Formation de pur speedmetal durant les années 80, sous le nom de
Carrion, dans la veine des groupes speed allemands du moment comme
Vectom ou
Iron Angel, voire thrash comme
Destruction (avec lequel elle entretient d'excellentes relations à l'époque), la bande emmenée par le guitariste V.O. Pulver change son patronyme après un premier album remarquable (
Evil Is There! - 1986), optant pour
Poltergeist, tout en changeant de braquet pour un style davantage ancré dans le powermetal. Notre groupe rejoint dans la foulée les rangs du jeune label Centurymedia de Robert Kampf, qui possède en cette fin d’année 1989 une poignée groupes comme
Despair,
Liar et
Morgoth, avant de connaitre la consécration avec les signatures respectives de
Demolition Hammer,
Iced Earth,
Asphyx,
Unleashed, Grave et
Tiamat.
Après deux bons albums passés plutôt inaperçus, en regard du succès retentissant des groupes précités,
Poltergeist échoue sur le label anecdotique Hauntedhouse en 1993, à l’heure où le thrashmetal subit une désaffection sans précédent de la part du public, au profit des scènes deathmetal et blackmetal, à la suprématie insolente à cette époque. Cette situation est d’autant plus regrettable puisque, à mon humble avis, le groupe suisse sort, avec
Nothing Lasts Forever, le meilleur album de sa carrière.
Notre formation suit globalement l’orientation du bon
Behind My Mask, c’est-à-dire cette passerelle habile entre powerspeed et thrashmetal, cette virtuosité à la guitare, et ce chant mélodique caractéristique, tout en transcendant tous ces éléments. L’excellent morceau d’ouverture Only you
Remains (un must-have à mes yeux), lyrique et poignant, donne d’entrée la mesure de l’inspiration et du niveau technique de ce troisième effort paru sous le patronyme de
Poltergeist. Les dix titres s’enchainent idéalement sous un déluge de rythmiques, de riffs et de soli idéalement calibrés, sur le chant mélodique d’André Grieder qui, s’il peut surprendre les thrashers réfractaires, convainc naturellement au fil des écoutes.
Bref, inutile d’aller par quatre chemins : rien n’est à jeter sur ce disque powerspeed/thrash de haute volée, ayant eu le malheur de paraître à une époque et sur un label ne lui laissant décidément aucune chance. In fine, mille mercis pour le travail impeccable du label Divebomb, ayant permis d’exhumer de nos jours d’autres albums comme Faithless ou I
Hate Therefore I Am (
Apocalypse,
Cyclone Temple), n’ayant eux aussi pas eu le succès qu’ils méritaient, malgré leur qualité intrinsèque, qui ne saurait être remise en cause.
++ FABIEN.
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