Formé en 1989 par Tom Stevens,
Nokturnel est une figure de la vieille scène deathtrash du New Jersey (avant sa migration au
Texas au milieu des nineties), aux côtés d’
Human Remains,
Revenant,
Ripping Corpse ou
Damonacy. Suite à ses deux démos
You Don't Have a Chance et
Welcome to New Jersey, le groupe rejoint les redoutables
Killing Addiction et
Morpheus Descends au sein du petit label JL America, se concluant par la sortie de son premier album
Nothing But Hatred à l'automne 1993.
Aussi fort que la vitesse démente de
Swallowed In Black ou
Decameron (
Sadus,
Epidemic),
Nothing But Hatred crache un deathrash d’une vélocité et d’une violence inouïes. Le couple basse / batterie majoritairement tapageur de Martin O’Connor et d'Erik Young soutient ces riffs & soli déjantés de Tom Stevens, qui éructe des vocaux arrachés d’une agressivité à toute épreuve.
Nothing But Hatred se compose toutefois de deux sessions distinctes aux Mix-O-Lidian Studios, dont la première affiche une qualité moindre, au mixage un peu plus étouffé qui limite d'un brin la force de frappe. Les affaires deviennent plus sérieuses à partir de Final
Punishment (le 6ème titre en considérant l’erreur du tracklisting), où les guitares de Stevens gagnent d'une part en incision grâce à une meilleure capture, et d'autre part en précision grâce à une dextérité accrue du guitariste.
Dès cet instant, le deathrash déjà tranchant de
Nothing But Hatred prend toute son ampleur, laissant littéralement le deathster sur les rotules tant sa débauche de violence et la rage de ses interprètes impressionnent. Le point culminant est alors atteint sur le terrible
Revenge Of The
Corpse & son break lacérant, sans occulter l’indétrônable
Target Planet, l’un des instrumentaux les plus incroyables de toute l’histoire du deathmetal, basé une vitesse d’exécution, une technique et une rafale de riffs démentiels.
Anti mélodique et inesthétique au possible, à commencer par une pochette pour le moins décalée en regard des illustrations deathmetal de l'époque,
Nothing But Hatred est une oeuvre de caractère, sacrément originale et barrée, et bien sûr difficile à dompter au premières écoutes tant son tourbillon d’agressivité & de folie pure peuvent déconcerter.
Fabien.
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