Créé en 2002,
Theocracy est initialement le concept solo d’un chanteur/guitariste/compositeur de génie ; le charismatique Matt Smith. Celui ci pondant d’entrée en 2003, soit juste un an après, un très prometteur album éponyme réalisant tout lui-même de A à Z. On n’est jamais si bien servi que par soi-même, c’est un fait ; mais malgré les critiques
Outre-Atlantique encensant de façon unanime cette première offrande, notre One Man Band ne s’en est pas moins décidé à s’entourer d’autres zicos pour créer un véritable combo. Le rejoignirent donc le batteur Shawn Benson, le guitariste Jon Hinds et le bassiste Patrick « Hoyst »
Paris –qui s’est débarqué depuis- pour la réalisation de ce second album, «
Mirror of Souls », qui sera mixé par Matt lui-même puis masterisé au Finnvox à Helsinki par le bien connu Mika Jussila.
Voilà, les présentations étant faites, et sachant dorénavant de qui nous parlons ; on peut taper directement dans le bois dur. Et de teck, il en est question avec ce petit bijou quasiment surgi de nulle part et devant mettre un bon coup de vent rafraichissant sur le christian/heavy power sympho. Tel l’ouragan
Reinxeed, la tornade
Secret Sphere, ou encore le cyclone
Crystallion ; le tsunami du dieu Matt est une véritable tuerie continuelle ne pouvant engendrer que des reviews de fans tant la trackist offerte est un postulat à l’asservissement total. Mister Smith, pas le Brad Pitt de ces dames, assène et pourfend sans rémission ni reddition. Tels les croisés en route pour Jérusalem, le combo d’Athens en Georgie nous délivre avec une conviction inébranlable un véritable
Graal de speed mélodique.
Des titres très diversifiés alternant mid tempo, heavy, ou speed fracassant; des orchestrations symphoniques ciselées, emphatiques ou évanescentes, des gros riffs saignants et acérés, le tout sur une rythmique en acier liquide… Rien de bien nouveau jusqu’alors me direz-vous. Certes, mais tout ceci est mis au service de compositions aux mélodies particulièrement accrocheuses qui s’insèrent immédiatement dans vos neurones, tel le «
Ashes of
Tower » initial, et vous surprennent d’emblée à hurler les refrains à tue tête.
Pas de démonstrations techniques à n’en plus finir, ni de compos dont il faut des décennies pour en assimiler les tenants et les aboutissants. Ici, on fait dans le plaisir immédiatement assimilable, voire dans l’hymne avec « On Eagles
Wings », pas dans le difficile d’accès.
N’en déduisez pas pour autant que l’on surfe dans le consommable jetable. «
Bethlehem » et ses deux minutes d’intro aux guitares acoustiques est la preuve, si besoin en est, pour vous convaincre du grand art de nos ricains. Des chœurs à vous couper le souffle –une constante dans la galette-, une ambiance médiévale de ménestrels digne des meilleures inspirations des suédois de
Falconer, un timbre de voix au panel chatoyant mais ne virant jamais dans la caste eunuques, une progression grandiloquente ; cela nous change de la traditionnelle ballade au milieu de leurs albums que délivrent inexorablement les combos power. Le changement a souvent du bon, mais là il tend tout simplement vers l’excellence.
Les futurs conquis de ce «
Mirror of Souls » avanceront certainement un petit bémol qui a trait justement au titre éponyme de l’album dont la durée (plus de 22 minutes) risque d’en laisser sceptiques un bon nombre. Véritable melting pot de plans, on ne peut pas dire que cela soit totalement indigeste ; mais on reste ébahi par l'acollement de tous ceux-ci entre eux sans véritables imbrications ni fil conducteur. Certaines plages ont un réel intérêt d’agrément ; et épurées il y avait matière à terminer en apothéose. Mais il faut croire que le brillantissime Matt, avait décidé de nous jeter en pâture toutes les chutes lui restant en boutique… Le résultat tient du medley de plans de seconde zone.
Et c’est bien dommage car après la calotte des sept premiers titres, cette fresque de clôture nuit à l’impression d’ensemble. On a frôlé la perfection, et l’on retombe, enfin presque n’exagérons rien, dans les poncifs et les itérations du
Power (et du Prog), que nous délivrent en cascades des multitudes de groupes. Erreur de jeunesse peut-être, ou quelque autre raison avancée que ce soit, il n’en demeure pas moins que l’on a là un P…N d’album…
Vous n’aurez qu’à zapper le dernier titre s’il ne vous convient pas…
16/20 METALPSYCHOKILLER
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