«
No God, No Devil ». Ça ne vous rappelle rien ? Si, souvenez-vous de cette doctrine phare du groupe français «
Otargos », « No
God, No
Satan ». Par un seul regard à la pochette de ce premier EP délivré par la formation nordiste «
The Losts », tout porterait à croire à une redite de l’illustre formation «
Otargos ». En plus du nom, très intrigant, amoncellement d’os et de crânes, et cette couleur noire, porteraient à confusion. Et pourtant ! «
The Losts » n’a strictement rien à voir avec du black metal. En fait ces « égarés », comme ils se présentent, œuvrent dans un pur style heavy metal. Cette première autoproduction donnera raison à la phrase « Au commencement, il n’y avait pas de lumière ».
Oui ! Point de lumière dans l’ouverture apocalyptique de l’album. Et il en sera de même pour la conclusion de l’opus. Ces deux Livres de la genèse feront office de parcours dans l’inhumanité. Une voix narrative en français, très sombre, nous terrifie sur place. Rien ne laissait à l’introduction « Genesis – Livre I » une suite heavy metal. On tenterait alors toujours la comparaison avec le black metal d’«
Otargos », qui avait, lui, composé le titre assez connu intitulé « La Genèse de Dieu ». Quelle ne fut pas la surprise à la découverte du titre «
Kingdom the Losts »! L’auditeur est désarçonné et découvre un heavy metal très années 80 que n’aurait pas renié « Sortilège », à la différence que le chant est en anglais, et que les musiciens auraient plus de difficulté à articuler leur jeu.
«
The Losts » nous donne des cheveux blancs, en sachant en plus que la production est loin de s’avérer excellente, comme nous le confirme très bien « The
Headless Cross ». Sans aucun doute le titre le moins démonstratif du mini. Les intervenants nous paraissent tous éloignés, surtout le chanteur, complètement étouffé, ne montrant aucune éloquence, malgré la grande passivité des instruments. Il en serait tout autrement pour le motorisé et tonifiant « Mister the Fake ». Il y a également de la maladresse, mais nous nous laissons volontiers emmener par les vibrations du morceau et par la subtilité de la seconde moitié de la piste, où nous assistons là à des changements de ton et à une grande dextérité de la part des guitares.
Ce n’est vraiment pas la musique espérée. Le cadre était plus beau que la toile en elle-même, et l’intrigue des débuts a fait place à l’étonnement, puis à une certaine frustration. Cette formation apparaît dans sa modestie et dans son manque de maturité. Loin de moi l’idée de les bannir, mais encore pour pouvoir proposer l’enfer à ses auditeurs, autant que la formation prenne un chemin pavé de meilleures attentions.
11/20
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