Nocturnalgica

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14/20
Nom du groupe Lanthanein
Nom de l'album Nocturnalgica
Type EP
Date de parution 27 Avril 2015
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Lágrimas de Luna
Ecouter05:07
2.
 Nocturnálgica
Ecouter04:05
3.
 A Orillas del Silencio
Ecouter05:40
4.
 Lacrimosa et Gementem
Ecouter06:09

Durée totale : 21:01

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Lanthanein



Chronique @ ericb4

22 Septembre 2015

Un premier jet tout en subtilités, synonyme de projet au long cours pour le combo argentin...

Ces dernières années, les terres argentines n'ont eu de cesse d'alimenter leur réservoir en formations gothiques à chant féminin de tous poils. Ab Aeterno, Dark Whisper, Equinoxem, Lumine Criptica, For Everness, entre autres, sont autant de groupes à s'être illustrés dans ce registre metal déjà fort convoité. Cette fois, c'est au tour de Lanthenein, jeune groupe de metal gothique argentin oscillant entre le symphonique et le doom de renseigner l'auditeur sur leur projet. Tout juste créé, à la fois par la chanteuse et choriste Marili Portorrico et le guitariste, bassiste et growler A.N.XIIIU.X, ce combo révèle modestement ses gammes et ses arpèges à l'instar de ce premier EP auto-produit de quatre titres simplement, pour une durée d'écoute excédant à peine les vingt minutes.

La production d'ensemble a été assurée conjointement par AV Recording Studio à Cordoba et par le groupe lui-même. Il en ressort une qualité d'enregistrement convenable, un léger sous-mixage de la partie vocale, et des finitions sans réelles notes parasites. Quant à la réalisation artistique et à la coordination générale, elles sont du ressort exclusif du groupe lui-même. On dispose alors d'une délicate typographie, de paroles finement écrites, d'une pochette à l'artwork jouant sur les contrastes de tonalité et au concept épuré. Concernant les aspects techniques de l'oeuvre, le sextet les a également assurés. Ainsi, la programmation et les arrangements orchestraux ont témoigné d'un travail minutieux, avec peu d'effets de compression et de passages inconsistants, et des enchaînements plutôt convaincants. Les arrangements vocaux et choraux, de leur côté, sont le fait de Marili et sont restitués dans des lignes de chant évinçant tout effet de saturation ou de malajustement harmonique. On peut alors entendre les timbres unifiés de Hilen Blesio (Alto), Ailén Ceballos (Soprano), Ramiro Morales (Tenor) et A.N.XIIIU.X (Tenor). Les compositions, pour leur part, ont également fait l'objet d'une attention scrupuleuse, aussi bien concernant les parties soli que sur un plan instrumental global, l'ensemble répondant à des portées où noires et blanches se conjuguent sans jambages. En plus du toucher d'A,N, on peut ressentir le flow sémillant d'une basse vrombissante animée par Guillermo Apfelbaum.

Les instants où domine une influence symphonique sur les compositions ne manquent pas à l'appel. A commencer par l'entame de l'opus. Un sensible piano, une cloche et des nappes synthétiques soyeuses assistées de quelques arpèges bien distribués à la guitare acoustique nous accueillent sur « Lágrimas de Luna ». Nous découvrons, dès lors, un délicat titre gothique symphonique en mid tempo, bien infiltré par la sirène qui, de ses envolées semi-lyriques, suit un cheminement mélodique invitant sur les couplets autant que sur les refrains nuancés, non sans rappeler Tristania ou encore Forever Slave. Alors rejointe par une patte growleuse en tapinois, la belle ne se départit pas de sa route vocale qu'elle suit jusqu'au bout. Un break opportun s'insinue ensuite avant que la section rythmique ne s'embrase et que quelques notes à la harpe ne ferment la marche dans un joli dégradé de l'intensité sonore. Un programme similaire nous attend sur l'outro. Ainsi, un bel embrasement orchestral et choral se fait jour sur le pénétrant « Lacrimosa et Gementem ». Cette fringante plage à l'éveil instrumental progressif, où tintent les cloches, nous plonge dans les méandres de couplets aux variations de tonalité savamment sculptées, non sans évoquer Diabulus In Musica. Les impulsions lyriques délivrées par Marili, empreintes de romantisme, dans l'esprit d'Evolvent, se coordonnent aux ténors et répondent en écho à des growls graveleux audibles en background, le long du parcours de cette pièce en actes. Pas d'extase des sens, ni d'emphase mélodique sur les refrains, juste un filet de délicatesse atmosphérique pour nous recevoir. Et, la sauce finit par prendre, l'ensemble finissant crescendo.

Le combo a aussi veillé à introduire une touche progressive dans son process rythmique. C'est précisément ce que l'on observe sur « Nocturnálgica », titre éponyme de l'album. D'inspiration symphonique, cette ballade progressive, tout en finesse, dans la veine de Voices Of Destiny, première mouture, nous invite à suivre une ritournelle violoneuse veloutée forte en émotion. La sirène, non sans rappeler Marcela Bovio (Stream Of Passion), déploie ses inflexions avec sobriété, tact et efficacité, tout en se faisant escorter de son growler de compère. Un ténor surgit alors pour marquer le soyeux climat de sa vénérable aura. Au cœur d'une orchestration qui, graduellement, flamboie, palpite au rythme des pérégrinations du corps vocal global, les vibes de la déesse se révèlent aptes à capter nos émotions les plus enfouies.

Sans se départir de cette obédience symphonique gothique, nos acolytes ont également accolé une patine doom à l'une des pièces, aux fins d'une insécurisante ambiance gorgonesque. Aussi, quelques accords à la guitare acoustique et une violoneuse atmosphère nous immergent dans le sulfureux « A Orillas del Silencio ». Plus sombre que le reste de l'oeuvre, ce titre gothique à l'empreinte doom témoigne d'une confondante progressivité de l'espace percussif, tout en toucher et en vivacité. Les claires projections vocales de la déesse, tout en fines modularités, s'inscrivent harmonieusement au sein de l'environnement instrumental de fond. Aussi énigmatique qu'envoûtant, ce morceau ne se révèle pas moins complexe dans son principe d'émission tout en sachant ménager les contrastes entre légèreté des gammes et noirceur d'un climat procuré par des arrangements véhiculant une belle profondeur de champ acoustique. De subtiles variations de tonalité et d'ambiance sont octroyées, permettant de bien ressentir les éléments insufflés par une composition bien habitée.

On ressort de l'écoute de cette menue rondelle interpelé par une œuvre sensible, douce mais sans inconvenante mièvrerie, mélodieuse mais sans entreprise d'immersion forcée, mystérieuse mais sans effets d'engloutissement particuliers. Si l'originalité du concept artistique n'est pas de mise, l'exercice technique n'est pas en reste, les ambiances s'avèrent authentiques et savoureusement évanescentes et les parties vocales tout à fait en phase avec ce que l'on peut attendre dans ce registre. On aurait, cependant, espéré davantage de diversité dans la proposition (instrumentaux, fresques, duos, acoustiques, etc,) et des refrains un peu plus marqués pour en faire des pistes plus immédiatement assimilées par une oreille non experte. Enfin, une ou deux plages supplémentaires aurait permis de nous offrir une palette plus étoffée du potentiel du groupe, au demeurant déjà affirmé.

On conseillera cette chétive mais appétissante galette à des tympans sensibilisés au metal gothique à chant féminin clair. On pourra élargir le champ de l'auditorat aux amateurs de metal symphonique, atmosphérique, doom gothique, notamment. Arguons que, pour un premier essai, le combo argentin s'en sort avec les honneurs et laisse présager un avenir plutôt radieux. On attend donc une confirmation de leurs talents à l'aune d'un album full length que l'on espère prochainement réalisé. En attendant, on prendra plaisir à se repasser le disque, ne serait-ce que pour en déceler les subtilités qu'une première écoute n'aurait pas révélées. Et, elles sont loin d'être aux abonnés absents...

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