Exception faites de ses excellents travaux au sein de
Freak Of Nature, et de certains autres avec
White Lion, le chanteur danois
Mike Tramp n'aura jamais véritablement été le défenseur le plus acharné d'un propos à l'énergie manifeste et à l'âpreté concrète. A l'agressivité de celui de certains autres il aura, en effet, toujours privilégié un
Hard Rock à la musicalité très travaillé. Rien de bien nouveau en somme. Dès lors il apparait difficile de s'étonner du caractère très mélodique des dix morceaux composant son nouvel effort solitaire répondant au nom de
Cobblestone Street.
La première chanson éponyme de ce disque est d'ailleurs, d'emblée, un titre très personnel et très doux. Faisant référence à la rue de Copenhague dans laquelle le musicien aura grandis, elle nous promène de manière poignante dans les allées de cette ville et de cette vie passée. Paisiblement balancé par cette langueur agréable, le vocaliste s'y raconte avec une pudeur touchante. Et autant dire que le grain de voix superbement émouvant de l'interprète sied parfaitement à ce genre d'exercice.
Continuant sur ce chemin empreint de cette nostalgie sentimentaliste (au sens noble du terme), Caught in the Storm, New Day ou encore, par exemple, Revolution, attisent nos esprits émus par les souvenirs qu'ils éveillent. Ces instants sont doux, tendres et agréables. Le voyage un bonheur.
Oui, mais non car aussi réussie soit il, et aussi plaisant fut il, le résultat de ce
Cobblestone Street laisse perplexe puisque exception faites, du morceau
Angel or
Devil à peine plus vif, dans lequel l'artiste nous narre ses déboires maritaux, le reste des chansons composant ce plaidoyer sera dévoué à ces quiètes langueurs et à ces émois désarmants. En d'autres termes, cet opus nous proposera de nous égarer dans un passéisme attendrissant au son de dix morceaux dont neufs seront des ballades. D'aucuns, n'ignorant pas le talent du bougre pour la construction de ces pistes bouleversantes, évitant ainsi avec maestria l'écueil de cette mièvrerie promise au style, sauront, dès à présent, de quelle nature précise est la perplexité né de l'écoute de cet opus. Qu'en penser? Se satisfaire de ce voyage attachant? Ou fustiger une œuvre aussi désespérément calme? Il appartiendra à chacun de se forger sa propre opinion.
Cependant s'agissant de votre modeste serviteur, bien que connaissant les faibles aspirations de
Mike Tramp pour une musique plus fougueuse (celles là même évoquées dans le premier paragraphe de cette même chronique), et bien que peu critique à l'égard d'une expression créative même excessivement mélodique, ce
Cobblestone Street ne saurait véritablement répondre à toutes ses attentes. Il faudra, en effet, bien davantage que les atours, certes bouleversants mais terriblement placides, des dix pistes d'un Rock Pop digne des meilleures séries télévisées américaines pour le séduire pleinement. Se hasarder à faire vibrer la corde sensible d'un auditoire délicat demeure une noble tentative. S'employer à ne faire que ça sur un album complet est assurément insuffisant pour tous ceux qui, comme votre humble serviteur, demeure férue de
Hard Rock ou même de
Hard-FM.
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