New Era

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17/20
Nom du groupe Setanera
Nom de l'album New Era
Type Album
Date de parution 29 Mai 2015
Labels 7Hard
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. New Era 05:04
2. Bring Me Back 04:38
3. Spettralia 05:08
4. Dance Floor 03:41
5. I Must Go 05:50
6. Black River 06:07
7. Oltre 04:41
8. Heroes 05:35
9. Lie 05:57
10. Meadows of May 05:57
11. Journey to the Freedom 05:41
Total playing time 58:19

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Setanera


Chronique @ ericb4

28 Juin 2015

Une œuvre solaire qui touche du doigt la quintessence des subtilités harmoniques...

Après une traversée du désert de pas moins de cinq longues années, suite au remarquable EP « Spettralia », les fans du combo italien commençaient alors à s'impatienter, voire à lâcher prise. Mais, leur incommensurable attente fut très récemment et largement récompensée. En effet, Setanera revient, cette fois, avec la ferme intention de battre prestement le pavé et de ne pas nous lâcher le tympan une seule seconde. Pour ce faire, le combo italien a pris soin de ne pas laisser les notes glisser entre ses doigts sans s'efforcer de les harmoniser plus justement encore, à l'aune du bien-nommé « New Era ». Ainsi, c'est avec un zeste de maestria et surtout un travail phénoménal en studio que le quintet romain nous déroule le tapis rouge, pour nous accueillir à l'écoute de ses arpèges et ses gammes, plus truculents que jamais. Généreusement, le groupe nous octroie onze pistes d'égale longueur, pour près d'une heure d'un metal gothique symphonique, éminemment mélodique et délicatement atmosphérique.

Dès lors, le valeureux combo se fraie un passage dans un registre metal à chant féminin pourtant saturé, en y apposant sa signature propre. Conscient de cette concurrence, qui semble le motiver, il trouve les ressources nécessaires à la construction d'un projet techniquement robuste, artistiquement raffiné et bien ficelé. Mené tambour battant par la maîtresse de cérémonie Valentina 'Setanera' Bucci, le groupe a peaufiné jusque dans les moindres détails ses compositions tout en distillant ses onze textes à la plume alerte. La mise en valeur de la production s'est opérée grâce à une qualité d'enregistrement évacuant toute note parasite du spectre sonore et témoignant d'une profondeur de champ acoustique fleurant bon la maturité du projet. Ce qui, ici, va de pair avec un mixage générant un équilibrage plus que satisfaisant des parties entre elles. Le soin apporté à l'artwork de la pochette, d'inspiration romantique et fantastique, parachève de nous sensibiliser à la finalisation optimale du concept. Aussi, cessons de faire durer cette insupportable, et déjà si longue attente, pour pénétrer dans les abysses de cet océan d'inspiration.

Lorsque le tempo se fait entraînant, quelque soit le champ rythmique investi, les gammes et les arpèges distillés par nos acolytes ne ratent que rarement leur cible. Ainsi, on tendrait à se rapprocher de constructions de titres taillés pour les charts, tout en conservant cette reconnaissable empreinte, assortie d'accents italiénisants perceptibles dans nombre de rayonnants refrains. Dans cette flamboyante ronde des noires et des blanches en fusion, les exemples ne manquent pas à l'appel.

Et ce, à commencer par l'entame de l'opus, à l'instar du fuligineux « New Era », savoureux titre éponyme. Celui-ci nous immerge au cœur d'une avenante rythmique, corroborée à d'insatiables riffs crochus. Nous suivons alors le déroulement de couplets alertes et des refrains souriants, agréablement mis en relief par l'habileté de l'experte sirène, de son flux de voix à la fois puissant et haut porté. Bref, pas l'ombre d'une difficulté pour se laisser convaincre par la magie de l'instant. Et ce n'est pas le flamboyant solo de guitare qui fera démentir cette impression de luminescence atmosphérique. Un bémol néanmoins sur la fin de piste qu'on aurait aimé plus dégressive que radicale. Dans cette mouvance, on ne pourra passer outre le dynamique « Spettralia », déjà présent sur l'EP. La piste nous assaille par sa rythmique plombante et ses riffs grognards, suivant une ligne mélodique cohérente sur les couplets et immersive sur les refrains. On se situe bien dans le sillage d'un hit, avec son lot d'arpèges convenus mais terriblement efficaces, avec de faux airs de « Mother Earth » de Within Temptation. On ne se perd pas une seule seconde en conjectures, tant l'espace sonore est investi avec emphase à la fois par les chaudes impulsions de la déesse, quelques soyeuses touches synthétiques, auxquelles s'adjoint un solo de guitare aux petits oignons. Un break opportun laisse exploser l'ensemble sous le joug d'une reprise assise sur le refrain. On reste scotché sans difficultés aux magnétiques accords de cette plage. D'autre part, quelques incantations angéliques nous parviennent sur « Lies », le serpent synthétique prenant ensuite l'ascendant, simultanément à une rythmique roborative, accolée à des riffs acérés. Mais, la colombe, d'un battement d'aile, surplombe des couplets alors invitants et des refrains plus hypnotiques encore. Un violoncelle surgit lors d'un break avant que le corpulent arsenal vocal agrégeant de chatoyants choeurs ne monopolise l'espace sonore. On regrettera toutefois une fin de piste plutôt brutale. Comment résister, ensuite, à l'appel de la sirène, par ses célestes envolées, sur le frétillant « Bring Me Back », à la roborative rythmique et aux riffs graveleux ? Avec cet allant qui la caractérise, la belle nous aspire une fois de plus sur des couplets sulfureux et des refrains non moins captivants, d'inspiration gothique. On soulignera la qualité des arrangements et la richesse du corps vocal, auquel s'immiscent des choeurs de braise, notamment au moment d'une reprise sur le refrain des plus spectaculaires. Un piano au délié maîtrisé s'insurge lors d'un break, pour mieux laisser convoler l'orchestration ainsi qu'un solo de guitare, bref mais intensément émotionnel. Enfin, à la façon de Lacuna Coil, « Oltre » nous ouvre sa porte délicatement et évolue sous l'impulsion d'un texte romantique en italien, nous embarquant sur un mid tempo enveloppant et interprété avec aplomb et justesse. Les guitares font alors résonner leurs notes sur un petit pont, alternant avec les charmantes envolées de la belle, elles aussi, à l'italienne. Ce fondant et tubesque morceau se clôt avec quelques notes synthétiques de la même veine qu'initialement.

On comprend dès lors que plus de la moitié de l'album a défilé dans nos pavillons, et que le plaisir espéré par les aficionados est bel et bien au rendez-vous. Mais, le combo ne s'est pas contenté de nous distribuer d'émoustillantes plages pour nous séduire. Il a creusé un peu plus profondément dans les arcanes de son inspiration pour nous offrir d'autres moments de pure jouissance auditive.

Ainsi, on traverse d'autres contrées, moins immédiatement immersives, mais plus progressives dans leur élan rythmique ou dans leur approche. Ce qui n'empêche nullement de capter les émotions de l'auditeur, loin s'en faut. Par exemple, le touchant « I Must Go » est une ballade progressive tout en retenue et en sensibilité. Au fil d'un piano/voix romantique, de violoneuses ondulations nous parviennent ainsi que quelques notes de guitare en toucher. La lumière rythmique jaillit en milieu de plage, apportant cette mise en relief acoustique que d'aucuns cherchent souvent, sans toujours parvenir à la trouver. Plus rien n'empêche alors au solo de guitare de s'unir à l'émouvante ambiance feutrée d'une pièce qu'on aimerait voir se prolonger encore un peu. A sa manière, le nuancé « Black River » déploie ses nappes synthétiques avant de nous offrir une riche palette rythmique sur laquelle surfent les rayonnantes vibes de la sirène, notamment sur les refrains, magnifiés tant par cette onde céleste que par les choeurs, captateurs de nos émotions, à la façon d'Epica. Une fois encore s'illustre le guitariste au picking cinglant sur un solo endiablé. On est happé, ici comme ailleurs, et comme sur l'EP, par la clarté du message mélodique délivré. Plus difficile d'accès, mais une approche progressive permettra de profiter de la plage suivante. Ainsi, une lead guitare nous ouvre la porte de l'imposant « Heroes », d'inspiration heavy, d'où émerge la belle pour nous entraîner dans les méandres de couplets apparemment incertains mais nous acheminant vers des refrains, eux, bien customisés. Un break se fait alors surprendre par le feu d'une instrumentation incandescente et quelques belles modularités vocales de la diva.

Pour diversifier encore son offre artistique, le combo a puisé son inspiration dans les notes authentiques, d'obédience folk. Ce faisant, l'intrigant et puissant « Meadows of May », estampé roots, nous amène à parcourir de vastes espaces lunaires, autorisant la déesse à chevaucher couplets et refrains avec aisance, le long d'un chemin mélodique à apprivoiser au fil des écoutes. Breaks et reprises alternent, à l'image d'une mise en exergue des contrastes. Bel élan d'inspiration sur un titre parfaitement maîtrisé aussi bien sur les ambiances que sur les parties techniques, vocales et instrumentales.

Enfin, comme un souffle ultime, l'outro s'immisce et se révèle être un réel moment d'émotion. Et ce, sur le ravigotant « Journey to the Freedom », qui rayonne de par la richesse des gammes délivrées par son orchestration. C'est à l'unisson que convolent nos musiciens et leur belle, le long d'harmonies recherchées, qui ne s'offrent pas immédiatement mais finissent par s'imprimer dans la mémoire, au fil des écoutes. On reste suspendu au brio du jeu de guitare sur le solo, repris rapidement par la sirène, ne lâchant jamais prise bien longtemps. On y adhère, au final, sans se rendre compte du petit effort consenti à cet effet.

Un bémol cependant, à l'aune d'une plage qu'on aurait pensée plus captivante. Ainsi, le véloce « Dance Floor » vient nous secouer le tympan à sa sauce, en nous agrippant par ses riffs griffus et sa rythmique énergique, pour nous inviter à fouler la piste de nos pas. Ce serait sans compter avec la ligne mélodique, résolument linéaire, et donc susceptible de provoquer une sortie de piste, eu égard au reste de l'opus. Cependant, la dynamique insufflée par l'instrumentation permet d'éviter de justesse l'écueil de la déroute.

On ressort de l'écoute de la pléthorique rondelle avec le désir d'y revenir. L'agréable sentiment de détenir une pièce d'orfèvre nous envahit au fur et à mesure des réécoutes. Que peut-on attendre de plus qu'il ne nous soit offert ici ? Peut-être un soupçon d'originalité sur quelques passages où les effets de surprise, pourtant espérés, consciemment ou non par le groupe, sont à peine voilés. On aurait pu aussi jouer sur les contrastes vocaux par des duos mixtes. Ou encore incorporer un puissant instrumental, par exemple, en milieu de parcours, pour nous faire profiter davantage des talents conjugués des solistes. En outro, ou en titre bonus, une fresque aurait conclu de manière encore plus délectable un opus déjà richement doté en harmonies.

On conseillera cet album aux amateurs de metal gothique symphonique à chant féminin ainsi qu'à d'autres, plus orientés metal progressif, atmosphérique, voire heavy ou folk. Bref, on comprend que l'auditorat touché pourrait dépasser les frontières du registre originel du combo. Mission proche d'être accomplie donc, pour nos impétrants ? Quoiqu'il en soit, à l'instar de cette roborative galette, rien, ou presque, ne semble pouvoir arrêter le train en marche. Nul doute qu'ils ne s'arrêteront pas en si bon chemin. Assurément, un groupe à suivre de près dans ses pérégrinations...


7 Commentaires

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frozenheart - 28 Juin 2015: En effet Eric, de plus le groupe a eu la judicieuse idée de varier les titres en y incorporant des parties chanter dans leur langue natale qu'est l'italien, pour un rendu vraiment impressionnant.
ericb4 - 29 Juin 2015: Exactement! D'autres groupes devraient même s'en inspirer. Après tout, pourquoi ne pas concevoir davantage d'albums conjuguant langue locale et internationale? Là, l'exercice est parfaitement réalisé et donne envie de pénétrer dans les deux modes d'expression linguistique du combo!
volverine - 30 Juin 2015: C'est bien gay, on dirait de la pop
ericb4 - 30 Juin 2015: Oui, le message musical délivré est plein de vie, à l'italienne, à notre plus grand plaisir. Avec ce petit côté pop trouvé çà et là, il est vrai, mais dont peu de fans se plaindront, j'en suis sûr. C'est d'ailleurs l'une des marques de fabrique des compositions du combo.

Je ne vois pas pourquoi on devrait sans cesse opposer des styles qui auraient tout pour pouvoir se compléter et fusionner sous les meilleurs auspices, comme c'est la cas ici. Depuis plus d'un demi-siècle, l'un n'a jamais empêché l'autre. D'ailleurs les subtilités atmosphériques et les nuances de tonalité trouvées dans une pop de qualité ont déjà nourri bien des compos rock'n'metal.

D'où la facilité d'adhésion aux mélodies proposées. Elles paraissent faciles, ces suites de notes, mais c'est bien là, la preuve qu'elles sont finement mises en oeuvre, rigoureuses dans leur principe d'émission et, donc, ne tapent pas à côté. Avec un sens aigu du détail dans leurs lignes mélodiques, on comprend qu'on y a particulièrement veillé ici.
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