Modern Inertia

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16/20
Nom du groupe Shredding Sanity
Nom de l'album Modern Inertia
Type Album
Date de parution Avril 2013
Style MusicalDeath Mélodique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Modern Inertia
2. Man Made Plague
3. The Asylum
4. The Forgotten
5. Addicted
6. Delusion
7. The Price to Pay
8. Utopia
9. Process of Self Destruction
10. The Gathering

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Shredding Sanity


Chronique @ Icare

15 Mai 2013

Une excellente surprise qui s‘imposera sans difficulté à tous les fans de death technique, mélodique et progressif

Shredding Sanity, ce nom ne vous dit sans doute rien, et pour cause. Petit groupe formé dans la région champenoise, le combo ne s’est pour l’instant fendu que d’un seul album, The Best Ennemy en 2009, et n’a pas eu beaucoup l’occasion de défendre ses compos sur les planches, de fait, il reste encore quasiment inconnu de la masse metalleuse.
Néanmoins, il y a fort à parier qu’avec la sortie de Modern Inertia, les choses risquent de changer en bien pour le combo. Avec leur death prog futuriste - oui, j’aime bien les étiquettes alambiquées! - les petits Rémois risquent de se faire rapidement un nom sur la scène française et de squatter pas mal de temps les platines de tous ceux qui attendent impatiemment le retour des grands frères hexagonaux de Kalisia et Symbyosis.

Fans de prog, avancez d’un pas, vous risquez d’être conquis : Shredding Sanity a clairement été biberonné au metal progressif et s’amuse à truffer ses compos de riffs complexes, de changements de rythmes déstabilisants et de longues parties instrumentales typiques du genre. Même si les compos excèdent rarement les 5 minutes, elles foisonnent de riffs, d’arrangements et de soli tous plus complexes les uns que les autres, l‘influence heavy prog est vraiment palpable, avec ces soli virtuoses de grattes et de claviers qui explosent dans tous les sens à chaque morceau (il n‘y a qu‘écouter l‘ouverture de Addicted, et suivre ce morceau le long de ces 6,15 minutes qui laisse une grande place aux claviers, rappelant les groupes de prog Italiens, et qui se permet même une petite incursion jazzy). Ici, ce sont les gratteux qui mènent la danse et qui se font visiblement plaisir, et même s’il leur arrive de nous perdre au détour d’un solo un peu trop long ou d’un enchaînement de riffs un peu trop alambiqués, le tout est d’une fluidité assez saisissante. Si vous êtes allergiques au genre et que vous recherchez de la brutalité pure, autant passer de suite votre chemin, Shredding Sanity ne fait pas dans le bas du front basique.
Ceci dit les amateurs de death mélo un peu plus rentre-dedans ne seront pas en reste non plus : riffs typés scandinaves, parties de batterie enlevées, lors des passages les plus véloces, le groupe peut faire penser à du Dark Tranquility (c’est assez flagrant sur The Forgotten, même si ce morceau est plus calme) ou du Scar Symmetry (en moins sirupeux, dieu merci!), et quand les claviers envoient des nappes spatiales et futuristes, on sent parfois planer le spectre de Fractal Gates.

Néanmoins, on n’atteindra jamais la violence jouissive d’un Theory in Practice, et le metal des frenchies reste toujours très - trop? - mélodique. En fait, le plus souvent, on a plus l’impression d’écouter du power prog avec une voix bien gutturale qu’un véritable album de death. Les amateurs de sensations fortes déploreront d’ailleurs ce manque d’agressivité et un son trop compressé qui ne met pas assez les grattes en avant. Il faut le reconnaître, le tout manque un peu de puissance, et c‘est dommage, car avec un son plus adapté et une musique plus directe - où sont les blasts beats non de non? - les compos de Shredding Sanity auraient pu tout tabasser sur leur passage. D’autres pourront reprocher au groupe de se perdre parfois dans une complexité un peu stérile et de s’égarer à mi-chemin entre différents courants de metal, death, prog, power…

Ceci dit, rassurez-vous, certains excellents titres mettent tout le monde d’accord : le titre éponyme, véritable bombe en puissance, ouvre idéalement l’album, avec ses riffs entêtants aux leads de grattes virtuoses que vous ne parviendrez pas à déloger de votre boîte crânienne (aaaah, ce riff monstrueux à 55 secondes!). Un morceau à la structure alambiquée et complexe, mais parfaitement maîtrisée, avec une partie centrale progressive mais toujours très accrocheuse et entraînante qui, en 5,16 minutes à peine, déroule une véritable leçon de death progressif ultra accrocheur, un peu à la Perséphone.
Man Made Plague suit avec une ouverture au synthé un peu cheap qui ne laisse pas présager la tuerie qui va débouler : après 30 secondes de montée en puissance, c’est un riff monstrueux à la scandinave appuyé par un tapis de double qui nous scotche au fauteuil et qui laisse place un peu plus tard à des grattes blackisantes qui nous explosent à la gueule sur un gros blast furieux. Un véritable régal, surtout quand on constate que cette violence jouissive est toujours émaillée de soli virtuoses qui viennent aérer l’ensemble (et vlan, voilà-t-il pas que je te cale une cavalcade guitare/synthé à la Symphony X, un autre grand groupe que les Rémois semblent avoir beaucoup écouté!).
Certes plusieurs styles foisonnent et se côtoient au sein d‘un seul et même morceau, et dans sa virtuosité, il arrive au groupe de perdre un peu l’auditeur dans des transitions pas toujours bien amenées ou dans quelques sonorités un peu kitsch ou décalées, ceci dit, quand on aime on ne compte pas, et quand le tout est d’une telle homogénéité, pourquoi se plaindre? D’une manière générale, la maîtrise technique est parfaite, le feeling mélodique énorme, la voix death profonde et puissante et la batterie subtile et variée, que demander de plus?

Pour conclure, Modern Inertia est une excellente surprise qui s‘imposera sans difficulté à tous les fans de death technique, mélodique et progressif. La galette est certes encore perfectible, et le groupe gagnerait parfois à se concentrer sur l’efficacité et la puissance de sa musique, néanmoins, ces 10 titres, en plus de nous faire passer un excellent moment de metal, nous permettent de découvrir un groupe à l‘énorme potentiel qui risque fort d‘exploser s‘il parvient à gommer les petits défauts sus-cités sur son prochain album. Une chose est sûre, messieurs, nous serons au rendez-vous pour la sortie de la prochaine tuerie!

2 Commentaires

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Icare - 15 Mai 2013: Merci bien! C'est assez déstabilisant aux premières écoutes si l'on n'est pas habitué au style, mais ça devient rapidement addictif, une fois la bête apprivoisée, c'est que du bonheur! Si tu aimes les belles mélodies guitaristiques et le metal extrême progressif et complexe, fonce!
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