Combo formé en 2007 par le dénommé Ghoat,
Father Befouled n’est pas avare de ses productions. Depuis le crasseux
Obscurus Nex Cultus de 2008, les américains ont déjà enchaîné plusieurs EP et splits et proposent déjà leur seconde offrande :
Morbid Destitution of Covenant (2010). Ce n’est un secret pour personne,
Father Befouled voue un culte non voilé au vieux Death
Metal satanique d’antan, et en particulier à
Incantation, dont les deux premiers albums ont visiblement traumatisé les musiciens.
Malgré leur signature assez inattendue chez le mastodonte Relapse (qui ne s’intéressait guère qu’au
Sludge et au Grindcore ces derniers temps), la motivation et la moelle profonde du combo ne semble pas avoir beaucoup changé si on en juge par le logo illisible et la pochette confuse, crasseuse, blasphématoire et basique : à l’image de la musique. L’intro grésillant façon vieux films d’épouvante est une courte et parfaite mise en bouche avant la déflagration d’entrée de Sacrilegeous
Defilement (of
Deranged Salvation), et oui, même le nom des titres semble tout droit sortis d’un album du combo de John mcEntee…
A noter que de duo au départ,
Father Befouled a muté en quatuor pour assurer une configuration live, ainsi D. Goulding (seconde guitare), J. Kohn (Basse) et l’insatiable batteur aux multiples groupes
Wayne Sarantopoulos, forment un noyau solide autour de Ghoat. Au travers de Idol Defamation, c’est un voyage de 18-20 ans en arrière qui nous attend avec ce Death brutal à l’ancienne : riffs distordus, lourds et vicieux, voix gutturale littérallement noyée dans la masse, blast-beat écrasants à 160 bpm… J’en vois qui se marrent au fond de la classe mais pour votre gouverne les jeunes : pas besoin d’envoyer du 260 bpm avec triggers et le pack complet pour être efficace.
Le son non plus n’a pas beaucoup changé, on est toujours dans une ambiance « orgie dans les catacombes avec
Satan et quelques potes à lui », au passage mention spéciale au redoutable Sulfurous
Majesty Above Man et ses breaks diaboliques ainsi que ses guitares torturées, vomissant quelques sonars de derrière les fagots.
En revanche
Morbid Destitution of Covenant est un peu linéaire et soporifique sur la durée et l’influence
Incantation est quand même de plus en plus encombrante au fil des sorties, ce qui empêche le groupe de se forger une véritable identité. Malgré quelques bons passages, il manque le grain de folie de
Obscurus Nex Cultus et
Profano Ad Regnum, qui eux étaient vraiment dingues et suintaient les abysses. Ici c’est plus scolaire et la qualité en pâtie, difficile de retrouver la force d’un Idolatry of
Cursed Revelation ou d’un
Chapel of Sores, si ce n’est éventuellement sur le sombre et lourd Vomiting
Impurity. On pourra aussi se demander l’utilité des 7 minutes d’orgue d’église à la fin du disque.
Ratage serait beaucoup trop fort pour qualifier
Morbid Destitution of Covenant, mais déception semble convenir : à force de trop se concentrer sur ses fondations musicales,
Father Befouled oublie de construire les murs… Malgré une signature chez Relapse qui lui apportera à n’en pas douter des fans supplémentaires, Ghoat (mais non, c’est pas une chèvre le monsieur) et ses acolytes ne se présentent pas là au meilleur de leur forme, retournant dans le rang des combos lambda. Au lieu d’écrire des morceaux à tout va, il serait de bon aloi qu’ils trient une dizaine de compos mémorables pour leur réalisation suivante. Dommage, on attendait mieux, mais ce n’est peut-être que partie remise.
BG
J'ai d'autres pistes prioritaires pour le moment, et de toutes façons je manque actuellement de temps libre et je n'ai pas vraiment la tête à ça en rentrant du travail.
On attendra des jours meilleurs hé hé.
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