Nectar

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Silent Skies
Nom de l'album Nectar
Type Album
Date de parution 04 Fevrier 2022
Labels AFM Records
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Fallen from Heart
 06:03
2.
 Taper
 04:38
3.
 Neverending
 05:17
4.
 Let It Hurt
 04:33
5.
 The One
 05:08
6.
 Leaving
 04:17
7.
 Cold
 05:25
8.
 Better Days
 03:37
9.
 Closer
 04:42
10.
 Nectar
 03:34

Durée totale : 47:14

Acheter cet album

 $30.15  11,09 €  7,99 €  £8.99  $16.67  13,11 €  12,55 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Silent Skies


Chronique @ Eternalis

09 Mai 2022

Si attirante est la chute, si puissant est l’espoir d’un meilleur jour …

Avoir une bonne idée n’est pas forcément gage de durée dans le temps. Ni garant d’un suivi du public.
Quand Tom Englund (Evergrey, Epysode, Redemption) et Vikram Shankar (Redemption) revisitent "Distance" de Evergrey en piano voix, le résultat est somptueux, magique, stellaire. "Satellites" voit le jour et le concept tient sur la distance, avec un disque totalement évaporé de toute électricité, libéré du joug des guitares et de la batterie. L’album rencontre un franc succès et les deux hommes repartent à leurs occupations, Tom sortant notamment "Escape of the Phoenix" quelques semaines plus tard.
Qui pouvait donc s’attendre à un second Silent Skies à peine un an plus tard ? Si le covid aida puisque les tournées furent annulées, nous pouvions légitimement nous poser la question d’un tel projet sur la durée, aussi mélancolique, aussi dépouillé et aussi personnel … mais la réponse est probablement dans la description.

"Nectar" se profile et Silent Skies se montre sous un nouveau jour. Plus sombre. Plus arrangé. Plus nébuleux et vaporeux, moins pianistique et virtuose. Et ainsi encore plus mélancolique et émouvant, se débarrassant encore de la dernière trace de musicalité démonstrative qui pouvait lui rester, si subtile était-elle.
Ce second disque peut surprendre et, il faut bien l’avouer, demande d’être dans un certain état d’esprit pour le percer. Car sa mélancolie, sa tristesse et son minimalisme est tel que chercher à l’écouter comme un album “normal” est presque impossible. Difficile à écouter en voiture, en marchant ou en situation traditionnelle, il demande une solitude certaine et une écoute au casque pour prendre conscience de l’immense travail de son réalisé dessus. Vikram, évidemment toujours au piano, a réalisé un boulot presque de soundtrack, avec de multiples effets, des samples, des nappes sonores … un travail de production formidable qui place souvent Tom presque à capella, avec des notes éparses, parfois à peine mélodique.
Il faut écouter le formidable "Neverending" et la subtilité du son, les arrangements orchestraux (on ne peut pas parler de claviers ni de sympho tant c’est fin et léger) qui mettent parfaitement en valeur la voix unique, pleine de grâce et de mélancolie d’un Tom en état de grâce, ayant écrit des textes d’une beauté et d’une pureté absolue. Le final du titre, pop dans l’âme, se permet quelques percussions lui conférant une dynamique émotionnelle proche des battements d’un cœur.

"Nectar" se vit et se ressent avant de s’écouter. Difficile de le décrire tant la voix est dominante. Nous pourrions nous pencher sur un "Taper" minimaliste à l’infini, au texte d’une justesse confondante (“Cause' my heart is too old / While my soul is too young / It's getting harder and harder / And I can't hold on much longer) et accompagnant parfaitement le sublime clip en animation qui accompagne le titre (la même charte graphique est intégralement présente dans le livret tout aussi beau du digipack). Difficile également de passer sous silence "The One", plus proche d’une ballade “classique”, au piano plus présent, qui aurait pu être présent sur "Satellites". On retiendra encore la performance époustouflante d’émotion de Tom sur un refrain incroyable de sincérité quand on le vit (“I know now that I'll never feel alone again / Cause' through the darkness I felt the sun / And when I sensed that I'd never be on my own again / That's when I knew you were the one”). Le violoncelle de Raphael Weinroth-Browne (qui a collaboré récemment avec Leprous) ajoute une dimension pleine de nostalgie à cet instant.
Comment ne pas être époustouflé par "Leaving" et, encore une fois, l’énorme travail sonoré réalisé dépassant largement le cadre du piano / voix. La formidable production de Jacob Hansen devient presque un élément de composition, une proposition artistique là pour amener le refrain dans une dimension supérieure, plus lointaine, plus viscérale, presque fantomatique. Et si Tom est reconnu depuis des années comme un vocaliste hors-normes, il démontre encore une fois la versatilité de sa voix gorgée d’émotions et sa capacité à occuper tout le spectre sonore d’un album.

Certains auront peut-être plus de réserve sur un "Let it Hurt" tout en sensibilité mais plus accessible (ce refrain tout en poésie ne dépareillerait probablement pas sur les ondes radios), tout comme un "Cold" plus mélodique à l’introduction synthétique. "Closer" sera quant à lui à l’image de l’album, entre ces passages déchirants au piano, ces moments en apesanteur liés à cette production vaporeuse et la voix à tomber du suédois reconnaissable entre mille, probablement l’un des rares pouvait réitérer ce type de performance actuellement. Un titre éponyme et instrumental se charge de nous guider vers la fin d’un voyage sans fin, où la mélancolie n’a d’égale que la tristesse de quitter un monde qu’il nous presse déjà de retrouver, aussi sombre et viscéral soit-il, si attirant qu’est la noirceur dépeinte ici.
"Nectar" porte bien son nom. D’une pureté sans égal, sans artifices et pourtant si travaillé, il est l’essence de l’âme de ses deux protagonistes. Beau et hors du temps, il est un sublime témoignage d’une humanité fragile et constamment au bord du précipice. Si attirante est la chute, si puissant est l’espoir d’un meilleur jour …

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Silent Skies