Par l'entremise du Brésil, l'Amérique du sud depuis le début des années 90 s'est révélée être un important vivier de formations Heavy (
Power) mélodique et progressif capables de rivaliser avec les précurseurs et fondateurs du genre issus de la vieille
Europe, on pense avant tout à
Angra,
Almah,
Shaman, voire les argentins d'
Electronomicon et
Helker.
Se limiter à cette seule référence géographique serait cependant très réducteur pour cette partie du continent, et les Chiliens
Sinner's
Blood nous le confirment avec la publication de
Mirror Star leur premier opus studio, distribué sur le label italien Frontiers Records.
Encore inconnu dans nos contrées (comme la plupart des groupes issus de cette partie du globe),
Sinner's
Blood, s’est formé en 2018 à Santiago sous l’impulsion de James Robledo (Ex-
Renegade, ex-Thabu) au chant, et du guitariste claviériste producteur Nasson plutôt connu pour son travail au sein du groupe
Metal Symphonique chilien
Chaos Magic. Ils seront très vite rejoints par Guiermo Pereira (ex-Drakemist, ex-Enthrospect) à la batterie et Nicolas
Fischer à la basse.
Musicalement le groupe pratique un Heavy Mélodique percutant aux légères touches progressives reprenant les codes que des groupes européens tels que
Masterplan, dû notamment au timbre vocal puissant et modulable de James Robledo assez proche de celui de l'impressionnant
Jorn Lande. Des références vocales et instrumentales que l'on ira aussi chercher du côté des groupes
Dio, Lords of Black,
Symphony X et
Evergrey.
Autant dire que les Chiliens ne sont pas venus pour faire de la figuration et affichent d'entrée de jeu, un savoir-faire et indéniable professionnalisme.
C'est sous la forme d’un percutant "
The Mirror" fort d'une instrumentation sans failles et d'un chant à la fois puissant et mélodieux que les hostilités commencent. Des titres aussi percutants, il en sera question sur l'étendue des 46 :02 minutes de l'opus, à commencer un speedé "The Hunting", à la rythmique de plomb, le sombre "The
Path of Fear" aux arrangements soignés et leads de guitares offensives. Dans un registre similaire mais plus modéré, n'omettons pas "
Kill or Die" constitué d'un chant plus hargneux (qui n'est pas sans rappeler un Russel Allen de
Symphony X), le tout renforcé par un couplet-refrain pêchu et entrainant à vous donner l'envie de lever le poing en hurlant.
Parmi les titres les plus mélodieux et en mid tempo, on retiendra "
Never Again", "Who I Am" aux fragrances et riffings Heavy
Power prononcées. Puis 'un conclusif "
Awakening" (mon titre préféré), qui se distinguera par une approche
Power progressive, ainsi qu'un chant mélodieux et mélancolique qui par instants me rappelle un certain Tom S. Englund du groupe suédois
Evergrey. Des attributs
Power progressif que l'on retrouve sur "
Never Resting Soul" bâti autour d' accélérations de batterie et variations de guitares flamboyantes, le tout soutenu par un chant remarquable, interprété par un James Robledo impressionnant de puissance et de justesse.
De par ses qualités évidentes dues notamment à une belle collection de titres variés forts et percutants portés par une production de qualité, The
Mirror Star, même s'il manque quelque peu d'originalité, reste un premier album solide et plutôt prometteur. En effet, une fois passés ces quelques petits défauts, ce premier album fort séduisant et authentique à la splendide pochette signée Stan W Decker (encore lui), présente une excellente carte de visite pour le groupe
Sinner's
Blood.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire