Actif depuis 2007 et originaire de Bayonne, Truie n’a pourtant publié que trois enregistrements avec «
Bukkake » en 2017, «
Gokkun » en 2019 et le single «
Tequila & Filles De Joie » en 2020. Le groupe évolue sous la forme d’un duo avec Eric Dorléans (guitare, programmation) et Kaan Turkdamar (basse et chant), et officie, comme son patronyme peut l’indiquer, dans un « death-metal » à la fois brutal et old-school, avec une touche « porn » bien prononcé, il suffit de chercher la signification des intitulés des Ep.
En préambule, il est nécessaire de précise que «
Gokkun » contient 5 titres bonus, tous issus de «
Bukkake », ressortis des tiroirs pour l’occasion.
Tout est bon dans le cochon, ou plutôt la cochonne, et Truie va tenter de nous le prouver. Déjà, l’intitulé des morceaux, est sans équivoque et bien explicite (« 17 Nuances De Sperme », « 8bits Dans
Ton Cul » par exemple). Le tout est éructé avec des vocaux bien gras, entre le pig squeal et le glaviot, parsemé, de temps en temps, de hurlements bien sentis. Mais il ne faut pas se focaliser que sur cela car Truie, qui porte magnifiquement bien son patronyme, est une machine à riffs, avec des morceaux bien rythmés, concis où blasts hystériques succèdent ou précèdent des parties plus lourdes et massives.
Même si la plupart des titres sont courts, le duo parvient à alterner les cadences, ce qui annihile tout ennui ou lassitude. La cochonne reste bien grasse mais elle fait aussi preuve de subtilité, notamment sur « 8Bits Dans
Ton Cul » et sa partie électro entrainante, dansante avec une grosse influence synthwave, le passage quasi symphonique de « Partouze Sur Le Nil » ( c’est également le cas sur « Indigestion Turgescente ») et les incursions « black-metal » sur « Trve Du Cul », avec la lettre « V » pour faire encore plus « true ». Le riffing est incisif et découpe le jambon avec une précision chirurgicale comme sur « Crachoir A Sperme », « Salade D’Ovaires », « 17 Nuances De Sperme » ou encore « Fromage De Bite » (un hommage au Saint Vergeron ?) pour ne citer que ces quelques exemples.
Le duo délivre une prestation sans faille, la technicité de l’ensemble est assez bluffante car il ne se contente pas de balancer la purée sans sourciller, il y a un vrai travaille derrière tout cela et de vrais musiciens. Les vocaux de Kaan sont très gras, pour vous donner une image, c’est comme si vous vous raclez la gorge pour dégager un glaire gênant, on est pas loin, par moment de The
Last Days Of Humanity. Mais le bougre sait aussi s’égosiller de hurlements ou user d’un chant typiquement « black » (« Trve Du Cul »). Il est noter un humour graveleux à prendre au second degré, grâce aux nombreux samples qui parle de…. Sexe (« Tu veux mon sperme ? Et bien le voilà ! » ou « j’aime me faire embrocher comme un morceau de viande »).
Le crédo porno est clairement assumé par le groupe, mais c’est un risque que le propos musical du duo ne soit pas pris au sérieux et qu’il ne bénéficie pas de l’exposition médiatique que Truie mérite, un chant et une écriture en anglais l’auraient sûrement aidé en ce sens. Il faudra passer ce cap et la surprise sera totale musicalement. L’autre grief que votre serviteur aurait, est l’utilisation d’une batterie programmée. Alors, certes, c’est bien ficelé, c’est bien programmé, mais rien que le fait de savoir que les parties de batteries ne sont pas l’œuvre d’un vrai batteur, me gêne et amenuise la performance (ceci n'engage que moi).
Ames sensibles et êtres psychologiquement fragiles, s’abstenir. «
Gokkun » de Truie est gras dans tous les sens du terme, avec des paroles très orientés "romantisme", un humour décalé bien présent, des vocaux peu ragoutants mais, le propos musical du duo est fort impressionnant, d’une efficacité redoutable et d’une technicité bien présente. Aucun doute là-dessus, Eric Dorléans et Kaan Turkdamar sont loin d’être des manchots. Les férus de « death/grind » en auront pour leur compte et une dose de « porn » ne fera jamais de mal, quant aux autres, il faudra faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit pour apprécier la musicalité de Truie, qui a un vrai goût de « reviens-y ».
Ah, tiens des collègues de Bayonne, je vais jeter une oreille ! Par les temps politiquement corrects qui courent, ça fait du bien d'avoir du graveleux. Merci pour la chronique juteuse (oups).
Effectivement, tout est bon dans le cochon, une chro qui ouvre l'appétit. Sinon pour revenir à un passage de ta chronique pour faire encore plus "True" avec la lette V j'écrirai plutôt cela ccomme "Trve dv cvl" héhé Merci pour l'article poto, ça m'a donné envie de me faire péter une bonne tranche de jambon.
Haha, la petite réf à Action Discrète, bien vu ;)
Pas trop ma came ce genre là, mais la chro donne envie d'essayer, thanx.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire