Old World

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16/20
Nom du groupe Oknos
Nom de l'album Old World
Type Album
Date de parution 13 Janvier 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Prologue 01:55
2. Struggle 05:07
3. Old World 04:34
4. Sin 04:15
5. Falling 03:22
6. The Gods They Have No Love 03:21
7. Ghost Ship 04:52
8. Fire 05:03
9. Sailor's Love Story 03:09
10. Requiem 08:13
Total playing time 43:51

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Oknos


Chronique @ ericb4

26 Janvier 2017

Un élégant mais si classique message musical...

Oknos fait partie de ces jeunes formations metal symphonique inspirées, comme tant d'autres, par les vibes de Nightwish et/ou d'Epica, et qui entendent tenir la dragée haute aux Elvellon et autres Beyond The Black, ces dernières jouissant d'une croissante aura en terre teutonne. Tout comme ses compatriotes, le sextet allemand originaire d'Hanovre s'est montré prudent dans sa démarche, échafaudant pierre par pierre son projet, esquissé il y a 4 ans, soit, peu après sa création, en 2013. Ce n'est qu'en 2016 que la parolière et frontwoman Anna et le compositeur et guitariste Johannes accompagnés de Benjamin (guitare), Arne (basse), Sebastian (batterie) et Philipp (claviers et cornemuse) sortent successivement 4 singles dont deux inédits (« Keeper of Time » ; « Star of Hope »), les deux autres (« Ghost Ship » ; « Old World ») faisant partie intégrante de « Old World », premier album full length du combo germain. Et force est de constater qu'à l'aune des 10 pistes égrainées sur les 44 minutes de cette auto-production, l'ingénierie du son a fait l'objet d'une attention particulière, à commencer par un mix bien équilibré, évacuant de fait toute note parasite. La production se veut donc propre sans se montrer aseptisée, dynamique mais nullement rugueuse, plutôt accessible mais pas racoleuse, classique dans sa forme comme dans son concept.

L'opus repose majoritairement sur l'octroi de passages véloces, parfois percutants mais jamais déroutants, ayant comme dénominateur commun de nous convier au partage de moments vibrants, mélodieux, un tantinet sirupeux, partiellement investis en duo mixte en voix claires, nous faisant alors penser à un Visions Of Atlantis d'antan. Mais avant, sans surprises, un laconique, classique et progressif instrumental d'ouverture nous ouvre les portes à l'instar du bien-nommé « Prologue ». Espace enchanteur où l'inattendu mais heureux enchevêtrement d'ondulantes nappes synthétiques et d'une souriante cornemuse attise notre curiosité, nous poussant alors à poursuivre notre route, sur des chapeaux de roue...

Ainsi, par contraste, on embraye rapidement sur quelques incandescents et stimulants instants. Tout d'abord, un récitatif en voix masculine nous accueille sur le vrombissant « Struggle » qui, dans l'ombre d'un Epica des derniers émois, dissémine ses riffs graveleux adossés à une rythmique enfiévrée. Sur une sente mélodique avenante, le nerveux convoi instrumental nous secoue, faisant mine de nous faire chavirer pour mieux nous retenir. Dans cette tourmente, les claires volutes de la sirène, aux faux airs de Simone Simons, et malgré leur fluette apparence, atteignent leur cible. Par contre, les ponctuelles interventions en voix claire de son comparse enlève de sa superbe à ce titre à la mélodicité convenue mais agréable. Dans cette mouvance, le tonitruant « Ghost Ship » assène ses riffs écorchés vif arc-boutés sur une rythmique plombante. Corroboré par des choeurs en faction, ce mid/up tempo plutôt efficace nous octroie un break bien amené, mis en exergue par les angéliques inflexions de la belle. Progressivement, l'assise instrumentale se densifie, gagne en épaisseur ce qu'elle ne perd nullement en mélodicité, pour finir crescendo. Moins rayonnant mais non sans mérites, des arrangements nightwishiens secondés d'un tapping martelant infiltrent «Sin », frondeur morceau entonné avec entrain par une interprète en voix de tête. Toutefois, cette dernière peine à nous happer par une prestation en demi-teinte, le long d'oscillations mélodiques non des plus heureuses. Lorsqu'elle se joint à son acolyte en voix pleine, une étrange impression de se retrouver plongé dans un Visions Of Atlantis à l'aune de leurs tâtonnants débuts sur « Eternal Endless Infinity » nous envahit.

Mais là où le collectif teuton nous embarque véritablement dans son univers concerne des plages plus cadencées, à la frappe plus légère, taillées pour les charts la plupart du temps. Ainsi, le pugnace et mélodieux « The Gods They Have No Love » laisse entrevoir une parfaite coordination des deux vocalistes en voix claires, dans la veine de Visions Of Atlantis (1ère mouture) contribuant à magnifier un refrain immersif à souhait. D'une esthétique mélodique que Xandria ou Within Temptation pourraient bien lui envier, ce titre est une invitation à un ininterrompu headbang. Quant au vitaminé et tubesque « Sailor's Love Story », il se fond dans un carcan mélodique aussi prégnant que nuancé, celui dont se pare un refrain quasi hypnotique relayant un couplet bien sculpté. Un saisissant legato à la lead guitare nous intime de poursuivre la piste jusqu'à son terme. Même constat pour l'entraînant et rafraîchissant « Falling », distillant ses couplets engageants et ses refrains catchy, à l'image d'un hit en puissance. Doté d'un sémillant solo de guitare, d'opportunes apparitions d'une cornemuse bien inspirée, le brûlot n'en demeure pas moins excessivement sirupeux, les inflexions acidulées de la déesse contribuant à inspirer ce tenace sentiment.

Sinon, le combo nous séduit par quelques effets de surprises, amenés de deux manières différentes. D'une part, l'orientalisant mid tempo « Old World », non sans rappeler l'atmosphère d'un « The Divine Conspiracy » d'Epica, nous fait traverser de mystérieuses et brûlantes aires sablonneuses. Envoûtant et invitant effort, cet énigmatique passage entonné avec inspiration et justesse révèle de subtiles harmoniques et un doux parfum de fleur d'oranger. D'autre part, aux airs d'un slow langoureux, l'entame de « Fire » paraît nous mener vers une gracieuse et fondante offrande mise en habits de lumière par les célestes patines de la maîtresse de cérémonie. Ce serait oublier que l'apparente docile ballade se dote d'une saisissante poussée d'adrénaline à mi-parcours, cette progressivité d'intensité du corps orchestral lui conférant précisément son originalité. Et la sauce prend, une fois de plus.

Comme convenu chez nombre de ses pairs, on ne saurait se soustraire à un feu d'artifice final, judicieusement orchestré, harmonieux et, dans ce cas, avec peu de temps morts et quelques particularités qui en fondent son caractère propre. Ainsi, l'opératique fresque de fin « Requiem », agrémentée de cuivres samplés, le long des 8 minutes d'un parcours épique, propose une véritable pièce en actes, dont la ligne mélodique ne souffre d'aucune approximation. Soutenue et enjolivée par les caressantes et sinueuses incursions d'Anna, cette sculpturale livraison offre un spectacle total, diversifiant ses atmosphères, ses jeux rythmiques, dans une ambiance chevaleresque, non sans renvoyer à « King of Kings » de Leaves' Eyes. On regrettera toutefois une clôture au son d'un monocorde synthé, qui tend à s'allonger, atténuant la portée du plantureux méfait.

En dépit de quelques maladresses touchant aux harmoniques, aux combinaisons vocales et aux finitions, en raison de sa qualité d'enregistrement et en l'absence de points noirs, la galette se parcourt d'une seule traite. Sans fausse note, ni longueurs rédhibitoires, le propos demeure néanmoins convenu, ses accords prévisibles et ses enchaînements perfectibles. Bref, une production honnête, propre, diversifiée et liante qui pourrait trouver un écho favorable auprès d'amateurs du genre, même si elle ne saurait occulter les sources d'influence dont nos acolytes se prévalent. Affaire à suivre...

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