Qu’il nous en aura fallu de la patience avant de pouvoir, enfin, entendre, à nouveau, la créativité étonnante de ce groupe si singulier. Que le chemin aura été long, difficile et laborieux pour ces Américains avant qu’ils ne parviennent, enfin, à donner un successeur à l’excellent
None of This Is Real paru en 2005. Une gestation douloureuse qui aura accouché, après 4 interminables années, de ce
Meridiem.
Pour être tout à fait franc, disons d’emblée s’agissant du contenu de ce disque, que l’aspect strictement
Power Progressif à tendance Symphonique de ce groupe demeurera, somme toute, assez classique (et ce même si ces Américains n’auront rien à envier aux meilleurs du genre). L’intérêt du propos de ce quintet de Portland n’étant, en effet, pas dans ce qu’il aura de plus commun avec tous ses autres congénères avec lesquels il partage le gout de ces musiques tantôt directes, tantôt plus alambiquées, mais bel et bien dans toutes ces différences qu’ils cultivent avec, on l’imagine assez aisément, une certaine délectation.
Prenons par exemple ces séquences très Prog Rock, ces passages à la douceur dépaysante ou encore ses intentions audacieuses que d’aucuns, sans doute trop timorés, jugeraient contreproductives, et bien ce sont exactement là les éléments donnant toute sa noblesse à l’art de
Tanagra. Ce sont exactement les éléments qui différencient
Tanagra des autres. Un titre comme
Meridiem en est la parfaite démonstration. Ce morceau, à l’entame très douce, montant progressivement, laissant découvrir, pas à pas, la tension de son propos avant qu’un nouvel interlude tout en finesse ne viennent ouvrir ses pétales, en milieu de morceau, et nous cueillir, avant de repartir vers d’autres cimes plus nerveuses nous propose 11 minutes 35 d’une pureté assez incroyable. Sur Etheric Alchemy, ce break très habile, planant et aérien, viendra lui aussi nous ravir. S’agissant de
Silent Chamber, Tom Socia et ses comparses se seront amusés à y jouer avec de jolies alternances.
Parlons-en d’ailleurs de ce chanteur qui, a contrario d’un certains nombres de ses petits camarades qui, quant à eux, auront bêtement fait le choix d’user de leurs voix comme d’une arme de destruction massive, loin donc de toute nuance ou pire, dans une surenchère comparative absurde, aura, quant à lui, décidé de s’en servir comme d’un vecteur privilégiant l’émotions. Souvent emprunt de délicatesse, souvent mais pas toujours car elle sait aussi se faire plus âpre, cette voix est toujours dans la tonalité juste. Celle-là même qui nous permettra de mieux ressentir l’instant présent.
Meridiem, deuxième véritable album des Américains de
Tanagra, est donc une vraie réussite d’un point de vue strictement musical. Mails pas uniquement. Il est aussi une œuvre joliment déroutante nous invitant au voyage. Un objet lumineux comme on en fait assez peu par les temps gris que nous traversons tous.
En power tradi les américains ont beaucoup de talent. Mais ils sont rares. Je ne connais que Theocracy qui en font aussi mais dans un style assez différent. Un sacrée atmosphere pour une formidable découverte. Merci!
La pochette me fait beaucoup penser à celles d'Absu sur les albums Absu (2009) et Abzu (2011). Connaissez-vous le nom de l'artiste ?
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire