Nightgenesis

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15/20
Nom du groupe Equinoxem
Nom de l'album Nightgenesis
Type Album
Date de parution 17 Avril 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 The Serpent Seal
Ecouter05:59
2.
 Dark Days Come
Ecouter05:39
3.
 Ritual Under an Esbat Moon
Ecouter05:09
4.
 Cain's Linage
Ecouter05:16
5.
 City of Winds
Ecouter03:20
6.
 Initium
Ecouter05:20
7.
 Nightgenesis Pt. I: Clavicula Noctis
Ecouter06:08
8.
 Nightgenesis Pt. II: Hypnos & Thànatos
Ecouter04:19
9.
 Nightgenesis Pt. III: Erebus Chao
Ecouter04:30
10.
 Deconstruction of the Old
Ecouter04:26
11.
 Master of Light
Ecouter05:15

Bonus
12.
 Soundtrack for the Dark Coming Days
Ecouter04:25

Durée totale : 59:46

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Equinoxem



Chronique @ ericb4

08 Novembre 2017

Un projet en pente ascendante...

Quatre ans suite à un éclectique mais inégal « Prophecies of Soul », premier album full length du quintet argentin, l'aventure continue, riche de deux années de prestations remarquées sur la scène metal locale entre 2011 et 2013. Et ce, peu avant de revenir dans les studios et de réaliser en 2014 le single « Dark Days Come », titre inscrit dans ce second et plantureux opus de longue durée. C'est dire que les cinq natifs de Buenos Aires se sont laissés le temps d'asseoir leur projet, d'affiner le trait mélodique et le jeu d'écriture de leurs portées tout comme celui de leurs paroles.

Aussi ont-ils orienté leurs efforts vers la création d'un concept album à l'aune de « Nightgenesis », auto-production d'une heure durant laquelle s'enchaînent proprement 12 pistes d'inégale durée, basées sur une réflexion relative aux origines de la dualité entre l'ombre et la lumière. Tout comme son prédécesseur, ce manifeste a bénéficié d'un enregistrement de bonne facture, d'arrangements soignés d'inspiration nightwishienne et d'un mixage équilibré entre lignes de chant et instrumentation signés Roberto Castiglioni (Ca-Studio).

Pour ce faire, le line up n'ayant subi aucune refonte en quatre ans, se retrouvent réunis : Matt Tallón, auteur/compositeur, guitariste et grunter ; Ashe Alder, mezzo-soprano dans le sillage de Tarja ; Nahuel Blade, bassiste ; Francisco Roldán, claviériste et Pablo Pompa, à la batterie. Pour l'occasion, le collectif sud-américain a sollicité les talents des choristes : Erika Van De Staaj, Natalia López et Roberto Castiglioni. De cette collaboration émerge une proposition metal symphonique gothique plus épique, mélodique, instrumentale et romantique et moins directement orientée dark gothique ou dark ambient qu'antérieurement. Une évolution stylistique qui n'a cependant pas fait l'économie d'une touche tango, regard alternatif qui sied plutôt bien à nos compères...

Quand il investit ses efforts dans un metal symphonique pur, le groupe nous octroie quelques instants propices à un headbang bien senti. Ainsi, sous-tendu par une épaisse couverture organique et évoluant dans l'ombre d'un Nightwish des premiers émois, l'entraînant « Initium » recèle des couplets finement sculptés et d'aériennes et captatrices séries d'accords. Ce faisant, on restera sous le joug des angéliques impulsions de la maîtresse de cérémonie, même si l'on aurait souhaité une sente mélodique un poil moins terne et répétitive. Dans cette énergie s'illustre « Master of Light », à la fois pour ses infiltrants harmoniques, son tapping martelant et la judicieuse alternance entre les attaques de la frontwoman et les choeurs.

Lorsqu'elle évolue sur des charbons ardents, la troupe parvient à ses fins, nous ralliant prestement à sa cause. Up tempo rageur aux riffs corrosifs et doté d'un environnement synthétique un poil électro, « Dark Days Come » en est une illustration. Laissant onduler à l'envi les cristallines volutes de la sirène en contre-point de celles, plus gorgonesques, de son acolyte, cette cinglante et infiltrante offrande metal symphonique gothique à la confluence entre Nightwish et Draconian nous fait oublier, à elle seule, les tâtonnants débuts du combo argentin.

N'ayant pas tourné le dos à son passé, le combo nous octroie quelques moments dark gothique tels que livrés sur le précédent opus, mais avec un corps instrumental plus enveloppant, des arrangements plus propres et une assise vocale plus impactante. Ainsi, le ténébreux « Nightgenesis Pt. III: Erebus Chao » se pare de riffs rocailleux, de growls caverneux, contrastant avec les claires inflexions de la belle et une chorale à la solide armature, l'ensemble évoluant dans un environnement synthétique obscur, parfois visqueux, du plus bel effet et sans fausse note. Au contact de ses sinueux accords emplis de mystère esquissés au piano, on ne tarde pas à plonger dans les entrelacs quasi mystiques du crépusculaire mid tempo « Nightgenesis Pt. II: Hypnos & Thànatos » ; titre dans le sillage de Draconian qui se dompte au fil des écoutes, et dont la seule présence vocale de l'interprète aimantera le tympan du chaland.

Sur un tempo moins cadencé, la magie n'opère pas moins. Ainsi, sur fond d'enveloppantes nappes synthétiques évolue l'envoûtant « The Serpent Seal » ; mid tempo sympho gothique à mi-chemin entre Nightwish et Tristania où déferlent des riffs en tirs en rafale et d'aspirants arpèges au piano. Et ce, parallèlement à une belle au gracile filet de voix contrastant avec les ombrageux growls de son comparse, tous deux témoignant d'une convaincante tenue de note, et environnés par une imposante muraille de choeurs. Dans cette mouvance, on appréciera tant les grisants refrains que les montées en puissance de l'imposant dispositif instrumental et choral de « Cain's Linage », titre sanguin aux faux airs d'un Epica de la première heure.

Comme il nous y avait déjà habitués, le groupe nous livre quelques instants privilégiés, à l'aune d'intimistes moments propices à une immédiate adhésion. Concoctés avec inspiration et maestria, ils se parent de leurs plus beaux atours et d'un supplément d'âme difficile à éluder pour les amateurs du genre. Il le prouve déjà à l'instar de « Ritual Under an Esbat Moon », touchante ballade atmosphérique dans la veine conjointe de Nightwish et Xandria (première mouture). Onirique espace d'expression où les envolées lyriques de la mezzo-soprano font mouche où qu'elles se meuvent. On ne résistera pas davantage ni aux délectables gammes du maître instrument à touches, ni au climat évanescent de « Nightgenesis Pt. I: Clavicula Noctis », instant tamisé inspiré par Therion (première période). Dans une troublante atmosphère sympho gothique où se succèdent sereinement couplets capiteux et refrains ouatés, là encore, les chatoyantes patines oratoires de la belle se font pénétrantes.

Par ailleurs, contrairement à nombre de ses homologues, le combo n'a pas relégué ses instrumentaux au rang d'un bref interlude ou d'une classique entame. D'une part, on ne pourra éluder « City of Winds », passage électro-gothique progressif sur fond de riffs secs et saccadés, celui-ci laissant virevolter un improbable et truculent accordéon libertin. Ainsi, de façon originale et avec un soin particulier apporté aux finitions, cette piste metal se nourrit d'une ambiance chatoyante, voire suave, à l'image d'un sensuel tango argentin. Par contraste, le tonnerre gronde, l'orage s'abat sur nous à l'aune de « Soundtrack for the Dark Coming Days », cinématique instrumental aux complexes samples de cuivres, que l'on croirait issu d'une production hollywoodienne. L'atmosphère se fait de plus en plus lourde au fil du déchaînement des éléments, avant que ne s'amorcent quelques moments d'apaisement. Et ce, préalablement à la reprise des hostilités, clôturant alors la galette sur une note tragique.

Toutefois, si l'ensemble de l'opus témoigne de louables mérites, une petite baisse de régime se fait jour. Ainsi, on éprouvera quelques difficultés à accrocher au terne sillon mélodique de « Deconstruction of the Old », titre sympho gothique aux originaux samples d'accordéon. Ce faisant, un cruel manque de cohérence harmonique émane de cette piste où les lignes vocales accusent de gênantes irrégularités, voire quelques faussetés.

Ainsi, l'évolution stylistique, mélodique et technique du combo est réelle, le propos vocalement plus diversifié et ajusté et la cohésion groupale plus forte que naguère. Quatre ans d'attente, soit quatre ans de labeur, ont donc permis à nos acolytes de faire mûrir leur projet musical, le rendant moins opaque, plus émouvant, et doté d'un petit supplément d'âme. Tout en conservant leur touche latina et quelques relents dark, nos cinq gladiateurs détiennent désormais les clés pour nous impacter plus immédiatement, même si certaines lignes d'accords auraient nécessité quelques retouches. Bref, une généreuse et goûteuse galette qui ne laissera pas indifférent l'amateur du genre qui, aux fins de plusieurs passages, y trouvera assurément matière à se sustenter.

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