Father Befouled est certainement l’un des groupes qui extrait la moelle la plus sombre du Death
Metal au travers de sa musique, originaire des USA et fondé par Ghoat (guitare / chant et Wolxum (basse / batterie) le combo de Chicago développe des atmosphères noires, crasseuses et sataniques tout au long de ce premier Full Lenght
Obscurus Nex Cultus (2008).
Il est évident que
Father Befouled voue un culte non voilé au grand
Incantation de la première heure, mais le duo pousse le concept encore plus loin semblant réellement vomir des notes ensanglantées des tréfonds de l’Hadès. Quand on regarde les autres productions de Gasmask Productions ceci n’est guère étonnant, ce label étant penché du côté le plus impitoyable et underground du
Metal avec des groupes comme
Nuclear Desecration ou
Obeisance.
L’artwork est en tous points correspondant à la musique : logo crasseux et illisible, cérémonial blasphématoire et pochette éclairée à peu prés comme les catacombes de Budapest à minuit au VIIIième siècle. Et je ne vous parle même pas des paroles : « …baptized in piss… », « …ingest the holocaust of the christian right… » bref c’est la petite maison dans la prairie quoi. Il s’exhale de titres comme Idolatry Of
Cursed Revelation une odeur de putréfaction mêlée au sang et la sueur de
Lucifer, la voix outretombale alliée aux guitares et basse accordées 6 pieds sous terre donne l’impression d’un voyage initiatique au cœur d’une orgie satanique dans laquelle la jubilation est totale. C’est parfois un peu brouillon et approximatif au niveau de la mise en place mais qu’importe, le pied à coulisse n’est pas nécessaire ici car on est loin de
Dying Fetus et
Origin, et même tant mieux pour les défauts et les larsens qui jaillissent de partout :
Father Befouled souhaite mettre l’auditeur mal à l’aise et y arrive à la perfection.
Golden Rivers Of
Heaven est le titre ou
Father Befouled tend le plus à ressembler à
Incantation, mais ils poussent le vice encore plus loin que leurs glorieux aînés, on atteint lors du pavé final (10 : 30)
Beneath The Spires Of
Nocturnal Temples / Defiling
Creation, une lourdeur digne du
Funeral Doom et une noirceur totale, avec en particulier ce growl démoniaque de Ghoat qui glace le sang. On retrouve tout au long de
Obscurus Nex Cultus ces passages doomèsques suivis d’accélérations anarchiques et débridées nous plongeant dans une tornade maléfique ou tourbillonnent ossements et chair en décomposition. Mon seul petit reproche serait une batterie un peu trop en retrait dans le mixe à mon goût. Pour le reste on est totalement happé par la force blasphématoire de
Father Befouled, combinant la puissance du vieux Death
Metal avec les atmosphères les plus obscures du Black
Metal.
On trouvera même quelques plans incongrus comme l’instrumentale
Excrement Pastorous (c’est charmant je vous dis…) s’achevant de façon acoustique, enchaînée avec l’intro chantée façon comédie musicale de Consecrate The
Iconoclast, ces gimmicks étranges ne font que renforcer l’effet de malaise que provoque
Obscurus Nex Cultus.
Au milieu de toutes ces excellentes sorties de Death
Metal ultra rapides et techniques,
Father Befouled est une bouffée d’oxygène (ou plutôt de vapeur soufrée), tout comme l’album de
Dead Congregation. Pour qui veut réellement savoir ce qu’est le Death malsain, lourd, crasseux et ultime, il est urgent de se procurer ce disque. Le Death supersonique a son album de l’année avec
Antithesis de
Origin, le Death des abysses l’a aussi avec
Obscurus Nex Cultus de
Father Befouled.
BG
Merci pour la chronique en tout cas.
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