Des nouvelles de ces Norvégiens de
Harm depuis 5 années, qui avaient enthousiasmé les fans de thrash agressif et résolument rentre-dedans, avec le terrible
Demonic Alliance. Forts d'un visuel réussi - et mois brut qu'auparavant - faisant apparaître un personnage digne d'un Marcheur Blanc d'une série bien connue signé Pär Olofsson (
Exodus,
Immolation), le trio sort ainsi son troisième album toujours chez Battlegod Productions.
Si la paire de titres ouvrant l'album ("
Devastator" et "
Executioner") s'insère directement dans la lignée de
Demonic Alliance, à base de rythmiques rapides accompagnées de la grosse voix de Steffan Schulze, et de breaks réussis façon
Slayer en colère ("
Executioner", ou "In These Moments" possèdent des riffs que n'aurait pas renié Jeff Hannemann),
Harm ne s'est pas contenté de faire deux fois le même album. Tout en bûcheronnant comme de bon aloi avec sauvagerie et talent (le terrible et jouissif "
Kill The
King", où le batteur s'en donne à cœur joie, ou "
Shadow And The Slave", avec ses beaux soli et ses roulements) le trio fait ainsi apparaître des accalmies notables (on pense au dernier
Svart Crown, voire aux premiers
Gojira sur l'ambiancé et malsain "
October Fire", comme de ci de là sur l'album, entre deux accélérations meurtrières). Ainsi, le final "Bad
Omen", au début glauque avec son riff emprunté au doom, laisse place à une accélération impitoyable amenée par un riff Slayerien en diable, part ensuite sur un rythme entraînant jusqu'à son passage endiablé et vindicatif, et s'achève sur un riff écrasant. Remarquable d'équilibre et doté d'un sens de la composition qui fait mouche,
October Fire ne déçoit aucunement, à l'image de ce titre final.
Majoritairement rapide, sans déchet notable (à la limite un "
Red Stone Souls" à l'intensité moindre, ou un "
October Fire" déjà évoqué surprenant qui pourra diviser) dans les neuf titres proposés, à condition d'accepter cette légère évolution,
Harm a su se doter d'un son massif, comme sur
Demonic Alliance, donnant un relief indéniable au thrash lourd et incisif à la fois du groupe, à cent lieues du revival thrash actuel. Tour à tour dynamique, méchant et malsain, ce
October Fire possède une densité remarquable, et utilise une palette assez large dans son spectre musical, avec des passages subtils (le début de "Trying To Crow
Wings") au milieu de déflagrations d'une efficacité à toute épreuve.
A la fois assez malin pour ne ressembler à aucun autre groupe tout en puisant sur des références solides (
Testament période
Demonic /
The Gathering vient à l'esprit,
Slayer aussi au détour de certains riffs),
Harm, avec son côté "evil" qui lui est propre, toutefois légèrement moins brut que par la passé, saura rassembler à la fois le public death, par une sauvagerie palpable mais maîtrisée, et l'aficionado de thrash velu.
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