One man band mené d’une main de maître par Antoine Saison, Elvin
Road n’est autre qu’un projet ambitieux et expérimental, s’inspirant du metal indus à la NIN, de la New Wave à la Depeche Mode ou des univers musicaux de John Carpenter ou alors David
Lynch.
2007 annonçait la sortie du premier bébé «
Intersections », bien accueilli par la presse : un album totalement instrumental, irrémédiablement ambiancé et fort de cette capacité à nous faire rêver et à nous emmener à travers différentes péripéties, comme dans un film.
Trois ans plus tard, Antoine Saison remet le couvert avec un nouveau rejeton, «
Monsters », décidément plus rock/metal et surtout vocal. Car la différence réside dans l’ajout de musiciens, notamment un chanteur, et une chanteuse, Lena Kowski (Jabberwock), en guest sur « Colimaçon » et «
Division of Love ».
Alors que «
Intersections » peinait un peu malgré les bons morceaux à nous proposer des images, «
Monsters » fait encore mieux et en plus d’avoir le son, nous les avons, ces images ! L’ensemble est moins homogène et les morceaux sont bien différents, tant musicalement que dans les ambiances. Par conséquent, facile de nous représenter des scènes, des images, en fonction de ce que nous pouvons entendre.
Un voyage nous est alors offert. Un voyage tout en détente et en couleur, dans un univers personnel, spontané, suave et délicat. Planant, électronique, mais aussi metal/rock et plus 80’s, Elvin
Road nous tend la main pour nous embarquer. Et quitte à nous embarquer, autant le faire jusqu’au bout. Les morceaux sont entêtants, enivrants et particulièrement intéressants. Si bien que lorsque le disque est terminé, le remettre en boucle n’est pas si choquant tant le rendu est quelque peu varié. Car même si les titres ne sont pas longs, leur enchaînement est si bien fait qu’on est pris au jeu. Et on suit les péripéties comme jamais.
Elvin
Road fait donc dans l’expérimental et ne suit pas un fil conducteur particulier. Si ce n’est celui de l’imagination. Même si des morceaux sont plutôt électroniques comme «
Kill the Hype » et son chant à la limite de la justesse, d’autres restent plus
Metal comme « American
Fury », sans occulter l’aspect 80’s et relativement Depechmodien de « Sutured » avec ces claviers enivrants et ces voix très typiques. On retrouve aussi quelques pistes instrumentales à l’instar de « Recif » et son atmosphère maritime, et de « The
Marauder » et sa progression étonnante.
Ce «
Monsters » réveille autant le rêve avec un duo glamour sur «
Division of Love », que le cauchemar avec « Colimaçon », totalement aliéné. Rempli de sons étranges et de vocaux déchirés et déjantés, on ne sait pas vraiment où l’on va, si ce n’est que nous suivons ce colimaçon vers une folie certaine le temps de deux minutes trente…
Ambient, électronique, metal/rock…Antoine Saison a touché le point sensible et permet à ce «
Monsters » de nous présenter une multitude d’éléments instrumentaux permettant de nous emmener loin dans un voyage paisible.
Alors laissez vous guider et fermez les yeux…
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