Monter un groupe de
Funeral /
Doom / Death en France au début des 2000’s était déjà assez iconoclaste, mais zapper la case démo et proposer directement un concept album constitué d’un seul morceau de près d’une heure, ça frise la provocation. Mais cela ne fait pas peur à Sylvain Bégot (officiant déjà au sein du groupe de
Doom /
Gothic :
Anthemon) qui s’entoure de quelques camarades pour mener à bien ce projet, il recrute notamment Richard Loudun au chant dont l’album de son autre groupe
Despond sortira d’ailleurs en même temps que celui de
Monolithe, et le résultat est sobrement intitulé I (2003).
C’est l’éphémère label Appease Me Records qui vient de sortir le troisième album de
Blut Aus Nord, qui se charge de commercialiser cet opus, sans des gros moyens donc, mais en lui permettant de figurer dans les inévitables listes VPC des distros de l’époque.
Clavier omniprésent mais discret, guitares plombées, riffs lourds et lents, growl sépulcral alterné avec quelques narrations mélancoliques à la Aaron Stainhorpe (
My Dying Bride), tous les ingrédients du
Doom funéraire sont présents lors des premières minutes, rappelant fortement l’illustre paire finlandaise
Thergothon /
Skepticism. Le concept semble basé sur la création de l’univers et l’apparition de la race humaine pour ce que j’en comprends.
Les arrangements, variations et transitions permettent de tenir parfaitement l’attention de l’auditeur sans pour autant changer le rythme, ce dernier restant inlassablement bloqué à 40 bpm. I n’est donc pas foncièrement révolutionnaire, mais franchement réussi. Le riff en boucle couplé à ce synthé discret entre la 19ème et la 22ème minute provoquent un effet hypnotique garanti. Aux alentours de la demi-heure, la cadence s’accélère légèrement, les rythmiques se font progressivement plus lourdes, alors que l’univers se met en place et que la vie fait son apparition.
A 38 : 00, le crescendo est enclenché, le
Funeral Doom laisse place à un
Doom / Death mélodique plus entrainant, mais toujours aussi mélancolique, avec un gros travail sur le son et les pistes de guitare. 42 : 25, c’est le moment « Richard Clayderman » avec ce piano en solo, point de départ de la portion finale où les changements se font plus rapides et où le premier thème musical du disque revient pour boucler la boucle.
Monolithe a posé son talent et sa paire de couilles sur la table pour proposer un… monolithe de 52 minutes qui s’avère compact, captivant et cohérent à tout point de vue. Fort heureusement les gens ont souvent des goûts douteux, du coup presque vingt ans après sa parution cet album peut encore facilement se dénicher, et pour des clopinettes de surcroit, il serait donc de bon aloi que ceux qui ne le possèdent pas se mettent en chasse immédiatement avant que les dieux du
Doom ne leur tombent sur la tête.
BG
Pour info sur Youtube Sylvain Bégot propose des interviews et des discussions sur sa chaîne nommée "Dans Le Secret Des Dieux".
@Grogwy : Oui tout à fait, j'ai écouté quelques podcast de cette émission, c'est intéressant.
Heureusement qu'ils avaient des félés pour choper ça à sa sortie, Monolithe leur carrière est exemplaire et leut évolution me va bien, passer du Funeral à une espèce de Prog lourd et athmosphérique sans changement brutal.
Ta chro me donne envie de réécouter les 2 premiers tiens
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