Necros Christos est un groupe que l’on ne présente plus pour peu que l’on soit un minimum versé dans le death metal. Fondé en 2001, le quatuor berlinois déverse une flopée de démos et de splits, tous plus occultes et blasphématoires les uns que les autres, et s’impose définitivement avec ses deux full lengths largement encensés par la critique,
Triune Impurity Rites et
Doom of the Occult en 2007 et 2011. Engageant respectivement Peter Habura à la basse et Ivan Hernandez à la batterie en 2013, les teutons sortent dans la foulée un EP histoire de se remettre en selle et de présenter le nouveau line-up. Ce
Nine Graves comprend deux titres inédits, Black Bone
Crucifix et l’éponyme, cinq interludes orientaux mystiques, ainsi que deux anciens titres du groupe réenregistrés pour un total de 40 minutes.
Une intro orientale empreinte de mysticisme nous plonge dans l’ambiance ésotérique de cet Ep, où les notes résonnent de manière étrange et inquiétante et où senteurs d’encens et de souffre se mêlent, chargeant l’air vicié de ces cavernes qui abritent des rites oubliés depuis des millénaires, montant lentement en rythme et en intensité. Cordes entêtantes aux lointains relents de Perse et d’Inde et percussions feutrées donneront corps à ces parties entièrement musicales et oniriques, cinq Temples et un pont sobrement intitulé
Gate, tranchant radicalement avec la lourdeur chtonienne du metal des Allemands, mais en constituant le penchant introspectif indispensable dans la thématique mystique et ésotérique du groupe. Black Bone
Crucifix, premier titre inédit du Christ
Mort, nous présente un death toujours aussi lourd et caverneux, rythmé par un mid tempo lourd aux riffs gras et la voix toujours aussi profonde et incantatoire de Mors Dalo Ra. Lorsque vers la fin du titre, les claviers apparaissent et les riffs se font de plus en plus plombés, la musique du combo se fait réellement tétanisante, drapée d’une aura religieuse impie et profanatrice à couper le souffle, et on retrouve avec des frissons de plaisir le potentiel iconoclaste de
Necros Christos.
Nine Graves nous présente d’autres titres déjà connus de la formation, Va Koram Do Rex
Satan avec ses parties extrêmement lourdes à la limite d’un doom occulte et suffocant, et
Baptized by the Black Urine of the Deceased, issu du split avec
Teitanblood, tous deux réenregistrés pour l’occasion et se fondant parfaitement à cet ensemble noir et organique.
L’éponyme quant à lui, plus rythmé et entraînant, avec certaines parties groovy, nous présente un côté doom, presque rock, mettant en avant ces guitares grasses et ronflantes sous accordées et se fendant d’un solo enfumé et orientalisant sur des parties pachydermiques propices à un headbang cataleptique. Encore une fois, la fin du titre renforce l’aspect religieux de la formation, envoyant un riff simple et envoûtant appuyé par une batterie à la frappe lourde et puissante qui nous entraînent impitoyablement dans les abysses. Le titre se termine sur quelques notes de sitar, qui viennent habiller
Temple IV, aux sonorités graves et sacrées, clôture solennelle d’une cérémonie aussi repoussante qu’envoûtante.
En quelques mots, voilà un opus plus qu’honnête de la part des Berlinois, qui ne sera pas forcément indispensable à l’inconditionnel du groupe car ne présentant que peu de nouveautés (même si les interludes musicales sont toujours très bien travaillées et particulièrement réussies pour peu que l’on aime ce style ethnique très relaxant), mais qui peut servir de bonne porte d’entrée à l’univers occulte de
Necros Christos. A savourer sans modération en cette fin d’été, histoire de baisser encore cette fraîche température estivale de quelques degrés.
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