Mirrorcell

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16/20
Nom du groupe Greg Puciato
Nom de l'album Mirrorcell
Type Album
Date de parution 01 Juillet 2022
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 In This Hell You Find Yourself
 01:26
2.
 Reality Spiral
 03:45
3.
 No More Lives to Go
 03:35
4.
 Never Wanted That
 05:29
5.
 Lowered (ft. Reba Meyers)
 04:10
6.
 We
 05:49
7.
 I, Eclipse
 05:17
8.
 Rainbows Underground
 05:39
9.
 All Waves to Nothing
 08:45

Durée totale : 43:55

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Greg Puciato


Chronique @ Eternalis

31 Juillet 2022

"Mirrorcell" renforce tous les aspects du premier disque, en se voulant plus compact, plus efficace [...]

"Child Soldier : Creator of God" a fait son petit effet dans la sphère de Greg Puciato car il a définitivement entériné le caractère anticonformiste de son géniteur. Trop content d’être séparé de ses comparses pourtant responsables de l’un des combos les plus novateurs de sa génération, Greg Puciato a profité de sa liberté pour laisser libre cours à toutes ses idées, toutes ses influences, toute sa folie.
Ceux qui s’attendaient à un retour vers The Dillinger Escape Plan ou à quelque chose de plus accessible à la Killer Be Killed en ont eu pour leur argent tant l’album était dissonant, complexe, entre calme et énervement, puisant autant dans la noirceur dépressive que dans la féerie onirique. Car l’homme est tout ça. Particulièrement occupé, il était difficile de prévoir vers quelles occupations irait le musicien une fois l’album sorti mais ce fut une surprise de voir arriver si tôt un second essai en solo, presque sans promotion, lâché dans la tourmente d’un monde qui ne sait plus trop quoi faire de son expression artistique. "Mirrorcell" débarque, et surprend encore une fois.

Neuf titres pour 43 minutes, c’est six de moins et presque un tiers de temps en moins pour un disque que l’on peut imaginer en ce sens plus digeste et peut-être plus accessible que son prédécesseur. Si la réponse n’est pas si simple, il reste néanmoins évident que "Mirrorcell" se laisse plus facilement appréhendé, pour autant que vous ayez certains atomes crochus avec le vocaliste fou et solitaire.
L’ouverture de "In this Hell you Find Yourself" (toujours très positif), bruitiste et dissonante, n’annonce pas spécialement de changement de ton. Le riff, la lenteur du propos, l’absence de percussions (l’intro ne fait qu’1min30) présente un univers suffocant qui trouve sa finalité sur un "Reality Spiral" grunge et plutôt rock, où l’obscurité provient toujours de ce timbre si éloquent, si unique, si torturé dont peut s’extraire autant de lumière que de ténèbres. Totalement aux manettes cette fois encore, l’homme a tout fait, excepté la batterie, et met un point d’honneur à ce que tout soit utile, vécu, sans fioritures mais surtout sans aucune démonstration. Le lead qui parsème le titre, pas forcément technique, se déverse tel un fleuve dans un océan vocal qui s’enrage de plus en plus, montant en intensité pour que l’on puisse retrouver le phrasé que l’on connaît, avant qu’un solo maladif ne termine de nous atteindre.
Néanmoins, l’accroche est quasi immédiate et la suite nous confirmera que "Mirrorcell" renforce tous les aspects du premier disque, en se voulant plus compact, plus efficace et également bien plus marquant.

Jouant avec les codes, reproduisant à son image la musique de son passé et de ses racines, Puciato plonge autant dans le metal, le hardcore, l’électro que l’indus et le grunge pour concocter une mixture unique mais qui lui ressemble totalement. "No More Live to Go" sonne plutôt 90s avec un refrain assez simple à prendre en tête, percutant et incisif avec une attaque vocale comme seul l’américain en a le secret. "Lowered" sonne plutôt comme un indus mélodique, presque new-wave, accompagné de Reba Meyers (Code Orange) pour lui donner la réplique et faire de ce titre un potentiel hit (toute proportion gardée), Greg bluffant par sa mélodie et parfaitement secondé par la voix suave de la chanteuse. Cette approche plus mélodique, commerciale peut-être, démontre une fois de plus cette faculté à ne se mettre aucune barrière, ne faisant comme unique leitmotiv qu’une sincérité jusqu’au boutiste dans la représentation de sa musique. Car "We" qui suit, plus électronique encore, dévoile une facette musicale plus obscure tout en présentant son chant le plus narré et introspectif. Il en va de même pour le lent "Never Wanted That" qui démontre que le caractère sombre du disque émane largement dans une profonde mélancolie. "I, Eclipse", tisse sa toile dans des accents indus plus glauques, entre chant susurré et ambiance rampante pour ne laisser passer que quelques rayons lumineux dans ces riffs majoritairement dissonants et préférant s’étirer dans le temps que proposer une quelconque mélodie. C’est dans un certain chaos que "All Waves to Nothing" clôture l’album, du haut de ses presque neuf minutes. Un condensé de toutes les émotions, de toute la rage enfouie et des hurlements psychotiques du vocaliste qui fait de lui le chanteur unique qu’il est, reconnaissable sur ces intonations uniques. La tension monte, lentement, sournoise et insidieuse pour rencontrer la facette la plus ouverte et contemplative de l’artiste en son centre. Les deux mondes chercheront à cohabiter autour d’un lead mélodique très beau, lueur d’espoir dans ce chaos environnant. Greg mute, passe de la haine au repentir, devient chanteur pour proposer une partie finale magnifique, entre des parties de guitares mélodiques et ces arrangements toujours suffocants, permettant à toute cette agressivité de trouver une certaine stabilité, une mise en abîme qui permet de canaliser la violence dans ce cercle mélodique. Une superbe conclusion.

A l’instar de son prédécesseur, "Mirrorcell" se vit mais se veut également plus accessible, plus musical et peut-être moins expérimental que son prédécesseur. Il en émane néanmoins une idée plus précise de ce que souhaite véhiculer Greg dans sa carrière solo et de ce que sera probablement la suite. Un disque racé, finalement assez simple d’accès si l’on est ouvert à tout ce melting-pot musical et plus centré autour de véritables compositions. Un des disques marquants de cette première partie d’année, passée curieusement inaperçue suite à son manque de promotion et sa distribution hasardeuse en nos contrées. Les plateformes musicales feront le reste du travail en attendant que le support physique traverse l’Atlantique ...

1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 31 Juillet 2022:

Merci pour la chronique, Greg Puciato n'en finit pas de surprendre, autant avec sa voix magnifique qu'avec sa musique.

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