Pour leur premier opus les Allemands de
Gloryful avaient eu la sagesse de mettre certains atouts à profits. S'attacher les services du sorcier Dan
Swanö pour le son et de l'illustrateur Kris Verwimp pour la pochette, était, en effet, une idée judicieuse qui aura formidablement servit leurs desseins. Néanmoins ces attributs, aussi déterminants fussent-ils, ne sauraient totalement expliquer les raisons de la réussite de cet album. Pour ce faire il faudra aussi évoquer les qualités de ce chanteur au nom improbable, Johnny La Bomba, dont les capacités à évoluer en des contrées aussi diverses que celles foulées par Joakim Brodén, Eric Adams, David DeFeis ou
Bruce Dickinson nous aurons véritablement étonnées et séduites.
Fort logiquement, pour ce second effort baptisé
Ocean Blade, la volonté de ces natifs de Geilenkirchen aura été de ne rien changer. Tous les acteurs présents initialement seront donc de retour ici pour nous charmer.
Les différents éléments façonnant chacune des spécificités de ce plaidoyer sont donc rigoureusement les mêmes que celles qui firent de
The Warrior's Code une œuvre aussi agréable. Elles sont scrupuleusement semblable et pourtant, in fine, le résultat n'est pas tout à fait aussi appréciable qu'il le fut auparavant. Pourquoi cela? Difficile à dire et ce d'autant plus que très objectivement, exceptions faites de la surprise qui désormais ne peut plus jouer en faveur de ce collectif, il nous sera très compliqué, pour ne pas dire impossible, de lui adresser certains reproches alors que son prédécesseur en fut exempté. Les deux albums sont, en effet, issus de la même volonté de défendre une musique Heavy
True Speed
Metal Epique propre aux
Hammerfall, Iron Maiden,
Manowar ou encore
Wizard (et ce même si, ici, tout de même, reconnaissons-le, la musique de
Gloryful sera moins empreinte de ces influences les plus marquantes et, donc, plus personnelle). En outre, les deux recueils sont, également, un écrin où Johnny La Bomba démontre tous les talents de sa voix si particulière (peut-être de manière un tout petit peu moins efficace ici néanmoins).
Vient alors l'aspect nettement plus subjectif du ressenti où votre humble serviteur ne pourra exprimer autre chose que des regrets face à un disque moins immédiatement convaincant. Et ce notamment dans cette entame poussive au son d'un Hiring the
Dead fatigué ou d'un vif The
Master's
Hand aux refrains péniblement répétitif.
Cependant essayons de demeurer mesuré car si cette amorce est clairement moins inspirée qu'elle ne le fut jadis, elle ne l'est pas au point de jeter l'opprobre sur ce groupe et sur son art qui continue à nous procurer quelques plaisirs, certes, sympathiques mais pas vraiment bouleversants (le preste E
Mare E Libertad ou
Dream Blade).
En réalité lorsqu'on regarde plus précisément le contenu de cet album, une évidence vient soudainement nous frapper: il devient bien meilleur dès lors qu'un bon Cradle of Heroes ne nous offre ces mélodies où un peu de cette magie propre à ce
Warrior's
Code qui nous avait tant enthousiasmé semble enfin, plus largement et plus franchement, refaire son apparition. La ballade aux allures folklorique Black
Legacy, All Men of the Arms et sa première partie particulièrement sauvage qu'Hansi Kursch et ses comparses n'auraient sans doute pas renié du temps où il pratiquaient encore ce genre d'âpreté rugueuse, Mcguerkin On The Bridge,
Siren Song et son break final où ces entités mi-femme mi-poisson viennent tenter de nous ensorceler, sont, en effet, autant de chansons où l'on retrouve enfin
Gloryful tel qu'il nous avait enchanter naguère. Même l'instrumental
Ocean Leagy, venant clore ce manifeste, demeure plaisant.
Un dernier mot encore sur la pochette de cet opus. A nouveau Kris Verwimp, auteur, notamment, de l'illustration du Tara d'
Absu, du
Stigmata d'
Arch Enemy, du Unveiling the
Essence de
Cirith Gorgor ou du Mortal
Repulsion de
Goreaphobia, y fait de l'excellent travail. Très empreinte de ce charme heroico-fantaisiste d'autrefois, elle nous donne à voir le combat désespéré de quelques marins contre une gigantesque créature improbable à la fois serpent, pieuvre et femme. Une sorte de monstre à la croisé d'un
Kraken et d'une Gorgone en somme. L'artwork est Remarquable.
Souffrant de quelques maux embarrassants, et notamment ce début moins prenant et moins intéressant, ce
Ocean Blade garde tout de même quelques belles vertus susceptibles d'attirer et de convaincre un public averti.
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