Infidèle(s)

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15/20
Nom du groupe Celeste (FRA)
Nom de l'album Infidèle(s)
Type Album
Date de parution 29 Septembre 2017
Style MusicalSludge Metal
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1.
 Cette Chute Brutale
 04:05
2.
 Comme des Amants en Reflet
 03:32
3.
 Tes Amours Noirs Illusoires
 05:31
4.
 Sombres Sont Tes Déboires
 06:17
5.
 A la Gloire du Néant
 03:09
6.
 Sotte, sans Devenir
 06:04
7.
 (I)
 06:03
8.
 Entre Deux Vagues
 05:23
9.
 De l'Ivresse au Dégoût
 02:34
10.
 Sans Coeur et sans Corps
 05:46

Durée totale : 48:24

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Celeste (FRA)


Chronique @ Icare

02 Janvier 2018

Infildèle(s) nous maintient la tête dans la fange pendant 48 minutes sans possibilité de reprendre notre souffle

Quiconque suit attentivement la scène black française depuis une dizaine d’années connaît forcément Celeste. En effet, cela fait depuis 2006 et son premier E.P. justement intitulé Pessismiste(s) que le combo lyonnais vomit son dégoût de la vie à travers un black metal lourd, sale, urbain et dissonant vibrant de malaise. Le style du quator, reconnaissable entre mille, n’a que peu évolué depuis ses débuts, s’évertuant à rester aussi maladif et destructeur, et voilà que les Français sortent déjà leur cinquième album, Infidèle(s), toujours sur Denovali Records.

Comment décrire la musique du quatuor ? On pourrait presque se contenter de dire que la musique de Celeste va parfaitement à l’encontre de son patronyme, extrêmement lourde, massive et fangeuse, empruntant au sludge sa pesanteur désespérée et vomitive, et se subissant comme un gros parpaing qui vous arrive en pleine gueule. Le son de Infidèle(s) est évidemment extrêmement puissant, formant un mur de guitares et de basse distordues qui nous cloue au sol, et cette impression est encore renforcée par ce jeu de batterie mécanique à la précision métronomique, à la frappe massive et à l’écho sourd qui se répercute comme un cri de désespoir dans un hangar vide.

Non, décidément, l’évolution n’est pas pour Celeste, dont on reconnaît le style dès les premières notes de Cette Chute Brutale, au rythme majoritairement lent et à la lourdeur poisseuse, puant le malaise et la dépression mentale, envoyant un riffing dissonant appuyé par cette voix hurlée toujours aussi caractéristique et cette double pédale écrasante qui rajoute encore un peu de pesanteur à l’ensemble. Sur Comme des Amants en Reflet, ces saccades de guitares plombées et millimétrées créent une atmosphère qui flirte avec l’indus, très froide et mécanique, semblant annoncer une fatalité proche aussi inéluctable que dramatique. Des guitares puissantes aux riffs sifflants et nauséeux, un jeu de batterie implacable et millimétré se complaisant dans un mid tempo obscène, des hurlements haineux et désespérés, sans aucune variation, voilà l’univers de Celeste qui vous mènera sûrement vers l’aliénation mentale ou le suicide.

Si la plupart des morceaux se distinguent par une puissance froide, clinique et sans pitié qui domine largement les 48 minutes de cet album, quelques rares passages laissent transpirer quelque chose de plus mélancolique qui suscite une certaine émotion (Tes Amours Noirs Illusoires, avec son riffing roulant appuyé par la double pédale qui fait mouche, A la Gloire du Néant, à la majesté déchue). Ceci dit, dans la grande majorité des titres, c’est cette violence sourde d’autant plus insoutenable qu’elle est larvée qui nous harcèle impitoyablement – en effet, les blasts et les attaques frontales sont très minoritaires – incarnée par la voix incroyablement rageuse de Johan scandant ces textes toujours aussi décadents et désabusés. Le point d’orgue du malaise est atteint sur Sombres Sont tes Déboires, plus long titre de l’album qui s’ouvre sur un riffing déstructuré, sifflant et hystérique à la Deathspell Omega qui éclabousse comme une pluie d’acide, et dont le leitmotiv de fin à la lourdeur jupitérienne, roulant à l’envie pendant de nombreuses minutes, rappelle l’art de Gojira.
L’ensemble, incroyablement lourd et monolithique, se fait assommant, même lorsque les titres sont courts (De l’ivresse au Dégoût, avec ses 2,34 petites minutes), de fait, l’écoute de ce nouveau full length dans son intégralité est réellement éprouvante, nous maintenant la tête dans la fange pendant 48 minutes sans possibilité de reprendre notre souffle. D'ailleurs, on déplorera quelques longueurs et redondances inévitables qui finissent par rendre l'ensemble un peu indigeste, même pour les amateurs de ce style ((I), entièrement instrumental, qui n'apporte pas grand chose à l'ensemble et dont les riffs ressemblent beaucoup à ceux de Sotte, sans devenir, lui-même un peu long), et force est de constater que cette pesanteur noire, répétitive et claustrophobe qui fait la force du combo fait aussi sa faiblesse.

Quoi qu’il en soit Celeste est un groupe qui ne laisse personne indifférent, et Infidèle(s), dans la droite lignée des albums précédents, ne fera pas exception à la règle. Une immersion suffocante et sans compromis dans la noirceur et la décadence, à réserver aux metalleux les plus aguerris d’entre nous qui n’ont pas peur de garder pour toujours un goût de cendres dans la bouche.

1 Commentaire

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Molick - 04 Janvier 2018:

Rien de plus à dire. Un album de plus pour Celeste, ni plus ni moins. C'est du très bon, mais zéro surprises. Pour le moment ça passe toujours, mais va quand même falloir penser à apporter un peu de nouveautés, sous peine de finir par se lasser. Je trouve d'ailleurs par avoir de plus en plus souvent une sensation de déjà entendu d'album en album, au niveau des riffs et rythmiques.

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