Oceans of Starlight

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16/20
Nom du groupe Operose
Nom de l'album Oceans of Starlight
Type Album
Date de parution 07 Fevrier 2020
Labels Lion Music
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Battle Swan
 04:10
2.
 Oceans of Starlight
 04:21
3.
 Lost Horizon
 04:10
4.
 This Life of Mine
 06:32
5.
 Nothing Left
 04:29
6.
 Sleeping Tides
 02:28
7.
 Octavian
 05:35
8.
 The Actium Suite
 12:33

Durée totale : 44:18

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Operose


Chronique @ ericb4

14 Fevrier 2020

Un second et sémillant mouvement d'une rare intensité émotionnelle...

Prudence est mère de sûreté, dit-on... Un adage qu'aurait suivi à la lettre ce combo britannique créé par la mezzo-soprano Jennifer Coleman et le guitariste/bassiste Joe McGurk (Opposing Motion) en 2016. En effet, il aura fallu patienter la bagatelle de trois années depuis « Footprints in the Hourglass », leur premier et pléthorique album full length, pour les voir réinvestir les studios. Les voici donc de retour, munis d'un second opus de longue durée répondant au nom de « Oceans of Starlight », sorti, tout comme son aîné, chez le puissant label finlandais Lion Music. Mixées par le claviériste allemand Markus Teske (Red Circuit), connu pour avoir oeuvré pour Dark Sky, Mob Rules, Vanden Plas, parmi tant d'autres, les 44 optimales minutes de la galette jouissent d'une production d'ensemble un poil plus aboutie qu'hier, et notamment d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Pourtant encore dans l'ombre des Beyond The Black, Metalwings, Elvellon ou encore Sleeping Romance, nos acolytes auraient dès lors quelques atouts supplémentaires pour se jouer de l'âpre concurrence continuant d'agiter ce registre metal...

Dans ce dessein, le line-up a subi quelques remaniements, le collectif d'outre-Manche comptant désormais dans ses rangs le batteur Steve Hauxwell et le bassiste Mike Bridge. De cette fraîche collaboration émane une oeuvre rock'n'metal mélodico-symphonique progressif aux relents power et opératiques inspirée, comme sa devancière, par Amberian Dawn (première période), Dark Sarah, Xandria (seconde mouture), Nightwish, Ancient Bards, Aesma Daeva, Mattsson, Stratovarius et Dream Theater. Ainsi, s'enchaînent huit enivrantes et émouvantes plages, pourvues d'une technicité instrumentale difficile à prendre en défaut et de lignes mélodiques d'une fluidité à faire pâlir les plus chevronnés de leurs pairs. Pour compléter le tableau, à nouveau se dessine l'infiltrant grain de voix de la frontwoman, dont le timbre chatoyant s'apparenterait à celui de Tarja, les inflexions dans les médiums à celles de Floor Jansen (Nightwish, ex-After Forever) et les saisissantes envolées lyriques à celles d'Heidi Parviainen (Dark Sarah). Est-ce à dire que ce set d'inédites compositions serait dans l'exact prolongement stylistique et harmonique du précédent effort ?

Quand ils font rougeoyer les fûts et qu'ils se plaisent à ensanglanter leur rythmique, nos compères trouvent matière à encenser le tympan sans avoir à forcer le trait. Ainsi, octroyant de soufflantes accélérations tout en sauvegardant une magnétique sente mélodique, le ''nightwishiens'' up tempo « Battle Swan » tout comme le ''mattssonien'' mid/up tempo « Octavian » ne lâcheront pas leur proie d'un iota. Et ce ne sont ni le fringant solo de guitare ni les cristallines et néanmoins puissantes impulsions de la sirène dont se parent ces deux offrandes qui nous désarçonneront, loin s'en faut... Dans cette dynamique, on ne saurait éluder le vitaminé « Oceans of Starlight » qui, dans le sillage d'After Forever, ne manquera pas de nous bringuebaler pour mieux nous récupérer. Nous conviant à un chapelet de variations rythmiques, l'opératique offrande se double d'opportuns gimmicks guitaristiques et d'une dévorante et intarissable force de frappe.

Lorsque la cavalerie ralentit un tantinet la cadence, c'est d'un battement de cils que la troupe parviendra à nous rallier à sa cause. Ce qu'illustre le mid tempo progressif « Lost Horizon », à la lumière de ses enchaînements couplets/refrains ultra sécurisés et de son pénétrant cheminement d'harmoniques. A mi-chemin entre Xandria et Dark Sarah, cette plage a priori tamisée recèle une frissonnante gradation du corps orchestral. Calé sur une mélodicité certes convenue mais des plus efficaces, le pimpant manifeste laisse également entrevoir de saisissantes envolées lyriques, la belle s'autorisant alors à tutoyer sans trembler les notes les plus haut perchées. Dans cette énergie, tant l'opératique atmosphère que les subtiles oscillations mélodiques exhalant des entrailles du ''therionien'' mid tempo « Nothing Left » happeront le tympan de l'aficionado du genre. Mis en exergue par un flamboyant solo de guitare, son riff épais et la pénétrante empreinte vocale de la mezzo-soprano, on comprend que le félin méfait n'aura guère tari d'arguments pour assurer sa défense.

Par ailleurs, comme parfois dans ce registre et contrairement à nombre de ses homologues, plutôt que de l'amener à simplement introduire son propos, voire de lui conférer un rôle subalterne d'interlude, le groupe a positionné sa brève pièce instrumentale d'obédience symphonico-progressive et cinématique « Sleeping Tides » peu avant la clôture du chapitre. Plus encore, glissant sur d'ondulantes et soyeuses nappes synthétiques corroborées de sensibles arpèges au piano, et sous-tendu par de graduels et puissants roulements de tambour et une muraille de choeurs que nul ne songerait à enrayer la progression, le laconique effort assure un opportun et somme tout substantiel trait d'union entre deux plages aux ambiances et rythmiques que tout oppose.

Mais c'est à l'aune de ses plantureuses pièces symphonico-symphonique que le combo donne la pleine mesure de son talent. D'une part, dans la veine d'Amberian Dawn, « This Life of Mine » imposera ses couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait. Mis en habits de lumière par les ensorcelantes volutes de la maîtresse de cérémonie, voguant sur un sillon mélodique d'une précision d'orfèvre et propice au total enivrement de nos sens, délivrant, en prime, un insoupçonné effet de contraste rythmique, le pléthorique effort se charge en émotion au fur et à mesure de sa progression. D'autre part, à mi-chemin entre Stratovarius et Mattsson, les quelque 12:33 minutes de la fresque instrumentale « The Actium Suite » livrent un galvanisant corps à corps entre une guitare léonine au fin legato et un serpent synthétique aux inaliénables rampes. Une pièce en actes de la démesure, d'une complexité architecturale et d'un brio technique auxquels le combo est déjà rompu et qu'il élève ici au rang d'un art.

Au final, le combo britannique nous octroie une œuvre à la fois proprette, plutôt accessible, charismatique, émouvante, mais aussi complexe, voire un brin tourmentée, à ses heures. De plus, nos acolytes confirment le potentiel technique et les qualités mélodiques pressenties à l'aune de leur précédente livraison, et rares sont les moments de flottement ou d'égarement concédés. Tout comme son aîné, ce second opus se fait pluriel sur les plans atmosphérique et rythmique, et les exercices de style explorés s'avèrent le plus souvent propices à une inconditionnelle adhésion.

On aurait néanmoins espéré voir la diva partager cette fois le micro et l'octroi de l'une ou l'autre ballade, souvent requise par le chaland. Toutefois, si quelques traces de ses maîtres inspirateurs imprègnent encore certaines de ses portées, la troupe s'en est suffisamment éloignée pour permettre à son projet de gagner en épaisseur artistique. Bref, un message musical puissant et sensible, d'une rare intensité émotionnelle, susceptible de propulser désormais le groupe parmi les valeurs confirmées du si convoité registre metal symphonique à chant féminin...

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