Fondé en 2007,
Shallow Rivers sort une démo en 2009 puis attend 2013 pour nous offrir son premier album, la formation étant sans doute ralentit par un certain nombre de changements au sein de son line-up (on notera notamment le décès d'Ekaterina, qui chantait sur la démo). Le groupe est désormais un duo composé de Yury Ryzhov, guitariste chez
Revelations of
Rain et de Vladimir Andreev, ancien chanteur de la formation précitée, et sort donc son premier album chez BadMoodMan Music.
Le
Doom Death que nous propose
Shallow Rivers combine puissance, émotion et modernité.
Puissance, car les musiciens russes savent donner à leur musique une dimension assez agressive qui s'exprime régulièrement tout au long de l'album, et qui ne surprendra sans doute pas les amateurs de
Revelations of
Rain. Ainsi des morceaux comme Leda and the
Swan ou The Weeping Lotus Dance séduisent par leur orientation plus axée Death
Metal qui si elle reste très mélodique et mesurée, ce qui poussera probablement certains à regretter qu'elle n'ait pas été poussée plus loin, apporte à l'album efficacité et rythme, le rendant de fait très accessible aux personnes peu réceptives au
Doom. En outre, le growl de Vladimir Andreev est très réussi et se révèle bien utilisé au sein de l'album, à défaut d'être vraiment original. De même la production est de qualité, comme d'habitude avec le label, et sait mettre en valeur l'aspect massif et puissant des guitares.
Le travail mélodique est également très efficace et peaufiné. L'album comporte son lot de mélodies mémorables et riches en émotion qui s'enchaînent avec fluidité et participent pour beaucoup au charme de l'album. Cependant, à certaines occasions on pourrait peut-être leur reprocher leur manque relatif de noirceur. En effet, bien que la musique de
Shallow Rivers évite toute niaiserie intempestive, elle se révèle sans doute moins subtile et équilibrée dans son mélange entre ténèbres et lumière que ne le fait celle de l'(ex)groupe principal des deux musiciens, ce qui d'ailleurs ne déplaira peut-être pas à tout le monde eut égard à la personnalité générale de l'album.
En effet un commentaire similaire s'applique également au chant clair audible sur les titres If
Ever I et
Down the River to
Vortex. Sa dimension assez moderne ne fera pas l'unanimité, mais à titre personnel je ne l'ai pas trouvé énervant et il remplit bien son rôle, offrant à ces deux morceaux situés vers la fin de l'album une atmosphère légèrement différente des autres titres.
Il est intéressant de constater que la question de l'appréciation de cette fameuse dimension "moderne" présente dans l'album se pose également à propos des arrangements au claviers. En effet, si ceux-ci sont la plupart du temps assez classiques (chœurs, cordes et Cie..) bien qu’intelligemment utilisés (on notera par exemple les quelques notes de piano sur le second morceau), ils proposent également sur des morceaux tels que
Nihil Euphoria ou
Echoes of the
Fall une facette plus ouvertement synthétique, qui de fait cristallise bien la personnalité de l'album, en particulier ses éléments risquant de ne pas plaire à tous.. cela étant, elle demeure toutefois relativement restreinte, et ne devrait pas être rédhibitoire.
Pour conclure donc, à défaut d'être un chef d’œuvre ce
Nihil Euphoria est un album solide et efficace qui à clairement de quoi convaincre un large publique..
EDIT: en passant, pour les prochaines fois, pourrais-tu mettre les titres que tu cites entre guilllemets? Ca permet de mieux les distinguer. Merci :)
J'y songerai pour les guillemets ;)
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