Le monde tourne en rond. Les gens se complaisent de plus en plus dans leur ignorance, bornés à satisfaire uniquement leurs envies les plus égoïstes et grotesques. C’est en ouvrant les yeux sur le monde qui nous entoure, en se rendant compte de la réalité des choses, des faiblesses humaines, que l’on ouvre les portes béantes au sentiment appelé misanthropie.
Se voulant tout d’abord tour à tour pessimistes, nihilistes, voila que nos amis lyonnais de
Celeste deviennent des misanthropes convaincus.
Œuvre monolithique dantesque,
Celeste nous délivre une nouvelle fois toute sa haine et sa rage envers la race humaine. Aucun salut, aucune rédemption, quels qu’ils soient, ne sont possibles.
Celeste ne propose aucun purgatoire, aucune possibilité de se repentir et de se faire pardonner. Les âmes pécheresses sont condamnées à se noyer dans un océan de noirceur et doivent abandonner tout espoir d’entr’apercevoir la lumière à nouveau.
Le son d’une lourdeur incroyable et le rythme pachydermique ne font que conforter cette impression d’obscurité béante. Seuls quelques rares accès de colère apportent avec eux une subite montée de tempo comme sur « Il y
Aura Des Femmes à Remercier Et De La Chaire à Embrocher ».
La voix nous délivre des paroles hurlées dans notre belle langue de Molière, mais malheureusement difficilement compréhensibles sauf si on leurs procure une attention toute particulière. Les quelques paroles réellement audibles ne se soucient pas des oreilles chastes et pures dans lesquelles elles pourraient tomber. En effet elles se veulent choquantes, provocantes et assez crues, les titres sont assez évocateurs de ce point de vue : « Une Insomnie Avec Qui Tout Le Monde Voudrait
Baiser ».
Les riffs extrêmement saturés dégagent l’impression de se faire submerger au cœur d’une tornade d’animosité et de ne pas pouvoir s’en échapper.
Le groupe a particulièrement mis l’accent sur les atmosphères. En effet, malgré cet épanchement de violence et de haine, il ne s’en dégage pas moins une sorte d’ambiance « Toucher Ce Vide Béant Attise Ma Fascination ». Au premier abord une certaine idée de black metal pourrait venir à l’esprit, mais rapidement écarté, car on est loin des ambiances mystiques et malsaines du genre. Non, ici
Celeste nous délivre un post-hardcore personnel tout simplement, et qui a su évoluer avec le temps.
Evolution qui est certes minime mais qui permet tout de même d’apporter un petit peu de sang neuf par rapport aux opus précédents.
Le coté lourd de cette album et son homogénéité, qu’elle soit au niveau de la violence et du son, finit tout de même par devenir assez pesante. En effet, le manque sonorités contrastantes les unes des autres ,donne une fin d’album extrêmement difficile à appréhender.
Orgueilleux,
Celeste ne se remet jamais en question. Pensant que le chemin emprunté est le meilleur, aucune voie annexe n’est proposée.
Indifférent à ce que les gens vont pouvoir penser de leur musique, pour les membres du groupe la volonté de créer la surprise est absente. Celle-ci n’arrive jamais, mais le plaisir reste tout de même intact, pour peu que l’on apprécie le genre.
Celeste se complait et se satisfait de sa toute nouvelle misanthropie sans remise en question aucune.
Véritable claque,
Celeste nous délivre ici une œuvre magistrale mais qui reste difficile à appréhender et qui rebutera un bon nombre de personne. Si vous avez le courage de vous plonger dans un monde ou l’humanité est uniquement composée de déchets, de rebus et de violeurs, l’univers de
Celeste vous ouvre grand ses portes mais vous risquez de ne pas en sortir indemne.
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