Des centaines d’années avant Jésus Christ, la civilisation extraterrestre Rye’eh-X’D’aah recherchait la planète possédant les conditions nécessaires au développement de sa population et de son système pour qu’il fonctionne plus efficacement. Cette civilisation rencontra la planète Terre, qui, malheureusement, ne possédait pas le climat et la technologie dont elle avait besoin. Ne pouvant pas y prendre le contrôle et s’y installer, les Rye’eh-X’D’aah, désespérés, prirent une mesure radicale susceptible de les aider pour le futur. Ils choisirent quelques centaines d’humains assez développés et les embarquèrent avec eux pour un long voyage, dans lequel ils seraient cryogénisés, étudiés, manipulés génétiquement et enfin, reproduits afin de créer les Homo Superiors, dotés de capacités hors norme mais adaptés au froid extrême…bien des années plus tard, en 2033, les crises écologiques, politiques et religieuses furent à leur zénith sur Terre, si bien que les Rye’eh-X’D’aah profitèrent de l’occasion pour créer l’Outer
Empire et lancer leur attaque, en visant les pôles…une attaque aux cannons à neutron ultra efficace, qui annihila 90% de la population terrienne…alors que les radiations créèrent un puissant réchauffement climatique, les pôles fondirent et le déluge commença…les Homo Superiors envahirent ensuite la Terre, après que la température eût brusquement chuté en dessous de zéro, traquant le plus d’humains survivants afin de les utiliser non seulement pour des expériences, mais aussi pour créer de la nourriture. Des cargos les emmenèrent à tout jamais et on leur fit croire qu’ils avaient été choisis pour être soignés et évoluer…ce fut la dernière ère de la planète Terre…NeuThronAeon…
Derrière ce concept si futuriste et pessimiste se cache un groupe en devenir,
Crionics, qui après avoir sorti un «
Armageddon's Evolution » bien black, brutal, symphonique avec quelques touches de death, s’attaque cette fois-ci à une musique beaucoup plus death, aux relents black et industriels. En mélangeant remarquablement bien ces trois styles, en créant un concept aussi recherché et assez SF, et en intégrant dans leur troupe le guitariste et le batteur de
Thy Disease, on obtient une musique des plus cybernétiques…d’où cet ensemble particulièrement froid, mécanique, martial.
Les polonais, avec «
Neuthrone » (contraction de Neutron et New Throne) évoluent considérablement, sortent des sentiers battus, et, à l’instar de leur confrères de
Thy Disease (groupe de cyber au passage) nous propose un album d’une puissance impalpable. Varié, extrêmement dynamique et possédant une agressivité représentative du concept en lui-même, ils modifient leur son pour nous en mettre de nouveau plein les oreilles. Les ambiances sont monstrueuses et les riffs totalement percutants. Les titres, déroutants, s’enchaînent vraiment bien afin de créer l’histoire précédemment contée, une histoire dans laquelle notre monde est totalement annihilé.
L’introduction instrumentale assez silencieuse est entièrement faite au clavier et est assez représentative de cette désolation…les quelques phrases murmurés annoncent la suite, montrant que ce que nous connaissons maintenant disparaitra bientôt…et la suite de l’album explique pourquoi. « New
Pantheon » suit automatiquement l’introduction et démarre sur les chapeaux de roues. Des riffs endiablés sur un rythme rapide, un chant hargneux sur un clavier en ambiance, renforçant ce côté futuriste. Si « NeuThronAeon » indique clairement la fin d’une ère et le début d’une nouvelle notamment par la prédominance de la double pédale, des saccades à la guitare, des samples et des mélodies envoutantes du clavier, apportant un réel côté sombre, « Humanmeat
Cargo » lui, est le type de titre qui se situe à cheval entre death et black. Une agressivité, une ambiance, une voix, de l’électronique, un tout, et nous voilà happés dans la frénésie interminable d’un morceau efficace et terriblement transcendant.
Un élan d’espoir subsiste avec «
Frozen Hope », qui se démarque sensiblement de l’album. Son intro glaciale, futuriste et très mécanique, est percutante. Un mélange enivrant de death et de black dans un enrobage électronique. Les riffs sont monstrueux et la batterie fonctionne littéralement comme un rouleau compresseur. Nous sommes écrasés et frappés par ce qui se dégage de ce morceau…un peu de lumière au sein des ténèbres, d’optimisme au milieu de ce pessimisme, l’évocation d’un futur meilleur et proche…l’atmosphère se réchauffe, aussi bien dans la musique que dans les paroles…synonyme d’échec pour les Rye’eh-X’D’aah et de réussite pour les terriens…
L’album se clôt magnifiquement avec deux titres, « When the Sun Goes
Out », un titre death assez brutal terriblement efficace et martial, et « Black
Warrior », un bonus résolument plus black que la majeure partie des titres, toujours aussi glacial mais assez épique, possédant des parties plus calmes où la technique des instruments prime.
Un excellent album de death black apocalyptique, très cyber, quelque part entre
Behemoth et
Thy Disease…
Crionics signent ici leur meilleur album et nous laissent beaucoup d’espoir pour le prochain album, si toutefois ils continuent sur leur lancée, proposant une musique d’une qualité exquise, d’une originalité et d’une sensibilité sans faille.
Quelle coïncidence... xD
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