En ces années de disette en matière d’originalité dans le milieu du deathcore et surtout en cette période où les groupes caricaturaux commencent à sortir à foison et où une majorité de légendes cèdent à la tentation à un death metal trop simpliste et désormais trop commun à mes oreilles, je commence à croire que c’est bel et bien la fin des haricots pour le véritable deathcore, celui qui lance des riffs efficaces et des breakdowns monstrueux placés de façon si vicieuse que les têtes en prennent très cher… Mais, force est de me dire, que je me trompe d’une manière colossale, voire même horriblement honteuse. Il faut le dire, je fais preuve d’un pessimisme si immense que j’en oublie qu’il reste une lueur d’espoir… Lueur représentée par ces cinglés qui composent
Suffokate ? Probablement !
Le quintette infernal nous vient d’Oakland, dans ce magnifique état de Californie, formé par 2 ex-membres du défunt groupe
Legacy Of
Pain, le line-up subit beaucoup de changements, laissant passer deux ex-
All Shall Perish, avant de trouver une certaine stabilité. Ce groupe me reste encore assez mystérieux, faute de curiosité au niveau de l’historique, mais nous n’en sommes pas là.
Après un premier album auto-produit qui annonçait l’arrivée d’un redoutable rouleau compresseur, me voici face à cette véritable machine de guerre imposante qui compte bien m’achever avec un second album intitulé «
No Mercy, No Forgiveness » portant le marquage au fer rouge de Mediaskare, autant vous dire que cet album porte bien son nom…
Ouverture des hostilités avec « Constant Urge
To Kill », les guitaristes ont mis le paquet, accompagnés d’un bassiste au taquet et d’un batteur à la frappe puissante, le son de la grosse caisse me fait penser à la marche d’un pachyderme, chose qui fait monter mon adrénaline, mais ce n’est qu’une très courte introduction à un véritable coup de feu lancé par le vocaliste Ricky Hoover, au guttural absolument monstrueux. Le tempo y est assez lent, mais cela n’empêche pas au son de se révéler suffisamment pêchu pour m’en coller plein la poire. Ce premier morceau annonce donc la couleur de ce qui va suivre, un son bien gras, bien lourd, bénéficiant d’une hargne qui ne demande qu’à être collée à la face de l’auditeur. On enchaîne avec « Force Fed », la recette reste la même, mais dont les sonorités reçoivent une petite touche de glauque, de malsain, installant une ambiance pesante.
Arrive « We Long For Your
Blood », le rythme s’accélère, pas de pitié, la boucherie a réellement commencé. Le morceau arrive comme une grande claque, je sens déjà les grosses gouttes de sueurs et je vois déjà des têtes headbanger violemment. C’est là que viens un solo, certes court, mais relativement fort. Ca y est l’envie me prend de me secouer la caboche, mais pas le temps à perdre, voilà que « Not The
Fallen » débarque. Voici mon coup de cœur, ce qui restera pour moi, la marque de fabrique de
Suffokate. Un deathcore très gras, très pesant, possédant des breakdowns ravageurs. «
Holiness is the
Next Filthiness » reste dans la continuité de son prédécesseur, même constat pour «
Power Of
Submission », cela me permet de reprendre un peu de mon souffle tout en restant dans un certain élan, prêt à en découdre.
« Taking life » est tout de même assez similaire par rapport aux morceaux précédents, ce qui casse un peu l’ambiance, mais le ton est vite rattrapé par « No Purpose In
Life » qui donne un coup d’accélérateur à la machine. L’album se conclu par un « Becoming
The Nightmare » des plus majestueux, composé d’une introduction des plus glauques d’une quarantaine de secondes, d’un démarrage en trombe avec des hurlements et un instrumental qui ne fait que confirmer la place d’un groupe au sein d‘une scène sévèrement amochée par le mainstream et la déviation death metal simpliste. Un morceau qui collerait bien à la veille de l’apocalypse…
En conclusion, un second album remarquable mais qui montre par moment quelques faiblesses certainement dues à un certain abus de breakdowns malgré tout des plus jouissifs qui m’aies été donné d’entendre. C’est sûr,
Suffokate ne fait pas du tout dans la demi-mesure. Un album violent, regroupant les bases d’un deathcore qui renaîtra de ses cendres grâce à des groupes tels que celui-ci. Même si parfois tout cela peux nous paraître assez répétitif par moments, j’ai trouvé ce petit quelque chose qui fait que
Suffokate possède des capacités loin d’être négligeables. A suivre de très près donc…
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