Ménophilie

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18/20
Nom du groupe Truie
Nom de l'album Ménophilie
Type Album
Date de parution 07 Avril 2023
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Prologue: L'Appel De Reinfield
 02:07
2.
 Bite En Cage
 03:40
3.
 Cassage De Cul (En Do Mineur)
 01:52
4.
 Salace Palace
 04:14
5.
 Comment On Fait (Vraiment) Les Bébés?
 04:08
6.
 Inturlute
 00:49
7.
 #Pute
 03:02
8.
 Ô Sultan Impuissant
 02:53
9.
 Voie Lacteuse
 03:33
10.
 Pénétrarium
 05:14

Durée totale : 31:32

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Truie


Chronique @ odrodzenie

16 Avril 2023

« Ménophile » est vicieux, sournois, puissant, massif mais aussi technique, varié, pensé dans le moindre détail

Trois ans après son single « Téquila & Filles De Joie », Kaan Türkdamar et Eric Dorléans, le duo formant de l’entité Truie, décident à nouveau d’ouvrir leur cabinet de gynécologie (fermé pour pratiques hors protocole médical) afin d’y extirper son dernier frottis, savoureusement nommé « Ménophilie ».

La curiosité est un vilain défaut disait ma grand-mère, mais voici un mot que je ne connais pas. Après quelques recherches, en voici la signification : la Ménophilie est une sorte de fétichisme menstruel. Elle relève des paraphilies appelées « trouble de la préférence sexuelle ». En gros, les personnes touchées, sont excitées par la période féminine et, plus il y a de sang avec ou sans d’odeur, plus elles aiment. J’aurai dû écouter le conseil de mamy…. Voilà en tout cas le décor planté du premier full-lenght de Truie.

« Prologue : L’Appel De Reinfield », sorte d’intro électro et dansante, sur fond de discussion avec un groupe de personne dans un club échangiste (juste une supputation), suivi d’un passage acoustique qui n’est pas sans rappeler le « Brutus » de Benighted, et se concluant avec une grosse accélération typiquement black-metal, introduit cette nouvelle livraison des bayonnais. Mais ne nous n’y méprenons pas, ce morceau d’ouverture ne préfigure en rien de ce que sera la suite de « Ménophilie », car, le deuxième ovaire, « Bite En Cage », donnera la tonalité de l’album et dire que Truie ne fait pas dans le romantisme, est un doux euphémisme. Gros riffing, accélérations furieuses et furibondes, plans saccadés, cassures massives (prétexte au cassage de nuque), le tout lorgnant sur un death/grind plutôt technique et, hormis son final indus, les autres croutes vaginales seront du même acabit.

Dans la lignée de ses prédécesseurs, « Ménophilie » privilégie l’alternance. Tout d’abord, l’alternance rythmique présente sur la globalité de la galette (« Voie Lacteuse », « Cassage De Cul (En Do Mineur) », Salace Palace » ou « Bite En Cage » en sont des preuves irréfutables), annihile toute forme de lassitude, les accélérations furieuses précédant ou succédant des cassures ultra lourdes, prétexte au headbanging le plus furieux. On y retrouve également des cadences typiquement « grind », que n’aurait pas renier Gutalax ou Gronibard comme sur « #Pute », des parties plus aériennes (toute proportion gardée, il s’agit de Truie) et influences issues directement du métal noir avec « Pénétrarium » et son accélération typique, ainsi que son harmonie très prégnante et ses vocaux écorchés.

Les arrangements minutieux ne sont pas en reste, avec l’intégration de multiples sampler salaces et graveleux issus de productions pour adultes, mais aussi par la présence de mélodies aguicheuses comme sur « Pénétrarium », d’un solo sur « Salace Palace », d’atmosphères arabisantes ou orientales sur « Ô Sultan Impuissant », de passages plus orchestraux à la Cradle Of Filth ou Dimmu Borgir (« Salace Palace » ou « Prologue : L’Appel De Reinfield ») et des beats électro disséminés ici ou là. Truie sait aussi éviter une asphyxie certaine à son auditeur, en proposant un interlude (« Inturlute ») qui servira de respiration salvatrice.

Le duo excelle et est au sommet de son art, la prestation instrumentale ne souffre d’aucune faille, la rythmique vous découpera le saucisson en fines rondelles, aidée par une guitare incisive et chirurgicale. Les vociférations de Kaan sont également impressionnantes, le bougre déclame des sons d’outre-tombe, très profonds avec cette impression qu’un énorme glaviot lui ait resté coincé au fond de son…pharynx. Le mise en son et la production sont également impressionnantes pour un groupe qui fait tout lui-même, chaque instrument est parfaitement audible, aucun ne prenant pas le pas sur l’autre, le mix n’ayant vraiment rien à envier aux grosses écuries.

Cependant, les griefs que votre serviteur avait à l’encontre de « Gokkun » persiste. Le crédo porno, qui est, et j’en conviens parfaitement assumé et, la marque de fabrique (ainsi que le second degré bien prononcé) de la formation, peut amenuiser la prise au sérieux de Truie et de son « Ménophilie » redoutable, le néophyte devra faire fi de cet état de fait, afin de plonger complètement dans ce premier format longue durée de la « cochonne ». Aussi et, ceci n’engage que moi, l’utilisation d’une batterie programmée m’a toujours posé problème. Même si celle-ci bénéficie d’un très bon rendu (on dirait bien qu’un vrai batteur officie derrière des fûts), rien y fait. Il est clair que l’embauche d’un vrai batteur entrainera des coûts supplémentaires, et, en ces temps de forte inflation, il n’y a pas de petits économies.

« Ménophile » n’est pas à mettre entre toutes les cages à miel, et, seules les esgourdes aguerries et aucunement chastes, pourront apprécier ce disque à la qualité intrinsèquement élevée. Même si cette œuvre est dans la droite lignée de ce que Truie a pu proposer jusqu’ici, votre serviteur n’a aucunement vu cet uppercut arrivé aussi fort (la dernière vraie grosse baffe que j’avais pris de cette envergure, est la découverte du deuxième album de Pilori).« Ménophile » est vicieux, sournois, puissant, massif mais aussi technique (Dying Fetus n’est parfois pas très loin), varié, pensé dans le moindre détail. Nul doute que s’il est bien travaillé promotionnellement et enfin défendu lors de diverses prestations scéniques, ce premier véritable album de Truie marquera assurément cette onzième année post-apocalyptique.

Quelle claque !!

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