Il est des groupes comme ça qui débarquent on ne sait trop comment: une petite écoute sur leur myspace, une mélodie, un refrain qui plaisent immédiatement et qui donnent envie d'acheter l'album, alors même qu'on ne connaissait pas le groupe il y a 5 minutes.
Ce fut mon cas pour
Seventh Wonder, petit groupe de rock/métal progressif sorti de nulle part, ayant déjà à leur actif trois albums sortis dans un anonymat total.
Doté d'une belle pochette fouillée et assez énigmatique (j'y reviendrai), SW joue un metal progressif aux quelques relents dream-theatesques, où le groupe part dans des démonstrations instrumentales assez impressionnantes mais loin d'être indigestes (
Break The Silence avec ses 9:29 au compteur étant assez significatif).
Sauf que SW n'est pas là pour faire de la figuration, et possède un talent certain et de solides cordes à son arc: à commencer par une production claire et équilibrée rendant honneur à chaque instrument (même la basse est très présente). La plus grosse surprise de cet album vient incontestablement de Tommy Karevik, incroyable et talentueux chanteur, capable de moduler sa voix dans une gamme impressionnante, allant d'aigus poussés dans les refrains à des tons plus doux et prenants sur les ballades("tears for a father", "tears for a son"), apportant un gros plus aux compositions, notamment dans des refrains absolument dantesques! Mais si, vous savez, ce genre de refrain accrocheur qui, une fois dans la tête, ne vous lâche plus de la journée ! Et bien, des refrains comme ça, il y en a à la pelle, et c'est à mon avis l'un des plus gros points forts de l'album.
Musicalement, rien à redire: c'est pro, carré, les mélodies sont finement ciselées de bout en bout, avec un thème assez récurrent qu'on retrouvera tout au long de l'histoire (cf paragraphe 2) et qui donne une forte cohésion entre toutes les compositions, bien évidemment liées entre elles. Les musiciens sont loin d'être des manchots et savent se servir de leur instruments, ça c'est sûr, il n'y à qu'à écouter le début de petites perles comme
Hide and Seek ou Welcome to
Mercy Falls ( deux exemples parmi tant d'autres) pour s'en convaincre.
Et puis, il y a l'histoire...
Un album-concept, ce n'est pas nouveau, mais c'est toujours intéressant. Et là en l’occurrence c'est très bien réussi ! On peut déjà voir la scène grâce aux images présentes dans le livret (d'où l'intérêt d'acheter l'album !) : un accident de voiture, le père tombe dans le coma et a besoin d'un traitement. En parallèle, on pourra suivre la vie du fils et de la mère dans cette étrange ville qu'est
Mercy Falls par l'apport d'éléments de narration présents dans l'album, telle la discussion entre la mère et le médecin ou son fils. L'album se conclut sur une ballade déchirante (One Last Goodbye) qui nous ferait presque arracher une petite larme, et une sorte de flash-back (BackIn Time) où on revient juste avant l'accident de voiture, et où on apprend, lors d'une discussion entre la mère et le père, ce qui a causé l'accident (...de quoi ? Vous voulez savoir ? Ah non trop facile, acheter l'album !).
Un énorme album de prog mine de rien! Et si j'avoue manquer un peu de recul face à ce qui se fait autour, je n'en reste pas moins soufflé par les capacités du groupe qui est promis à un avenir plus que prometteur. Purée ces refrains quoi! Et ce chanteur! Et ces mélodies! Et ces.... enfin bref, vous êtes encore là? Allez hop: courez-moi l'acheter en vitesse!
Donc oui je maintiens, on trouve une certaine ressemblance avec sonata, et oui le groupe a une identité propre à lui.
Je pense que la comparaison peut amener certains à vouloir se pencher sur l'album parce que le groupe officie dans un style similaire à d'autres sans forcément copier. Et dans le cas de SW, le groupe ne copie absolument pas.
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