Certains artistes ou groupes ne manquent pas de nous proposer des travaux, des toiles d’une qualité remarquable, d’une puissance et d’une honnêteté auditive devenues singulières, précieuses. Malencontreusement, ces mélomanes sont enfermés dans une spirale d’anonymat ou d’oubli, notamment car d’autres musiciens, plus renommés ou plus populaires, leur volent la vedette et barrent le chemin de la notoriété. Ces prodiges n’ont souvent pas d’autres solutions que d’attendre le bon moment pour percer sur leur scène musicale.
Orbit Culture fait partie de ces formations mémorables, aux compositions efficaces et à la sincérité précieuse. Originaire de Eksjö en Suède et fondé en 2013, le quatuor possède déjà une belle discographie composée de deux EP ainsi que de trois albums. Leur répertoire saurait d’ailleurs faire rougir n’importe quel musicien, qu’il soit amateur ou confirmé.
Etiqueté en tant que formation de death mélodique, réduire nos suédois à cette simple marque serait de la malhonnêteté. En effet, nos artistes combinent avec brio diverses influences : metal industriel (
Fear Factory), thrash metal (
Metallica,
Megadeth), trash death (
Gojira) ou encore power metal (
Pantera) sont plusieurs styles qui caractérisent les écrits du quatuor.
Quatre ans après le dernier opus
Rasen, nos musiciens reviennent cette année avec un quatrième tableau du nom de
Nija. Et il faut dire que depuis tout ce temps, de nombreux changements ont été opérés dans la line-up. Hormis le chanteur et le guitariste Niklas Karlsson, présent depuis les débuts du groupe, tous les autres membres signent leur arrivée. Ainsi Christopher Wallerstedt remplace Markus Bladh à la batterie, Fredrik Lennartsson prend la place de Christoffer Olsson à la basse, tandis que Richard Hansson succède à Maximilian Zinsmeister à la guitare.
Pour ce qui est de la composition, alors que toutes les pièces des suédois avaient été jusqu’à présent auto-produites, la quatuor a fait confiance au label Seek
And Strike, a qui l’on doit notamment une grande partie du catalogue de disques d’
Upon A Burning Body ainsi qu’aux pièces du groupe Uncured. Ce changement de label, bien qu’anodin aux premiers abords, se ressent fortement dans l’exécution, ainsi que dans la conception des dix titres de cette nouvelle toile, une évolution qui offre une plus grande maturité et une vision encore plus moderne qu’auparavant.
Le groupe continue à afficher fièrement ses multiples facettes, toujours avec un sérieux et une confiance exceptionnel. Ainsi, il est possible de voir Mirrorslave comme un
Sad But
True de
Metallica revisité, où la ressemblance entre Niklas et James Hetfield est épatante, et où l’instrumental, bien qu’assez flâneuse au départ, prend de plus en plus d’ampleur et de promptitude, avec un final majestueux.
Open Eye se dirige un peu plus dans une optique industrielle, où la double basse martelée nous remémore les débuts d’un
Fear Factory, toujours avec un Niklas naviguant entre le chant de James Hetflied et celui de Dave Mustaine, ainsi qu’une prestation vocale death profonde et véhémente.
Nensha s’approprie un peu plus l’univers de
Gojira, notamment avec un jeu de percussions qui possède quelques similitudes à un certain The
Art Of Dying. Le riffing de fin s’apparente d’ailleurs splendidement bien à d’autres titres des français.
Rebirth, amorce une ambiance plus sombre, mais conserve une grandeur impressionnante. De par son orchestration, le titre aspire à une atmosphère death black proche d’un
Behemoth.
The Shadowing et l’outro Set Us Free font appel aux cuivres et procurent encore plus de mélodicité et d’harmonie.
Orbit Culture vient d’accoucher de sa meilleure performance avec ce
Nija et n’aura aucun mal à figurer parmi les plus belles surprises (ou découvertes) de cette année. Les suédois pourront aussi compter sur un gain de notoriété, si attendu et totalement mérité depuis plusieurs années. Solide, évolué, inquiétant par moments, émouvant dans d’autres, le quatuor, sans lésiner sur ses inspirations, a su concrétiser son travail, particulièrement avec une production soignée et robuste mais a également su élever son niveau de composition pour nous procurer 45 minutes de musique enchanteresses.
En effet assez bluffant ce groupe, qui même si on ressent clairement quelques influences, ils gardent une personnalité.
Leur force est dans leur interprétation et leur qualité, quand ya un chanteur de qualité, on a beau dire.... ça y fait quand même !.
Exemple sur "north star of nija" une compo avec un gros riff martial, une voix hurlé typé deathcore, une voix clair rappellant Metallica, puis ça enchaine sur un super refrain à la In flames, superbe !.
YA que "Rebirth" que je trouve en dessous du lot, sinon c'est du tout bon.
Merci pour la chro
Excellent groupe. Comme indiqué, ils ont des influences très marquées, mais leur mélange crée une personnalité unique et très cohérente. Toutes les cases sont cochées, tour à tour très violent, mélodique, technique, sombre, on pourrait dire qu'ils mangent à tous les rateliers, mais ça marche diablement bien (et quel chanteur !).
Après quelques écoutes, je trouve quelques longueurs à l'album, là où l'EP précédent (Redfog) était parfaitement agencé. Mais rien de bien méchant, ça envoie du lourd.
Ouais, je suis également enchanté par leur vocaliste, capable de varier avec une belle aisance entre du chant clair à la James Hetfield et du chant growlé digne des plus grands.
Pour la longueur, 45 minutes reste assez raisonnable pour ma part. Mais c'est vrai que certains morceaux sont peut-être un peu longs pour pas grand chose mais ça ne m'a pas plus gêné que ça ^^
C'est pas tant la longueur des morceaux que la répétitivité qui amènent quelques longueurs. Sur les 3ème premiers morceaux par exemple, on reste sur du gros clichés couplet voix saturé/refrain chant clair, là où Redfog était plus varié. C'était un peu ça qui m'avait plu dans Redfog, ne pas se cantonner à une structure éculée (le premier morceau commençait par du chant clair par exemple, pourtant à l'opposé d'une ballade).
Mais maintenir cette variété sur 5 titres est plus facile que sur 10, c'est ce que je voulais dire.
Le premier morceau qui m'a vraiment marqué sur l'album c'est Open Eye, avec ses claviers assez inattendus, et sa double pédale en roue libre. Là enfin je retrouve le groupe qui s'en fout des styles et structures et cale ce qu'il veut tant que ça poutre.
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