Ce nouvel album des allumés chroniques de Dillinger
Escape Plan est un morceau aussi bien de rigolade que de musique barrée.
Flinguées, allumée, disjonctée, telles sont les qualificatifs pouvant tenir au simple titre du groupe (et les adjectifs ne manquent pas) et ce nouvel album, «
Miss Machine » n’en déroge pas à la règle. Ça part dans tous les sens dans la plus grande fausse confusion car délibérée et finalement bien plus construite qu’il n’y paraît. Tour à tour grind, death , hardcore ou néo (vi, vi) la musique de Dillinger
Escape Plan est un mix improbable et complètement déjanté servi par des musiciens sûrement délurés mais connaissant chaque recoin de leurs instruments. Soyez en sur, nous n’avons pas affaire ici à des manchots. On part d’un blast au milieu d’accords dissonants au plus haut point pour finir sur des passages limites jazz. C’est bien simple, en l’espace de deux minutes, il doit y avoir au moins 85 breaks. Aucune logique apparente dans les morceaux et pourtant…
Force est de reconnaître que chaque morceau est de la même trempe et finalement sortent du même moule. Au lieu d’être bordélique, c’est bigrement bien structuré nom d’un stigmate !! On sent que la pochette est l’image graphique du disque : faussement bordélique.
Dés fois, l’oreille attentive nous entendons quelques passages indus (on a l’impression que ça sert à rien), mélodiques ou bien sinon, c’est bruitiste (de même pour la voix égosillante). Mais avoir affaire à du bruit travaillé, ce n’est pas à la porte d’à côté qu’on peut tomber dessus. Alors d’accord, des fois, c’est franchement indigeste tellement que les breaks sont nombreux et que l’auditeur s’est vu ses repères explosés dès les vingt premières secondes.
Cependant, le truc le plus fort, je trouve, sur cet album mis à part l’évidente capacité des musiciens c’est que j’ai l’impression que ce disque est un foutage de gueule total de la frange néo-métal dans ce qu’elle a de plus mauvais et de commercial. Certains reconnaîtront des voix à la
Korn (le titre «
Setting Fire to Sleeping Giants »). Cela à première vue paraît complètement absurde, mais
The Dillinger Escape Plan fait sa musique et faut bien avouer que peu de groupes voudraient faire la même chose. Aussi entre chaque disque, le plaisir reste le même pour ceux qui rentrent dans le trip barré (dingo, dingo). Écoutez seulement « Unretrofied » dans le délire « je me fous de ta musique » franchement poilant.
Dvd tout aussi taré dans l’édition limitée (making-of, concert) mais pas vraiment indispensable.
Jouissif. À essayer.
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