Chose promise, chose due : Solution .45 nous avait annoncé un concept ambitieux se divisant en deux albums distincts. La bande à Christian Älvestam avait sorti la première partie de "
Nightmares in the Waking State" en novembre 2015 sous la houlette d'AFM Records, délivrant un death mélodique moderne coloré et épuré. L'année n'est même pas encore passée qu'il nous offre la seconde partie sans se poser trop de questions, à croire que cet album a été bouclé en même temps que le précédent. Beaucoup de choses vont dans ce sens : d'abord la pochette, dont seule la teinte varie, le line-up, qui ne change pas, et l'orientation musicale, qui reste exactement sur la même ligne de conduite. Eh bien, on prend les mêmes, et on recommence !
Avec la première partie, certains regrettaient que Solution .45 ne prenne pas plus de risques avec des pistes plus ambitieuses et éblouissantes. D'autres trouvaient le résultat concluant et immersif, les morceaux étant pour la plupart variés et bourrés d'ambiances. Pour cette seconde partie, en revanche, il faudra se contenter du minimum syndical. Peu de nouveautés à l'horizon, si ce n'est une copie des dix titres sortis l'an passé. On retrouve le même type de riffings, le même type d'ambiance mais en moins prenant. Le côté ultra mélodique et ultra épuré y est aussi pour quelque chose, puisque les passages agressifs et tranchants peinent à se faire une place intéressante. Les claviers occupent l'espace et ne laissent que peu d'options pour les guitares qui font souvent acte de présence. Idem pour les vocaux, Älvestam morphe moins sa voix et tape davantage dans le clair et l'atmosphérique. Son timbre a beau être impeccable, on en vient presque à regretter ses growls qui apparaissent en soutien dans les moments les plus incisifs.
L'aspect symphonique et futuriste qui ressortait bien du premier "
Nightmares in the Waking State" se fait encore ressentir ici, avec une intro cinématographique "Dim Are the
Pathways" bourrée de sons cybernétiques, ou avec des titres pompeux comme "What Turns the
Wheel" ou "
Chain Connector". C'est de très bonne facture mais généralement assez gentillet et blindé de sons différents, ce qui donne une impression de chaos en arrière-plan. D'autres pistes comme la ballade "The
Curse That Keep on Giving" ou "Inescaple
Dream" auraient pu figurer sur leurs autres méfaits avec parfois un repompage de riffs. Cela assure une continuité mais quand même.
Heureusement pour nous, le début de l'album est le plus intéressant avec un "
The Faint Pulse of Light" efficace et un "Built on
Sand" varié et techniquement irréprochable, souffrant certes de sa ressemblance avec
Scar Symmetry, mais développant des plans où les soli accompagnent des tonalités djent, et où les arpèges électroniques se confondent avec les vocaux métissés d'Älvestam. Ce sont des morceaux comme celui-là qu'on aimerait avoir plus souvent : à la fois polymorphes, progressifs, colorés et incisifs.
Petite déception pour ce "
Nightmares in the Waking State Pt. 2" qui aurait pu être mieux, bien mieux que son grand frère. Il faudra se contenter d'une suite sans grande innovations, plus épurée et mielleuse à défaut d'avoir un opus aussi diversifié qu'efficace. Le piège du modern metal, c'est de se retrouver avec quelque chose de trop technique et de pas assez envoûtant (et malheureusement parfois ennuyeux!), et c'est le cas avec cette seconde partie...
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