Quand quelqu'un écoute du Visual Kei, il n'a que deux choix : aimer ou détester, et
Malice Mizer n'échappe pas à la règle ; esprits peu ouverts et hardos s'abstenir.
Ce troisième album du légendaire groupe est un bijou. Le côté un peu "kitsch", "gnan-gnan" peut décevoir certains, et éblouir d'autres.
L'intro démarre, et si on s'attendait à un petit aperçu de ce qui va suivre, autant dire que ce n'est pas du tout le cas. Bruit de pas et téléphone qui sonne, cette intro décevante n'encourage pas vraiment l'auditeur à écouter la suite du CD..."~de
Merveilles" porte mal son nom (qui d'ailleurs n'a pas vraiment de sens).
Heureusement, pour l'oreille tolérante, débouche d'un coup l'une des meilleures chansons de l'album. "Syunikiss" est un joyau : la belle voix de
Gackt en harmonie avec les instruments, une mélodie au synthé charmante...l'ambiance est lancée, et on se sent parti pour un long voyage...
La deuxième chanson, "Vers elle", est un peu dans la même veine, avec un refrain plus entraînant mais moins de bonheur à l'écoute...deux
Merveilles à la suite, il ne faut pas trop en demander.
La troisième chanson est bien différente et fait découvrir le deuxième aspect de
Malice Mizer à l'auditeur : un rythme plutôt électro, une voix toujours aussi belle, mais plus discrète, et surtout, le plus intéressant, orgue électronique pour la mélodie. "
Illuminati" fait partie des singles de l'album, et on comprend pourquoi.
"Brise" est la cinquième chanson. Niveau musical, quelque chose de beaucoup plus classique, guitare sèche et moins de synthé, mais avec un son toujours typique du groupe. Un morceau sans grande surprise, mais toujours aussi agréable à l'écoute.
"Egée ~ Sugisarishi kaze to tomoni" est une chanson plutôt douce, peut-être belle au début, mais qui devient assez vite ennuyeuse. Elle mériterait peut-être d'être davantage décrite, mais je ne préfère pas m'attarder dessus.
"Au Revoir" est (peut-être, rien n'est sûr) le "tube" de l'album. Musicalement, ce titre n'a rien d'original, une belle mélodie au synthé (piano + violon) et
Gackt avec sa voix de dragueur, mais (et les fans m'approuveront), elle a quelque chose de charmant, d'attirant...en quelques mots, une des chansons à ne pas rater, bien que ce soit l'une des plus kitsch de tout l'album.
"Je te veux" est également une bombe. Complètement différente de la précédente, et encore plus ridicule aux oreilles d'un metalleux. Une intro plutôt électro, puis la mélodie de la chanson, qui est pour moi à la fois honteuse et géniale. Ca fait penser à un manga, au Club Dorothée ou encore aux chansons totalement démodées qu'écoutaient nos mères dans leur jeunesse (voire nos grands-mères). Je n'ai pas l'intention de critiquer ce morceau, qui est un de mes préférés, mais plutôt à avertir les intéressés qui ne connaîtraient pas encore...
Pas de guitare, pas de basse, pas de batterie, juste
Gackt et la mélodie au synthé (dont on ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer).
Après huit titres, le plus intéressant est passé, mais il reste encore quelques chansons pour satisfaire l'avide Visualeux en manque de Japonais.
"S-Conscious" est très différente du reste de l'album, et j'ai encore du mal à accrocher avec. Rythme électro, mélodie électro, voix écrasée, et le pire, paroles en anglais...Titre assez intéressant mais avec lequel il est dur de "sympathiser".
"Le Ciel" est le dernier single de l'album (il me semble). Une jolie ballade, encore plus lente que "Egée" (et par extension encore plus ennuyeuse...) mais malgré tout un très beau morceau qu'on ne peut pas négliger.
Je ne sais pas si "Gekka no yasoukyaku" fait partie des chansons "célèbres" de l'album, mais pour une dernière chanson, elle est plutôt...comment dire...SUPERBE. Le retour de l'orgue électronique pour notre plus grand plaisir, un beau refrain et un air rappelant un peu la grande musique classique européenne.
Tiens, en parlant de musique classique, étudions donc le cas de l'outro. Pour une outro réussie, c'est une outro réussie ! Faisant un contraste flagrant avec l'intro indigeste, elle régale le Visualeux ouvert d'esprit. Grande surprise, elle débute par les premières notes du célèbre morceau d'André Rieu (la pub de la BNP) pour déboucher sur un doux et court titre (1min et des poussières, c'est bien dommage) typique de
Malice Mizer, violon et voix envoûtante de
Gackt.
Pas très innovateur, mais réussi pour une outro.
En conclusion, cet album est un trésor pour son homogénité, son mélange d'influences, de sons, son côté parfois gamin, parfois vieilli. C'est le CD le plus réussi du groupe (les fans sont du même avis)et je le conseille à toute personne tolérante et voulant découvrir de nouvelles sensations. A la fin de l'album, le Visualeux affamé est repu. En un mot, et comme son nom l'indique, une merveille.
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