Le papy Charlie (pas celui des drôles de dames) qui a débuté sa carrière à la fin des années 60 et a officié sur le
Dream Theater originel nous revient en cet an de grâce 2008 avec le troisième opus de sa trilogie, originalement intitulé part 3. Celle-ci, entamée en 2005, avec un premier volet acoustiquo-horripilant, avait été suivie en 2007 par une offrande plus attrayante et prometteuse quant à sa conclusion finale.
Le vieil oncle ricain au patronyme corse et aux tempes grisonnantes a su s’entourer d’une bande de petits jeunots chevelus à la dextérité et à la virtuosité certaine : les membres du groupe de metal prog italien « Solid vision ». Il en résulte dorénavant un vrai travail communautaire et non plus une création purement personnelle, même si les textes sont restés zone réservée au boss.
L’album est donc conceptuel : une fiction désabusée, résultante de guerre au Moyen Orient, d’explosion nucléaire qui forcera le flic héros en désespoir de cause et de solutions à se retourner vers un dieu qu’il avait mis entre parenthèses depuis des lustres.
Musicalement, le combo a glissé vers un heavy mélodique aux touches progressives, oscillant parfois dans le power. Une alternance de plages pêchues (majoritaires) et plus calmes, mais un seul titre viscéralement prog : l’épico/planant de clôture, le divin « Genesis ».
Tout est appréciable, bien ficelé, et la qualité de la production assure le liant de l’ensemble. Les titres sont assez diversifiés pour conserver durablement notre intérêt, tel le superbe «
King of terror » initial ou le « March in hell » heavy thrash à la rythmique énorme ; les refrains hymniques (à la
Manowar…lol) se figeant dans les neurones: « Join the fight !!! », «
Fight or flight, wrong or right !!! ». « Liquid lightning », plus agressif, tape pour sa part là où cela fait mal et est sans conteste le morceau qui tue de la galette. Contrairement à la ballade quasi Fm « So help me god » qui, quoique sympa, manque grandement d’émotions dans les vocalises. N’est pas James Labrie qui veut ou le souhaite…
Les amateurs du genre y trouveront cependant leur dose de parties instrumentales ciselées, leurs soli de claviers assurés par Americo Rigoldi. Brian Maillard, le guitariste suisse, excelle dans les riffs saillants et variés. Tout cela est très professionnel, foncièrement de qualité et appréciable, mais souffre malgré tout de deux défauts majeurs : D’une part, un manque de prise de risques, un côté un peu plus osé et aventureux dans les compositions, qui aurait pu engendrer une réelle originalité. Et d’autre part, cette impression tenace s’insinuant en nous et nous suggérant inconsciemment un hybride de mix de « sous »
Dream theater, de « sous »
Symphony X, voire de « sous »
Shadow Gallery.
14/20 METALPSYCHOKILLER
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