Dernier véritable album en date (je ne compte pas la réédition de «
Flowers of Our Black Misanthropy »), «
Musaeum Esotericum » est très particulier.
Profanum, qui se sentait déjà à l’étroit dans le black sympho avec l’album précédent, «
Profanum Aeternum », nous montre que son style ne supporte aucune limite.
C’est donc bien loin de tout ce que nous connaissons déjà que nous transporte «
Musaeum Esotericum », même si le schéma de base reproduit celui de «
Profanum Aeternum », le groupe apporte maintes touches au tableau pour montrer qu’ils ne s’enfermeront pas eux-mêmes dans un style limitatif.
Du coup, qu’arrive t’il ? «
Musaeum Esotericum » n’est pas un disque de black metal. La base de la musique est toujours constituée de claviers, le chant et la batterie se faisant de plus en plus rares. Les chemins vers l’ambiant sont pris. Voire même de l’ambiant indus mélangé avec des instruments classiques… le résultat est très curieux, mais aussi très intéressant ! Jamais l’art satanique n’aura été aussi créatif ! La musique de base, toujours intelligente et faite avec des instruments classiques, est devenue beaucoup plus ritualiste, étrange, et pour coller avec le titre de l’album… ésotérique !
L’occulte règne en maître sur cet album, les ténèbres sont part entière de l’atmosphère dingue dans laquelle
Profanum nous entraîne, sans pour autant se servir de ce que l’on trouve sur des disques comme «
Salvation », c’est à dire des samples ultra malsains ou des atmosphères de caveaux retranscrites par un son de guitare absolument immonde :
Profanum maîtrise ses claviers comme s’ils avaient eu des siècles pour apprendre à s’en servir. Le résultat est qu’on se sent prisonnier de la musique, comme forcé d’assister à sa propre décadence. Le pire est dans les moments atmosphériques, qui constituent la majeure partie de l’album : c’est déroutant ! La musique s’est faite tellement filmique sur cet album que le simple fait de fermer les yeux peut vous emporter loin de toutes vos bases rassurantes. En cela, «
Musaeum Esotericum » est comparable à « The Key to the
Gates of Apokalypses » de
Mistigo Varggoth Darkestra, car l’album nous entraine dans une sorte de voyage intérieur qui ne cesse qu’avec la fin de l’album.
Les deux titres sont dans la même veine, mais toutefois très différents l’un de l’autre : si le premier est assez tourné vers l’indus de par ses passages blastés, le son de batterie étant beaucoup plus présent que sur le second donne cette impression. « Ecce
Axis Mundi » en revanche, joue plus sur le piano pour donner une ambiance beaucoup plus horrifique… un délice !
Pour cet album,
Profanum nous fournit aussi un très beau livret, avec tout plein de pages, d’une qualité impressionnante, assez incompréhensibles aussi, mais époustouflantes au niveau visuel. Et dans ce livret, on a aussi les paroles ! Quelle n’est pas la surprise lorsqu’on découvre des textes entièrement en latin ?! En plus de nous faire une musique digne de grands compositeurs classiques,
Profanum pousse le vice jusqu’à faire des chansons en latin, accentuant encore un peu le côté ritualiste de l’album, et poussant l’occultisme à son paroxysme…
Cet album est une perle, un "must" que tout prétendu amateur de magie et d’ésotérisme se doit de posséder ! Magnifique et inimitable !
Autrement, album intéressant mais son artificialité me révulse, dommage.
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