Je me rappelle bien cette époque où en France on pouvait compter sur les doigts d'une main des réalisations plus ou moins abouties en matière de Black
Metal et lors d'un festival (le graspop ?) quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur cet album de
Belenos. J'aurais pu passer mon chemin mais comme beaucoup de personnes j'aspirais à écouter du Black dans ma langue maternelle. De plus, le vendeur de cette échoppe n'était autre que Christophe Szpajdel bien connu pour être le créateur de plus de 500 (ou plus ?) logos de groupes avec quand même des noms ronflants tels
Immortal,
Emperor,
Enthroned,
Falkenbach et… bah oui,
Belenos, raison pour laquelle il avait ce cd en stock je suppose. Avec du recul, on peut pas dire qu'il se soit foulé pour celui-ci, le groupe changeant fort logiquement de logo par la suite.
Belenos est donc un one-man-band fondé en 1995 par Loïc Cellier et à l'écoute de ce premier CD qui est, je le précise, la réédition de la première demo sortie par le groupe, une chose est vraiment frappante. Bien sûr, il y a l'influence manifeste de
Darkthrone et de
Burzum, d'ailleurs Loïc porte un T-shirt de Hvis lyset tar oss dans le booklet, mais à coup sûr ce dernier fait déjà étalage de tout son talent pour créer des mélodies lourdes, sombres, archi-dépressives et finalement est une sorte de précurseur de ce que fera
Shining,
Forgotten Tomb et autre
Nargaroth. Un Black
Metal envoûtant, tantôt calme et pesant, tantôt rentre dedans (utilsation d'une BAR pour les blasts) accompagné par une guitare acoustique et de temps à autres de superbes choeurs qui eux aussi ont leur propre personnalité (on est loin d'un copier-coller avec la scène scandinave).
Toutes les paroles sont écrites par Nathalie Leblanc que l'on pourrait considérer comme le deuxième membre officiant sur cet album même si elle disparaîtra complètement de la scène
Metal après cette participation. D'ailleurs ça ne trompe pas : Le déluge (et pas le “Deuge” comme l'a écrit le label italien sur la pochette), Notre amour éternel, Etrange douceur, Rêveries, Le visage de la solitude… des titres somme toute assez doux pour être écrits par un barbare contemporain. Néanmoins les textes sont tous forts bien écrits, ce que je cherchais depuis fort longtemps dans un groupe de
Metal extrême francophone, loin des clichés souvent vulgaires et sans génie.
Le point négatif de cet album est la faible production qui franchement porte à mal une partie de la bonne volonté placée dans cet album. Bien sûr ça sonne underground et à l'époque ça ne me dérangeait pas trop mais force est de constater qu'on devient exigeant avec l'âge, raison pour laquelle je ne tarderai pas à m'acheter la réédition promise depuis quelques temps par Sacral production pour pouvoir profiter pleinement du haut potentiel placé dans cet album. Sentimentalement je ne peux qu'encenser ce disque même si à l'heure actuelle cette édition est plus un collector qu'autre chose (vendue un jour pour plus de 50 euros sur Ebay !!!!), c'est dire la rareté de l'objet. Maintenant, pour le plaisir des oreilles, la réédition est une bien meilleure idée que d'aller se ruiner inutilement sauf si vous êtes un grand nostalgique de cette période, ce que je peux facilement comprendre.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire