Sévissant depuis 1993,
Nominon s’évertue à lâcher un deathmetal sans compromis et ce, malgré les années passant. Si son premier album présentait un death typiquement stockholmois au son Sunlight si cher à
Dismember, le groupe emmené par Juha Sulasalmi a définitivement trouvé ses marques depuis sa rencontre avec Tore Stjerna, ingénieur du son des renommés Necromorbus Studios (
Watain,
Merrimack). Celui a su retranscrire un climat de mort si présent depuis
Recremation, s’appliquant idéalement à la musique et l’image de la formation suédoise, de retour en studios en cet automne 2009, pour son quatrième album baptisé
Monumentomb.
Marqué par de nombreux changements de line-up depuis sa création, Juha Sulasalmi ne restant que le seul membre originel,
Nominon ne coupe pas aux traditionels remaniements cette fois encore. Si son ancien bassiste Anders Malmström réintègre les rangs, la bande affronte en revanche le départ de son chanteur. Sans remplaçant officiel durant les sessions d’enregistrement, le groupe opte alors pour l’invitation de plusieurs growlers. Huit titres sont ainsi hurlés par Erik Sahlström (
Serpent Obscene), tandis que Wrath of
Shiva et Undead
Beast sont respectivement confiés à Johan Thornberg et Tore Stjerna, l’ingénieur du son complétant de surcroît la majorité des paroles. Si chaque growler possède un timbre particulier, tous sont reliés par cette haine et cette même noirceur, véritable fil conducteur de
Monumentomb.
A l’image de son illustration concoctée par Chris Moyen, maître du dessin sombre et blasphématoire depuis les premières démos d’
Incantation,
Monumentomb est en effet une oeuvre où ressort une bestialité et un côté "evil" manifestes. Les deux titres d’ouverture,
Mantra Reverse et Archfiend, tout d’abord dominés par les rythmiques violentes de Perra Karlsson et le riffing tranchant de la paire Sulasami – Strömblad, cèdent chacun place en leur milieu à un passage lent et sombre, donnant beaucoup de corps à la globalité du morceau, et noircissant le climat d'un cran supplémentaire.
Privés de ces interludes judicieux, à l'exception du redoutable
Worship, les autres pistes suivent un schéma relativement identique, alternant rythmiques tapageuses, riffs plombés, soli débridés et passages de grande intensité (Keborkian
Exit), mais véhiculant tous cette haine omniprésente qui transpire à chaque instant. Toutefois, au détour de soli signés en guest par Mattias Rydell, le ton devient parfois plus rock, à l’image de ses leads déposés sur Undead
Beast, ou bien encore plus primaire, notamment sur le dernier morceau Wrath of
Shiva, sur le guttural intraitable de Johan Thornberg.
Maîtrisant ses ambiances et renforçant son identité avec le temps, notamment grâce à l’entente parfaite avec son ingénieur du son,
Nominon se distingue indiscutablement des formations suédoises privilégiant la bestialité des riffs à toute forme de démonstration technique, n’ayant désormais plus la concurrence directe de
Kaamos depuis sa séparation en 2007. Bien que le prédécesseur
Terra Necrosis puisse s'en approcher, il manque toutefois encore un album imparable dans la discographie du gang de Rönninge, la galette rêvée pour réussir immanquablement une incantation au Malin, et accessoirement hisser le quatuor au premier plan.
Fabien.
Non. Il y a en effet un split "Fafner - Nominon: Daemons Of The Past", mais cet obscur groupe black de Peter Nilsson est inconnu dans mon bataillon. Fabien.
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