Tout se détruit, se brise, se renouvelle et s’attirent irrémédiablement…jusqu’à la fin…tel est le principe d’entropie.
L’explosion se fait toujours vers l’extérieur, ce qui se brise ne se reforme pas, la fumée de cigarette sort mais ne revient jamais dedans, la sauce se mélange à l’aliment sans que l’on puisse ensuite les départager de nouveau…tout se détruit pour se former différemment…
Lorsque
Timo Tolkki annonce un départ de
Stratovarius que tous redoutions mais qui ne fut pas une surprise en soi, l’évènement marquant fut la nouvelle d’un seul nouveau groupe ressortant de cette séparation,
Stratovarius continuant sans son compositeur naturel et attitré dEPuis sa création.
Le projet de Timo fut très vite annoncé. Travailleur acharné, ancien génie de la composition, la création d’un album ne fut jamais pour lui l’histoire que de quelques semaines…ainsi
Revolution Renaissance pris très rapidement vie…si vite que le travail de composition terminé, Timo était toujours seul.
S’il laissa la rythmique à des membres de cession peu médiatisés mais de son entourage proche, le problème prit la forme d’une voix…comment faire évoluer un vocaliste qui supporterait l’évidente comparaison avec Timo
Kotipelto, qui plus est sur des morceaux que les fans avaient entendus par la voix du blond à la voix d’or ?
Le suspense ne fut pas long…non décidé à attendre de dénicher la perle rare (qu’il trouvera en la personne de Gus Monsato, malgré le fait que la perle ne sera pas si rare que ça…), il collaborera pour ce disque avec des amis…et pas des moindres.
Se joignirent à ce disque prenant l’allure d’un projet, et retrouvant les symboles de l’époque glorieuse de
Stratovarius (la fleur de Lys notamment sur le très esthétique fourreau) ; Tobias Sammet (
Edguy,
Avantasia), Pasi Rantanen (
Thunderstone) et surtout, pour la moitié du disque, le grand
Michael Kiske (ex-
Helloween,
Avantasia, Place Vendome, Kiske…), autre vocaliste à la voix d’or, légendaire chanteur des "KeEPer of the
Seven Keys". L’attente envers "New Era" n’en fut que plus grande…au moins aussi grande que la décEPtion qui l’accompagna, si ce n’est plus…
Le manque d’ambition se veut tellement impressionnant qu’il accompagne la même sensation que l’éponyme "
Stratovarius", malgré une dominante largement plus power métal, parfois timidement speed et produit de manière plus agressive, mais toujours dangereusement conventionnel. On évoquera les ratages orchestrés par le malheureux Pasi, n’étant pas forcément gâté par un "We Are Magic" et "
Born Upon the
Cross" bien fade et peu attractif. Des riffs basiques, joués sans âme, des textes relativement incroyables de classicisme et de manque d’inspiration (tout est étoilé, beau divin et spirituel…). Quand au timbre éraillé du finlandais, il colle trop peu souvent à la musique jouée, hormis sur le plus lourd et hard "
Eden is
Burning" où le refrain solennel et répété de manière hypnotique lui va à merveille.
Timo aura, en revanche, concocté le nec plus ultra de ce que Tobias sait le mieux chanter, le lutin allemand se taillant les deux compositions les plus speed et rageuses du disque, sentant le vieux
Stratovarius et mis en scène par la voix si charismatique de Sammet. "Heroes" ouvre l’album sur une note mystique, religieuse. Des samples symboliques entrent en scène…puis un riff typiquement speed néo-classique à la finnoise (sur ce point, débuter le disque ainsi met en confiance). La production puissante et la mise en avant de la basse (une constante chez
Revolution Renaissance) concocte ce mix Strato/
Edguy du plus bel effet pour nous balancer un refrain simple, accrocheur et céleste sur un coulis d’arrangements chiadés pour ne plus vous lâcher. Tobias, toujours aussi impérial, joue de ces multiples facettes. Malheureusement, il ne nous consolera pas sur un "Glorious & Divine" musicalement à la ramasse (mis à part la partie de batterie très sympathique), on ne pourra s’empêcher de penser que Timo compose en roue libre en sortant indéfiniment les mêmes schémas speed. Là où Tobias sauve un couplet qu’il met parfaitement en scène grâce à la densité de sa voix, rien n’y fait sur un refrain plat qui ne décolle jamais ; peut-être un des moins bons morceaux sur lequel Tobias ait un jour chanté.
Évidemment, celui qui sauve l’intérêt et parvient à instaurer un tant soi peu de magie à l’œuvre, c’est évident le grand Kiske. Lui qui fait de "I Did It my Way" ou "Last
Night on
Earth" des hymnes positifs (quelle envolé il nous sort ici…), qui laisse émaner d’un hard rock des plus simple une beauté sans commune mesure, ce magicien vocal des temps modernes. Lui qui parvient à combler le vide d’un Timo encore très approximatif dans ses riffs (réduits parfois au plus simple apparat) et dans ses soli, peu inspirés ici (talent qui renaitra sur "Age of Aquarius" pour exploser de nouveau sur le récent "Trinity").
Que dire de la magie qui émane des sublimes "
Angel" et "KeEP the
Flame Alive" ?
"
Angel", s’ouvrant sur la simple voix du maestro, puis une mélodie minimaliste au clavier, fine, sensible…superbe…sa voix unique, pleine de sensibilité, caresse nos sens et accède à notre âme pour nous toucher en plein cœur. Quand à "KeEP the
Flame Alive"…la douce mélodie celtique évoquant "The
Islander" de
Nightwish, joué à la flute, emporte instantanément l’auditeur dans un autre univers. C’est sans même s’en apercevoir que l’on se surprend à sentir une larme couler le long de notre joue, grâce à sa simple voix, et à une ligne de basse harmonieuse et sensuelle, effleurant l’amour de la poésie musicale…et faisant de
Michael Kiske un véritable ange…
Il est certain que ces deux morceaux déversent un flot d’émotions absents du reste de "New Era", mais si salvateur lorsqu’il s’empare de nous. L’éponyme "
Revolution Renaissance" termine le disque en délivrant le refrain le plus beau et le plus entêtant de l’album, retrouvant une partie de la grandeur passée de Tolkki. Se concluant sur trois compositions chantées Michael, l’on se prendrait à changer d’avis sur ce "New Era"…mais ce serait faire preuve de trop de laxisme que d’ignorer les trop nombreuses carences d’un disque bien loin d’être parfait, et encore moins mémorable.
Restera quelques moments éparses de pur bonheur, de poésie d’un autre univers…et ces moments, offerts par l’un des investigateurs de tout un courant musical dans les années 80, montre une chose. Les légendes ne meurent jamais…peut-être s’épuise-t-elle à un moment donnée de leur existence…mais elles ne disparaitront pas.
Timo Tolkki a prouvé, en seulement deux ans après ce disque, que ce constat était bel et bien la réalité…
J'ai la chance que l'on m'ai prêté ce CD. J'aurais vraiment été déçu d'investir dans ce disque, c'est tentant, vu le beau monde qu'il y a dedans. C'est très souvent le cas dans ce genre d'album où l'on trouve différents invités, la qualité est en dent de scie. Je pense que ta conclusion est parfaite, elle dit en tous cas ce que je pense...
Et pourtant, en fan inconditionnel de Edguy, je m'attendais à ce que les morceaux chantés par Toby soient magistraux mais du tout, c'est plat...sans feeling!
Etant également fan de Strato, l'étincelle de magie semble être définitivement envolé ("glorious & divine" pour moi ne montre en aucun cas les qualités de Tobias...il les amoindrirait presque!), les riffs, les solos...bref, je suis très déçu, plus que le dernier Strato, ce qui est déjà une sacré performance!
Tokki en dépit de son ego dévastateur est un auteur brillant et il a réuni ici des chanteurs exceptionnels (Rantanen aussi!). On regrette Kotipelto qui se fourvoie avec le nouveau Stratovarius (il n'a jamais si mal chanté mais il est éblouissant avec Cain's offering). et GUS MONSANTO fait ce qu'il peut ! Mais réunir ces trois chanteurs est un moment historique du métal nostalgie.......
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