Rock/Glam Rock qu'il défendit avec
London, de son nouvel amour pour l'agressivité, l'âpreté et la complexité de l'expression de ces Californiens. Peine perdue.
10 ans après ce regrettable incident, le quintet originaire de
Los Angeles revient avec un nouvel opus baptisé
Omniscient qui marque le retour de son chanteur emblématique, Rick Mythiasin. Autant dire que c'est une excellente nouvelle pour ceux qui avaient été pour le moins étonné, pour ne pas dire pire, par certaines des prestations plus que discutables proposés sur le précédent effort de ce collectif. Il n'augure cependant pas nécessairement de prestations unanimement saluées tant le timbre particulier de ce vocaliste peut décontenancer. Jouant parfois la carte de la dissonance pas toujours très heureuse et nous donnant à entendre des interventions aux aigus les plus extrêmes manquant parfois, selon votre modeste obligé, de puissance et d'épaisseur dans le sillon de ceux de Klaus Dirks (
Mob Rules) ou, dans un genre très différent, de ceux de Tony Mils (ex-
Siam, ex-
TNT...), il n'est effectivement pas certains qu'il parvienne à convaincre les plus réticents.
Et ce d'autant plus que, malheureusement, au-delà de deux premiers morceaux forts sympathiques (un When I Remake the World aux stigmates très européens (
Primal Fear,
Judas Priest) et un Trickery of the Scourge plutôt séduisant avec ces sempiternels et, désormais, obligatoires pseudo-blast-beats), nos cinq artistes nous offrent le spectacle peu réjouissant d'une musique sans grand relief, sans grand intérêt et sans beaucoup de saveur. Sans beaucoup de nuance d'ailleurs non plus et ce malgré le genre aux circonvolutions et aux embranchements, par essence, aussi nombreux et complexes auquel
Steel Prophet a choisi de s'adonner.
Quelques moments de bravitude viennent tout de même, de-ci, de là, en quelques instants soudainement plus inspirés, égayer l'âme grise de l'auditeur accablé par la tristitude de cette écoute. Comme par exemple sur ces passages où le talent créatif de ce collectif s'affirme dans l'art de composer des breaks très intéressants (psychédélique et planant dans The
Tree of Knowledge, usant magnifiquement de piano dans
Through Time and Space, attachant et savamment orchestré dans
Chariots of the Gods...) où comme sur certaines pistes plus séduisantes (
666 Is Everywhere, 1984...). Mais mon dieu que c'est peu...
En outre, si la plupart des titres de ce manifeste nous offrent donc un ensemble, certes pas, nécessairement passionnant mais plutôt cohérent eu égard aux aspirations passées de ce groupe, et à la ligne de conduite artistique qu'il s'est fixé dans le sillage des
Jag Panzer et autres
Attacker, l'un d'entre eux est néanmoins une véritable énigme qui nous laissera perplexe. Nous amenant même à une question fondamentale : pourquoi diable être allé le chercher? Il s'agit bien évidemment du Bohemian
Rhapsody de Queen. En une relecture assez fidèle à l'original,
Steel Prophet commet là une grossière erreur. Contrastant bien trop avec la rugosité du reste de ce disque et montrant toutes les limites des capacités de son vocaliste, n'est pas Freddy Mercury qui veut, cette chanson est juste hautement dispensable. Pour ne pas dire pire.
Encore un pas supplémentaire sur le douloureux chemin de la descente aux enfers pour Steve Kachinsky et ses comparses. Encore un album dont le destin semble être l'oubli. Encore une œuvre qui ne vous laissera que peu de souvenirs après maintes écoutes. Encore un disque moyen en somme...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire