Liste des groupes Metal Mélodique Cyhra No Halos in Hell

Je ne vous mentirais pas. Malgré l’impressionnant casting formant Cyhra, le premier rejeton, "Letters to Myself", m’était totalement passé à côté. Probable manque de promo car, une chose est certaine, Nuclear Blast met le paquet sur le second opus des suédois et que ce soit en magasin, sur internet ou dans les magazines, on parle beaucoup de ce "No Halos in Hell" depuis quelques temps. Alors que nous vaut ce all-star-band ?

Déjà, parlons-en, de ce line up. Quand on voit le retour aux affaires de Jesper Strömblad (ex-In Flames), formant un duo avec Euge Valovirta (ex-Shining – le suédois, pas le norvégien – pendant 10 ans), Alex Landerburg à la batterie (Luca Turilli’s Rhapsody, At Vance), l’ancien bassiste de In Flames toujours (Peter Iwers, parti depuis pour s'occuper de sa brasserie) et l’ancien chanteur de Amaranthe, Jake E, difficile de ne pas se dire que ça peut donner quelque chose. Du death mélo ? Du power death ? Du metalcore ?
Pas vraiment en fait...on pourrait évoquer du metal moderne car Cyhra mange un peu à tous les râteliers sans jamais se figer sur un seul genre. Du death, il n’en est absolument rien car le groupe est clairement très mélodique et catchy, composant des morceaux avant tout identifiables, aux forts refrains, aux structures simples et on y verra plus la patte de Jake que des guitaristes, que l’on aurait pu penser bien plus radicaux dans leurs choix de compositions.

Dès "Out of my Life," l’aspect accrocheur (commercial pour les autres) est évident, que ce soit dans la mélodie très forte, la mélodie vocale ultra mélodique, les claviers un peu cyber et surtout ce refrain qu’on se met à chantonner avant même la fin de la première écoute. C’est clairement taillé pour le live, pour faire chanter un stade et être repris en chœur par tout un régiment. Quelques breaks bien sentis, un riff plus épais entre les couplets et des patterns de batterie pour apporter de la densité et on possède la formule magique d’un album qui veut venir titiller les géants avec un produit pour plaire à tous, sauf peut-être les plus metalleux d’entre vous. On s’adresse donc plus évidemment bien plus au public de Amaranthe ou du In Flames récent que de Shining ou des groupes plus pointus techniquement d’Alex.
Comme ils aiment le dire en interview, Cyhra est avant tout une bande de potes qui jouent ensemble et qui ont pour ambition de jouer le maximum pour se faire plaisir. Dans l’absolu, "No Halos in Hell" est parfait dans le genre et on se prend rapidement au jeu, à chantonner les refrains, à se remettre l’album pour avoir un brin de soleil durant cet automne maussade et simplement écouter un truc bien fait et puissant, bien que le sentiment de préfabriqué ressurgisse de temps à autre.

On notera l’efficacité du titre éponyme et les lignes vocales à tomber de Jake ou la puissance qui émerge de "I Am the One" (très In Flames cette intro d’ailleurs), ses sonorités électroniques et son refrain qui, une fois de plus, semble penser pour être doublé par un public avec le titre du morceau chanté en arrière-plan.
Les morceaux sont courts, sur des schémas déjà éculés et difficile de faire de longs discours là-dessus. Je pense que vous vous faites déjà une idée de la chose et ce second opus est le genre « coup de cœur » ou pas. Il n’apporte rien au moulin si ce n’est son énergie, sa vitalité et sa volonté de croquer le monde. Un "Kings Tonight" rendra clairement allergiques certain dans sa façon de sonner ultra « easy-listening » mais d’autres reviendront plus la banane qu’il peut procurer. Le très beau et mélancolique "Battle from Within", évoquant le décès du frère de Jake, est un joli moment d’émotion qui pourrait évoquer un Within Temptation chanté par un homme. Quant à "Blood Brothers", les quelques interventions un peu folks sont du fait de Jesper qui souhaitait intégrer ces sonorités dans l’album.

Objectivement, nous aurions pu nous attendre à quelque chose de plus agressif, un retour aux sources pour les uns, mais il n’en est rien. Sans parler de choix de facilité, "No Halos in Hell" est un album plaisir, extrêmement moderne et symptomatique d’une scène voulant sortir du carcan d’un genre se prenant trop au sérieux et souvent négatif. Cyhra est moderne et ouvert sur le monde, même en dehors du metal. On pourra passer son chemin, s’arrêter quelques minutes ou en faire son album de chevet pour ceux qui craqueront car ce n’est pas avec ses neurones que l’on appréciera l’album, mais plutôt avec son cœur et son groove. Un petit plaisir à consommer entre deux œuvres plus conséquentes et massives.