Après leur première démo,
Atomic Infested Carnage, relativement efficace mais manquant sincèrement d'ambiance,
Blasphemophagher va cependant réussir à se bâtir une petite réputation niveau scénique grâce à des concerts assez apocalyptiques qui vont marquer les esprits. A défaut de pouvoir instaurer des ambiances, le groupe joue très fort et fait donc beaucoup de bruits. Et ça marche ! Tous les gens qui ont vu
Blasphemophagher sur scène sont unanimes sur le fait qu'en live, ce groupe tue. C'est certainement pour cette raison que la seconde démo du groupe est un enregistrement live.
Ensuite, le groupe sort trois splits entre 2005 et 2008. Sur ces splits, notamment
Triumph Of Abominations et Tyrannous Mutations Of
Sathanas,
Blasphemophagher va essayer d'y transposer toute son énergie live. Musicalement, le groupe va se rapprocher encore plus de
Blasphemy et nous vomir un black metal très apocalyptique pas loin du chaos sonore.
Blasphemophagher réussit parfaitement son coup et ces splits sont réellement ce que le groupe a fait de mieux dans sa carrière.
Dès ses tous débuts,
Blasphemophagher a su mener une campagne promotionnelle assez efficace (rappelons-nous des plus de 700 copies promo de leur première démo distribuées dans le monde entier) et grâce à ses concerts a pu facilement s'acoquiner avec toute la diaspora de la scène black bestial (
Proclamation,
Black Witchery,
Diocletian,
Morbosidad,
Pseudogod, etc.). Bien evidemment qui dit être accepté par la diaspora black bestial dit forcément attirer l'attention - et l'intérêt- de Yosuke Konishi, le boss de
Nuclear War Now.
C'est donc tout naturellement que
Blasphemophagher se fait signer au printemps 2008 par le label qui a le vent en poupe.
Nuclear Empire of
Apocalypse est enregistré chez eux, en Italie, dans leur fameux Mara Cave qui semble être un home studio. En tenant compte de l'enregistrement et du mixage, le groupe va travailler plus de 4 mois sur cet album.
Le résultat est un album sur lequel on sent que le groupe a bien bossé surtout au niveau du son qui est quand même nickel. Le groupe tire donc un trait sur l'esprit chaos apocalyptique qui faisait toute la force des splits.
Musicalement,
Blasphemophagher évolue également. Rappelons-nous l'influence très forte de Sarcofago à ses débuts puis d'un rapprochement plus net vers
Blasphemy à l'époque des splits. Ici, tout en restant sur une base assez
Blasphemy, le groupe va se death metallisé en allant bien s'influencer du côté d'
Angelcorpse. Une influence complètement flagrante notamment sur des titres tels que "
Curse Of The Phosgene Fog" et "Bringers Of Extermination". Cette death metallisation va s'accompagner d'un petit côté thrashisant à la
Slayer /
Possessed que l'on va surtout percevoir au niveau des breaks, comme sur "Devastating
Radioactive Torments".
Deux titres cependant dénotent un esprit différent. Il y a tout d'abord "
Holocaust Summoning Of
Nuclear Storm", morceau écrit par Impurath de
Black Witchery qui est un peu dans l'esprit de son groupe. En tout cas, c'est le titre le plus bestial du disque mais également le meilleur. Enfin, "The
Return Of
Bestial Vomit" est un des tous premiers morceaux du groupe que l'on avait déjà découvert sur
Atomic Infested Carnage et là, c'est du Sarcofago tout craché.
Voilà en fait les deux meilleurs moments de cet album. Pour le reste, malgré un début assez tonitruant, le groupe va vite s'embourber dans son black death bien propre et sans ambiance. Le résultat est surtout une seconde partie d'album ("Of
Atomic Orgies &
Demoniac Elements", "Demiurge Of Thermonuclear
Damnation", "Teratogenesis Of
Doom") qui nous donne l'impression d'un groupe qui se répète et nous fait bien tourner les pouces. Le black metal quand il n'y a pas d'ambiance, ça devient très vite lassant.
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