Le mythique et intouchable
Agent Steel bien évidemment mais également le parodique
Steel Panther sans parler des plus obscurs
Absolute Steel,
Burning Steel,
Crimson Steel,
Crying Steel,
Damascus Steel,
Emerald Steel,
Fire Steel,
Icy Steel,
Lethal Steel,
Liquid Steel,
Medieval Steel,
Raging Steel, Rapid Steel, Razing Steel,
Real Steel,
Ritual Steel,
Sacred Steel,
Sahara Steel,
Savage Steel,
Serpent Steel,
Seventh Steel,
Shining Steel,
Sinner Steel,
Stainless Steel, Steel Age,
Steel Aggressor,
Steel Angel,
Steel Assassin,
Steel Attack, Steel
Avenger, Steel Blazon,
Steel Cage, Steel Control, Steel Crow, Steel
Dawn,
Steel Death, Steel Emblem,
Steel Fury, Steel
Glory,
Steel Horse, Steel
Kingdom,
Steel Machine, Steel
Moon, Steel
Power, Steel Preacher,
Steel Prophet,
Shining Steel, Steel Savior, Steel
Soldier, Steel
Temple, Steel
Thunder, Steel Vagina (Aïe, ça doit faire mal !),
Steel Vengeance,
Steel Warrior, Stee.. STOOOP ! L’acier, encore l’acier et toujours l’acier ; on peut effectivement dénombrer pas moins de 174 groupes de heavy metal et dérivés dont le patronyme contient le mot steel, autrement dit tout à fait de quoi faire une véritable overdose et tendre à dénigrer plus que jamais le true/power metal épique de la mort annihilatrice de dragons auquel ces entités sont quasiment toute rattachées. Si il fallait néanmoins ne retenir qu’un seul de ces combos tous plus kitschs et ridicules les uns que les autres, ou plutôt un seul et unique album de ce groupe en question, il s’agirait certainement de «
Beware » du dénommé
Steel Prophet. Explications.
Initialement formé en 1983 à Middleton dans le Connecticut autour du chanteur Gary Stocking et du guitariste Steve Kachinsky rapidement rejoints par l’éphémère batteur Harry Blackwell et le bassiste
Wayne Faircloth,
Steel Prophet enregistre en 1986 sa première démo éponyme autoproduite après le départ du vocaliste Stocking alors remplacé par un certain Dave Brooks. Pratiquant un heavy/power metal on ne peut plus conventionnel pour son époque notablement fertile pour le genre,
Steel Prophet alors réduit en duo autour de Kachinsky et du batteur John Tarascio décide en 1988 d’emménager à
Los Angeles, cité de rêve absolue pour tout combo de musique décibellisée avide de gloire et de paillettes. Fort d’un line up flambant neuf ayant vu les arrivées du chanteur Nick Mantis qui failli rejoindre quelques temps auparavant
Fates Warning en remplacement de
John Arch, du second guitariste Domenic Chavira et du bassiste Vince Dennis, le Prophète d’Acier enregistre deux démos sous le patronage du label Tru Star ; «
Visions of Force » en 1988 et «
Inner Ascendance » l’année suivante. Années 90 et émergence du grunge et autres courants alternatifs obligent, l’avenir s’assombrit terriblement pour
Steel Prophet qui après de nombreux mouvements de personnel qui verront notamment l’arrivée de l’ex
Pantera Rick Mythiasin au chant, parvient enfin à sortir un debut album en 1995 baptisé «
The Goddess Principle » et édité par le label germain
Brainstorm Division. S’ensuit alors la parution de cinq full lengths dont quatre sur
Nuclear Blast parmi lesquels nous retiendrons les «
Dark Hallucinations » (1999) et autres «
Book of the Dead » (2001) avant que n’arrive l’inimaginable et l’incompréhensible tant pour les amateurs de geek true epic power metal que de sleaze bitchfucking rock n’ roll : la sortie en 2004 sur
Massacre Records d’un nouvel album studio avec un certain
Nadir D’Priest derrière le pied de micro.
Nadir D’Priest né Antonio Muñoz, légendaire vocaliste chicano et ultra charismatique du cultissime groupe de glam hollywoodien
London, auteur de la trilogie anthologique « Non-Stop Rock » (1985), « Don’t
Cry Wolf » (1986) et « Playa del Rock » (1990), qui vécut tellement à fond et dans ses sphères sous-terraines les plus profondes s’il vous plait l’âge d’or du sleaze authentifié Made in Sunset Strip avec tous les excès qui en découlent par essence qu’il fut déclaré mort au milieu des années 90 alors qu’il vivait reclus dans un désert pour y préparer au calme une nouvelle carrière de crooner latino via l’écriture d’un premier disque dans la langue de Cervantes qui tourna au fiasco pur et simple (Antonio
Nadir « Tatuaje », 1999, Actual Records). Comment un bad ass motherfucker mystique comme D’Priest, mettant qui plus est à l’amende le chanteur de n’importe quel groupe wannabe de neo sleaze à la con de vingt-cinq ans son cadet genre
Hardcore Superstar,
Sister, CrashDiët,
Vains Of Jenna et autres BlackRain a-t-il pu se retrouver à la tête d’un vulgaire combo de power metal à tendances heavy-true-veste en jean patchée de la mort qui tue ? Pouvez-vous imaginer une seule seconde le comique pas drôle Michel Muller incarner James Bond au Grand Ecran, voir un jour Franck « Einstein » Ribéry alias Bilal Yusuf Mohammed porter la somptueuse tunique rossonera de l’AC Milan ou encore le chantre de la beaufitude Cauet accompagner main dans la main la sublime Charlize Theron sur les marches du prestigieux Festival de Cannes en costard Gianfranco Ferré alors qu’il ne mérite tout au mieux qu’un deux pièces Kiabi en soldes et d’être accompagné bras-dessus bras-dessous par Mimie Mathy à la cérémonie des Gérards ? On nous avait pourtant dit qu’il ne fallait jamais ô grand jamais mélanger les torchons et les serviettes…
Provocation bête et méchante des fanatiques de true metal à bracelets cloutés à part, l’improbable destin commun de
Nadir D’Priest et de
Steel Prophet éclot au son de l’introductive «
Heavenly » révélant à un auditeur dubitatif et prudent un heavy metal powerisant sec et mécanique gratifié de vocaux épiques et hargneux seyant pertinemment le style exécuté par le quintette californien d'adoption mais ne permettant nullement de reconnaitre le grand
Nadir D’Priest tant son timbre vocal d’origine pourtant assez proche de celui du
Metal God Rob
Halford s’avère être méconnaissable sur ce titre, et sur presque tous les autres. Officiant dans un heavy/power metal au sens originel du terme mais non moins dénué d’une production plutôt moderne,
Steel Prophet fait ainsi dans l’énergique et le véloce comme sur le morceau-titre du disque «
Beware » et ses habiles variations de tempi, mais aussi l’incisive « Transfusion
Vamp » témoin d’un D’Priest vindicatif et halluciné et de quelques bons plans de riffing émanant de la paire complémentaire de six-cordistes Steve Kachinsky/Pete Skermetta ou encore la surprenante « Political
Greed (Petrol Man) » et sa rythmique tribale, véritable hymne thrash metal/hardcore tant dans son identité intrinsèquement musicale que dans le thème social abordé dans ses lyrics : l’injustice et les inégalités honteusement fomentés par ces bâtards de sous-hommes politiques de quelque bord qu’ils soient. Single promotionnel de ce «
Beware » accessoirement objet d’un clip vidéo, l’enthousiaste « Leatherette » s’avère être intéressante dans le sens où la patte
Nadir D’Priest y transparait clairement tant dans les paroles que dans le contenu du clip en question sur lequel l’ex
London invita quatre de ses charmantes admiratrices en les personnes des dénommées et sexy Pamela, Yulia, Rahana et Stephanie afin d’appuyer son propos et de faire enfin découvrir à ses bandmates de vraies et authentiques créatures ovairisées dignes de ce nom. Petite perle de nacre relative de l’opus, il conviendra de souligner les qualités de la ballade suave et mélancolique « You are my
Life (Gypsy Mind) » donnant enfin l’occasion à un auditeur courageux et téméraire de reconnaitre le grand
Nadir D’Priest des années 1985-1990 dans une complainte rappelant dans l’esprit l’atemporelle « Ride You
Through the
Night » du full length « Playa del Rock » (1990) sans cependant prétendre lui arriver à la cheville. Disque on ne peut plus lambda dirons-nous d’un style relativement saturé où la velléité d’évoluer devient complexe, le moyen et finalement peu exceptionnel «
Beware » contient son lot de morceaux absolument dispensables à l’image de l’expérimentalo-bizzaroïde « Angels » tentant en vain de mimer l’unique et sacré Voivod, le cacophonique « Killing Machines » ou encore le poussif et bien nommé «
Lost my Way ».
Tel l’instrumentale sans grand intérêt de deux longues minutes « Moogilauke
Cascade » qui le conclut sans brio, «
Beware » constitue un album conventionnel qui parvient à s’écouter si il demeure la seule alternative à une compilation « NRJ Hits
Machine Club Dance
2012 » ou à un quelconque opus de
Gojira ou
Machine Head malgré quelques trop peu nombreux titres relativement dignes d’intérêt comme l’extrait « Leatherette », la ballade « You are my
Life (Gypsy Mind) » ou encore la décharge thrash assez jouissive « Political
Greed (Petrol Man) ». Au-delà de son analyse ou tentative d’analyse purement musicale, ce septième album studio de
Steel Prophet sorti en 2004 soulève un autre débat : pourquoi le classieux
Nadir D’Priest s’est-il embarqué dans cette innommable galère jusqu’à signer la quasi-totalité des textes du disque, enregistrer ses dix titres et effectuer trois concerts avec
Steel Prophet avant de claquer la porte de ce dernier pour les traditionnelles et plus que jamais compréhensibles et logiques divergences artistiques ? Considérant encore aujourd’hui son aventure true power metal comme la pire de sa carrière, D’Priest remit le pied à l’étrier en bonne et due forme en reformant le mythique
London deux ans après la sortie de terre de cette entreprise à jamais énigmatique. Néanmoins, un full length qui ravira certainement les porteurs de bracelets à clous et autres vestes en jean garnies de patchs
Hammerfall et qui suscitera parallèlement la curiosité peut être malsaine des fanatiques inconditionnels du cultissimme
London.
Je ne possède de ce combo que le "Dark Hallucinations" qui avait fait le buzz en 1999 et qui est un bon album; j'ai peut-être encore le suivant en cassette, mais il ne m'avait pas marqué et j'avais lâché le groupe. Merci pour cette page d'histoire Adrien !
Pour répondre à Zaz, je crois que c'est Mimie Mathy qui a filmé le clip à la chanson quand même pas terrible, faut bien l'admettre.
Encore une fois, bien joué Adrien mais je ne miserais pas mon kopeck fétiche sur ce freesbee en devenir.
enfin je suis surpris car le Messiah était sympathique.
Comme quoi quand il faut payer on loyer....
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire