Child Soldier : Creator of God

Liste des groupes Metal Expérimental Greg Puciato Child Soldier : Creator of God
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16/20
Nom du groupe Greg Puciato
Nom de l'album Child Soldier : Creator of God
Type Album
Date de parution 01 Octobre 2020
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Heaven of Stone
 01:24
2.
 Creator of God
 04:04
3.
 Fire for Water
 02:56
4.
 Deep Set
 03:44
5.
 Temporary Object
 04:12
6.
 Fireflies
 04:38
7.
 Do You Need Me to Remind You ?
 06:18
8.
 Roach Hiss
 04:53
9.
 Down When I'm Not
 03:06
10.
 You Know I Do
 06:07
11.
 Through the Walls
 04:02
12.
 A Pair of Questions
 04:24
13.
 Evacuation
 05:04
14.
 Heartfree
 05:04
15.
 September City
 04:50

Durée totale : 01:04:46

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Greg Puciato


Chronique @ Eternalis

15 Novembre 2020

L’homme, dans son jusqu’au-boutisme, a réellement tout fait sur son album. Tout écrit. Tout composé.

Greg Puciato est un homme à part. Musicalement et humainement. Il l’avoue sans détour, être difficile à vivre, extrême dans ses choix de vie et impossible à réellement canaliser.
Pendant des années, The Dillinger Escape Plan a été un catalyseur de haine, un exutoire parfait pour la rage que l’américain portait en lui. Mais toute violence finie par s’essouffler (parlez-en à Devin Townsend à propos de Strapping Young Lad) et il fut décidé, d’un commun accord avec Ben Weinman de mettre fin à l’aventure avant qu’ils n’aient plus rien d’intéressant à dire sous cette forme unique et novatrice de musique expérimentale, souvent copiée mais jamais égalée.

Dès lors, que reste-il ? Tellement de choses à faire pour le principal intéressé ...
Prisonnier des tournées incessantes, frustré de ne pouvoir laisser libre cours à sa créativité où et quand il le désirait, le vocaliste a fondé The Black Queen pour extérioriser l’exacte opposée à TDEP dans une musique électronique, sombre et planante à la Portished. A côté de cela, Killer be Killed, fondé avec Max Calavera et Troy Sanders que nous ne pensions être qu’un one shot va revenir sur le devant de la scène avec un second disque. Mais surtout, Greg va proposer un premier effort solo. Et par solo, il faudra entendre l’essence même de l’idée, probablement perdue à l’heure où beaucoup désormais (autant par pur ego que par soucis pécuniaire) sortent des projets sous leur propre nom.
L’homme, dans son jusqu’au-boutisme, a réellement tout fait sur son album. Tout écrit. Tout composé. Le chant. La guitare. La basse. La programmation et les synthés. L’idée d’apprendre la batterie pour son propre disque lui a d’abord paru nécessaire avant qu’il n’y trouve là son unique concession, en invitant plusieurs amis pour l’interprétation (Chris Penny, ancien batteur de TDEP et Ben Koller, son comparse de Killer be Killed). Tel un total dictateur de ses propre choix, Greg a désiré que son âme transpire à chaque instant de cet album, que ce soit dans les sons, dans sa façon si unique de chanter, dans l’attaque des cordes (il avoue n’avoir jamais touché une basse avant cet album) et n’avoir autorisé comme seul contre-pouvoir la présence de Rock Rowe qui a produit le disque. Ainsi naquit "Child Soldier : Creator of God".

D’entrée de jeu, l’artwork donne le ton. Noir et blanc, difforme, malsain et tourmenté. C’est bien dans les méandres de l’esprit de l’américain que nous allons sombrer et sa personnalité si atypique va ressortir sous toutes ses formes.
De la violence, du calme, de la mélancolie, de l’électronique, de la noise, de l’indus ... l’ensemble arrangé par une vue omnisciente où la cohérence provient d’un esprit visiblement attaqué par la solitude et les conventions du monde moderne.
Plusieurs fois en écoutant l’album, on ne peut s’empêcher de penser au parcours d’un Mike Patton qui a probablement inspiré notre homme, ou encore dans des genres différents des Steven Wilson ou Devin Townsend qui donnent tout pour leur art, sans se soucier de ce que l’on peut en penser et surtout en optant pour un contrôle total de leur création.

Quand "Heaven of Stone" débute, c’est une simple mélodie acoustique qui nous accueille, bercé par la voix la plus claire et pure de Puciato. Un sentiment de quiétude nous emplit très rapidement, trop rapidement. Puisque cette introduction de moins de deux minutes amènent sur le très étrange et instable "Creator of God", majoritairement électronique et sale. Une aura glauque plane dessus, malfaisante et ambiante. Les sonorités sont étranges, lointaines. Greg nous guide dans ce dédale bien peu humain, avant que la frontière entre la musique et le bruit ne se pose réellement. Là encore, le musicien a délibérément voulu terminer son premier « vrai » titre sur deux minutes de bruit, sorte de hurlement ambiant constant qui, de son propre aveu, serait « un suicide commercial s’il en avait quelque chose à foutre ». Au contraire, ces sonorités poussent notre curiosité à resté aux aguets, se demandant bien ce qui se passe avant que le brutal "Fire for Water" ne laisse ressurgir toute la violence de la voix chez Puciato, nous ramenant forcément aux heures de The Dillinger. C’est d’ailleurs Chris Penny et son jeu si particulier qui l’accompagne. Court et intense, le morceau est pour autant bien différent de l’ancien groupe du chanteur. Pas de riffs hurlants ou arithmétiques ici mais une violence sourde et primaire qui saute au visage de l’auditeur.

Décrire cet album est un casse-tête dont rapidement j’ai compris qu’il était vain. Les émotions qui le parcourent sont si viscérales et personnelles qu’il est impératif de se faire son propre avis, de débuter son propre voyage intérieur. On y retrouve évidemment toutes les facettes d’un artiste désormais totalement libre et établi, et ceux qui apprécient son univers si cru et décharné ne pourront qu’être comblés. Les débuts peuvent laisser circonspect par l’étrangeté de nombreux passages.
D’un "Deep Set" lorgnant vers du NIN ou du Manson de la première heure suit un "Temporary Object" complètement planant et d’une beauté à couper le souffle. Le refrain est une merveille de pop électronique sans pourtant que ne soit sacrifié la moindre facilité d’écriture. Il en sera de même sur le surprenant "A Pair of Questions", plus mélodique encore, où la voix cristalline de l’homme ne s’accompagnera quasiment que de synthétiseurs vintages et d’une boite à rythme d’un autre âge. Et si cela fonctionne (bien que certains y seront probablement allergiques), c’est avant tout parce que l’artiste ne se cantonne à aucun genre, préférant aller là où ses émotions l’emmenèrent ces derniers mois. On trouvera donc un "Do You Need Me to Remind You ?" lourd et suffocant, qui permet de faire la revue de toutes les facettes vocales du chanteur qui semble s’améliorer avec l’âge. Ce titre servira de tremplin au hurlant "Roach Hiss" où Greg hurle comme un damné, prouvant que cette rage en lui n’est pas éteinte mais au mieux apaisée.

"Child Soldier : Creator of God" est un concept difficile à appréhender de prime abord, relativement éloigné du metal même s’il en tire de nombreuses ficelles. "Evacuation" plonge en plein indus, entre obscurité et luminosité à l’intérieur même de ces quatre minutes, passant de passages presque synthwave à d’autres beaucoup plus violents et grinçants. "September City" vient clore cette lettre ouverte sur une note d’abord ambiante et posée, pour prendre des allures plus proches d’une bande originale, avec plusieurs rythmiques de percussions qui, en arrière-plan, forme un tempo qui se développe avec l’arrivée des ultimes guitares.
Greg Puciato n’a en tout cas fait aucun compromis. Cet album est le sien, de A à Z. Il lui ressemble à 100% et représente, au fond, ce qui semble être le plus proche de sa personnalité. Fragile, instable, entre violence et quiétude, entre noirceur et lumière. L’ensemble n’est pas facile d’accès mais le but n’est pas là ... ceux qui se retrouveront dedans seront accueilli par l’artiste. Et il est évident qu’il n’a que faire des autres ... à vous de voir !

1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 15 Novembre 2020:

Un chanteur attachant, et un artiste complètement habité. J'ai bien aimé les singles, et ça risque d'être un achat à venir...

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