Voilà un disque, et accessoirement un groupe, qui m'aura donné bien du fil à retordre. Non pas que le Heavy
Metal aux divers passages et aux refrains mélodiques, presque
Power Metal par certains aspects, de cette formation m'aura valu quelques nuits blanches à décortiquer ou que les inspirations, ou la maîtrise, de ces Américains, auront été sujettes à quelques controverses qui m'auraient permis de déverser ce fiel qui, en ces préaux virtuels que, décidément, je fréquente depuis bien trop longtemps, aura fait une partie de ma modeste renommée. L'artwork illustrant ce None of this Real, premier méfait de ces natifs de Portland dans l'Oregon n'aura pas davantage été de nature à éveiller la moindre crainte tant elle est esthétiquement irréprochable. Elle est l'œuvre de Gary Tonge à qui l'on doit également celle du
Out of this World du groupe de Goa
Trance belge Digicult ou encore, par exemple, celle du
Empyrean Realms de la formation américaine de
Power Progressif
Armory. Quoi alors? Pour être tout à fait franc, je n'en sais rien.
Débutant sur un The
Undying Light à l'entame prompte que bientôt de jolis couplets moins véloces viendront relever avant que ces refrains très réussis et très prestes ne viennent à nouveau nous précipiter dans un plaisir sans faille conclue par un passage étonnant au blast du plus bel effet. Le solo de guitare de cette chanson est, quant à lui, vraiment très bien construit et très à propos.
Tyranny of Time possède, lui aussi, un refrain très efficace et des séquences Antietam au préambule acoustique superbe et apaisé bientôt bouleversé par des couplets sauvages et effrénés, presque "Thrash", où la voix de Tom Socia se fait très rugueuse, est pourvu d'un break très atmosphérique et très étonnant où ces guitares mêlées à ces jolis chants clairs nous font voyager, un peu à la manière de Mark Knopfler et de son Dire Straits ou d'
Opeth et de ses dernières productions.
Assurément une des très intéressantes pistes de ce disque. Tout comme d'ailleurs un Planeswalker plutôt enlevé et vif.
Il est à noter que la plupart des morceaux de ce manifeste sont plutôt longs mais qu'étonnamment, surtout pour ceux qui savent mon aversion de cette complexité, de ces longueurs qui vont souvent de paire avec ce penchant pour les structures musicales complexes et de cet intellectualisation à outrance qui, elle non plus, n'est pas étrangère aux mouvances progressistes, ici tout est d'une fluidité relativement maîtrisée. Entendez par là, dans mon langage abscons et pédant, que jamais durant ce voyage l'ennui ne nous guette.
Saluons aussi le travail remarquable de Steven Soderberg et de Josh Kay aux guitares. Un travail qui m'a vraiment enthousiasmé. Et là encore pour qui est au fait de ma relative allergie concernant l'aspect très, voire trop, démonstratif dont sont parfois coupables les adeptes de l'instrument à six cordes, il y a quelque chose qui relève, presque, de l'exploit. Disons également quelques mots sur les qualités de ce vocaliste qui autrefois s'époumonait dans un groupe de Black
Metal Symphonique du nom d'
Enshadowed Empire sous le pseudonyme d'
Aeon, à la voix vraiment multiple. Tantôt douces et mélodiques, tantôt plus belliqueuses et écorchées, ses interventions sont justes remarquables.
Rien ne vient véritablement nuire à la bonne tenue des huit escales de ce voyage. Un disque qui mérite donc amplement qu'on y jette une oreille attentive et critique.
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