Quel exercice périlleux de chroniquer l’album d’un grand musicien ayant contribué à donner ses lettres de noblesse au hard FM, style qui semble d'ailleurs se renouveler depuis quelques années déjà.
Tout le monde connait
White Lion, légendaire groupe totalement édulcoré des 80’s qui s’était imposé à grands coups de compositions ultra guillerettes, certainement calibrées pour faire craquer les petites minettes. Il ne faut cependant pas être si péjoratif car la qualité des compositions était tout de même présente. Quel guitariste ne se rappelle pas des solos de Vito Bratta ? De la voix fluette, cristalline et quasi mélodramatique de Mike ? Voilà une reconnaissance acquise aux yeux de tous allant bien au delà du simple produit marketing. Il y a juste les black metalleux qui resteront dans le déni mais qui tireront tout de même bien leur haine du hard FM de quelque part… et mamie qui confondra toujours
Mike Tramp et Mike Brant…
Après un succès total et immédiat, de "Pride", "Mane Attraction", pas foncièrement mauvais (mais ayant mal vieilli...), le groupe se sépara laissant peu de chance de reformation. Notre homme ne perd alors pas son temps et se consacre à
Freak Of Nature, ainsi qu’à sa carrière solo. Il faut tout de même avouer que ses derniers opus ont été un peu boudés. Notre homme s’est pourtant bonifié au fil des expériences et des rencontres… Il nous propose aujourd’hui ce «
Museum », sorti chez
Target Distribution. Autant vous prévenir, «
Museum » reste dans la lignée de
Cobblestone Street (qui n’avait alors pas fait l’unanimité à sa sortie, peut être à cause d’un virage musical trop surprenant).
Les inconditionnels du saturé-furax passeront leur chemin devant ce skeud totalement acoustique que l’on pourra définir comme mélodique et accessible. Armé de sa guitare folk en bandoulière et de sa bonne volonté, on ne peut douter de la démarche sincère de notre homme. A la première écoute, l’album n’évite pas quelques longueurs malgré des passages bien inspirés : une musique assez éloignée du
Hard Rock, influencée par un mélange de blues grass, rock traditionnel, pop et parfois country.
On commence par le meilleur titre de l’album : le très énergique et rock «
Trust In Yourself » dont l’introduction semble très proche de «
Boulevard Of Broken Dreams » de Green Day mais ne vous y méprenez pas, cette composition, tout comme l’ensemble de l’album, possède une personnalité propre. « New World Coming » renforce cette impression d’homogénéité et de maîtrise, que ce soit en termes de composition qu'en termes de production et de mixage. Cependant la diversité musicale de l’album risque de faire retomber le soufflet assez vite.
En effet, la musique dérive et devient parfois un peu trop mièvre sur «
Down South », trop bluegrass et répétitif, «
Freedom » trop pop et trop « mou du genou », « Slave » semble aussi hors sujet à cause d’arrangements synthétiques surannés frisant le cauchemardesque.
Les compositions les plus calmes sont souvent les plus efficaces: la balade très sympathique bien qu’un peu niaise « Better », « Commitment » dont la qualité réside surtout dans l’interprétation de notre chanteur et sa place de pierre angulaire nécessaire à créer une homogénéité à cet ensemble. « Mother » est un très bon titre sobre et bourré de sensibilité, dans lequel la voix se conjugue à merveille avec le piano, titre très inspiré par les magnifiques compositions de John Lennon. La dernière piste « Time For Me To Go » conclut l’album, calme, sincère et finalement très optimiste. L'instrumentation sert juste à accompagner la voix et reste mixée en arrière, donc pas de prouesses techniques à attendre ni de solos sur cet album.
Afin d’être le plus objectif possible, nous ne pouvons pas dire que l’album soit mauvais mais il est si éloigné du rock qu’il en est déroutant. Il serait presque indécent de le chroniquer sur ce site qui s’adresse aux fans de musique pure et dure que nous sommes…
La voix de
Mike Tramp reste entière et possède tout de même un accent Rock, et se veut plus posée et moins démonstrative que par le passé (surtout période
White Lion). Elle manque parfois de puissance qui pourrait permettre de moduler les compositions, ensuite il s’agit du choix de l’artiste.
Un album calme, montrant une autre face de notre homme, et qui pourrait faire le bonheur des plus soft d’entre vous.
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