Fut un temps où l'on parlait des Américains de
Cellador comme du pendant étasuniens des Britanniques de Dragonforce. Il y avait, effectivement, le même attrait pour ces deux groupes à user, voire même à abuser diraient certains, surtout concernant les Anglais, de cette extrême vivacité dont étaient capables ces musiciens, à l'évidence, habités par une dextérité hors du commun. Naquit alors une sorte de branche annexe du
Power Metal Européen dont, soyons honnête, la seule véritable caractéristique différenciante était, justement, ces rythmes effrénés. Une sorte de
Power Speed
Metal donc.
Evidemment lorsque les uns, et les autres, ont eu finis de s'extasier sur les capacités de ces musiciens et ont commencé à s'intéresser plus en profondeur à la musique même de ces groupes de surdoués, le constat fut nettement moins reluisant. Une mauvaise chanson même jouée à une cadence exceptionnelle reste certes un exploit mais n'en devient pas pour autant une bonne chanson. Et à ce petit jeu ce furent les natifs de Denver dans le Colorado qui furent les moins bons. Leur Enter the
Deception fut, en effet, un album assez moyen qui n'eut aucun retentissement, ou presque, sur un auditoire pourtant prompt à louer les qualités du frère ennemi.
11 années auront passé depuis et du
Cellador de cette époque seul subsistera l'un de ses fondateurs, le guitariste Chris Petersen. Tous les autres auront été remplacés. Remplacés par d'illustres inconnus de surcroit. 11 années pour nous concocter un nouvel opus.
Cellador aura-t-il appris de ses erreurs? Rien n'est moins sûr...
Ce qui le sera en revanche dès les premières notes Sole Survivors c'est que le groupe n'aura pas abandonné sa vision de ce
Power Metal Européen assez vif aux confins, parfois (j'ai dit "parfois"), de ces sphères Neo Classique. On a cependant le sentiment que désormais il ne s'agit n'est plus seulement d'étalage d'aptitudes en une sorte de concours inepte mais que l'accent a aussi été mis sur la composition de titres plutôt (j'ai dit "plutôt") variés. Du moins suffisamment pour que l'auditeur ne soit pas saisis par cette désagréable impression d'écouter le même morceau en boucle. Dans tous les cas on ne s'ennuie jamais ici. Enfin, au moins jusqu'à This
Means War où là, une certaine lassitude commence à poindre. Mais c'est sans doute le style qui veut ça.
S'agissant des performances spécifiques de chacun, et notamment de celles des nouveaux venus, parlons juste de celle de Chris Petersen au chant qui s'en sort très bien et qui parvient à nous faire oublier ce côté très "helloweenien" qu'avait parfois le groupe à cause de la voix de Michael Gremio dont certaines intonations nous rappelaient furieusement
Michael Kiske.
On notera également que la production de ce manifeste est assez redoutable et sied parfaitement au genre pratiqué ici avec ces guitares et cette section basse/batterie mises très en avant. Le résultat est vraiment réussi nous offrant un ensemble assez délicieusement massif et ample.
Au chapitre des quelques défauts de cet opus, on pourra évoquer quelques-uns de ses refrains, parfois, un peu trop mélodiques et qui ne plairont sans doute pas à tous (Running
Riot par exemple).
Ce
Off the Grid est donc un bon album qui s'étiole un peu sur sa fin. Un opus un peu moins démonstratif et un peu plus axé sur la composition et la nuance que ne le fut Enter the
Deception...et que la plupart des disques de Dragonforce d'ailleurs soit dit en passant...
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