Alors les bidasses, comme ça on chiale pour un rien ? Je vais vous immerger dans l'enfer de la guerre moi, et là vous aurez une bonne raison de courir la queue entre les jambes. Prenez votre package et surtout oubliez pas votre arme, sinon c'est 2 semaines au gnouf ! Prêt ? Go, go, go !
Le bruit assourdissant des pales des hélicos, l'écho des balles qui fusent au travers de corps meurtris par les brutalités outrancières... Oui, le ton est donné dès l'ouverture de ce premier album des fous furieux de Kause 4 Konflict. Officiant dans ce qu'ils appellent un "offensive warcore", l'assaut s'entrevoit surtout comme une mixture entre un death virulent d'obédience américaine, un thrash survitaminé et un hardcore rageur à la
Hatebreed. Formé ainsi par d'anciens membres de
Psoriasis,
Otargos,
No Return et
Supertanker on plonge irrémédiablement dans un déluge où la furie n'a de limites que la folie de l'esprit. C'est tellement gros que ça en devient bon.
Il est vrai que Kause 4 Konflict ne fait certainement pas dans la finesse. Il poignarde, arrache, viole le moindre individu qui se présenterait devant lui avec une déconcertante facilité. Au delà de cette symbolique, il incarne une bête carnassière aux dents rouges écarlates; il est un chien de guerre sans compassion, obéissant aux ordres de marionnettistes immoraux.
Violence et agression foisonnent alors au travers d'un album au doux patronyme. "No Better Friend, No Worse Enemy" bombarde l'auditeur de 9 bombes surréalistes et hyper vicieuses. Aidé par un son fin et précis, les mandales défilent comme des condamnés à mort. Naviguant entre chœurs guerriers puissants et virils ("Holes of
Emptiness"), groove implacable ("
Red Mist") et blast beats aussi rapide qu'une décharge d'
AK-47 dans le bide ("SW M16"), la technicité est au rendez vous et accentue le caractère nihiliste et dynamique de la formation française. On arguera aussi d'une certaine efficacité dans les riffs et autre soli fugaces mais convaincants.
Bien évidemment, ne cherchez pas la moindre respiration artificielle qui pourrait émaner de ce chambard sans nom, car ici la décélération n'est qu'un guet-apens de plus pour piéger l'ennemi. Vicieux, on vous dit. Ce sera certainement le seul écueil de ce témoignage de guerre. L'asphyxie n'est jamais très loin et pousse les quelques derniers titres dans leurs derniers retranchements. Un instrumental aurait été pour le coup chaudement accueilli.
Pour conclure, Kause 4 Konflict condense au cœur d'un album assez court, tout ce qui fait la force de frappe du metal virulent d'aujourd'hui. Bien qu'un brin lassant sur la fin, il impose malgré tout une personnalité et une imagerie recherchée pour qui veut bien y poser une oreille. Décidément, la France est pleine de surprises.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire