Memento Mori

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15/20
Nom du groupe The Negation
Nom de l'album Memento Mori
Type Album
Date de parution 10 Juillet 2015
Style MusicalBlack Death
Membres possèdant cet album19

Tracklist

1. Intro
2. The True Enemy
3. Sacrifice the Weak
4. Parasite Fall
5. A Prayer for Those I Will Have to Kill
6. Faith in God's Corpse
7. End of Cycle
8. Vision of Doom
9. Résistance
10. Outro

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The Negation


Chronique @ Icare

26 Juillet 2015

Memento Mori ne parvient que partiellement à entraîner l’auditeur dans son univers de haine et de désolation.

The Negation, jeune groupe parisien fondé en 2012, avait déjà mis une bonne claque aux amateurs de black death brutal et sans concession en 2013 avec son premier album, Path of Obedience. Ceci dit, faute de promotion, la galette, autoproduite, était passée un peu inaperçue et n’avait pas permis au groupe de vraiment percer dans l’underground français. C’est donc sous l’égide de Kaotoxin et avec une visibilité désormais largement accrue que le combo parisien revient nous mettre une grosse mandale auditive.


Pochette noire, artwork ésotérique à la symbolique forte typé Watain, Memento Mori annonce explicitement la couleur : celle d’un art blasphématoire et impie qui ne s’embarrasse pas de fioriture pour dégueuler son mal-être à la face d’un monde pourri et corrompu. Et en effet, après la courte intro de rigueur, The True Enemy n’y va pas par quatre chemins, s’ouvrant sur un cri écorché et haineux, un riff black bien sombre et une cascade de blasts hallucinants de rapidité et de violence. S‘ensuivent des guitares plus lourdes pour un rendu puissant, écrasant et vraiment martial, The Negation ne semblant voué qu’à une seule chose : tout détruire sur son passage.

Ainsi, les titres très rapides vont alterner avec des morceaux plus lents, plus axés sur les ambiances, instaurant une lourdeur hypnotique et nauséeuse à l’aura quasi religieuse (Faith in God’s Corpse, End of Cycle). D’une manière générale, on constatera que ce nouvel opus est plus chaotique que Path of Obedience, les compos semblant être la cristallisation spontanée d’une haine trop intense pour être contenue, et qui jaillit sans contrôle en un flot erratique et corrosif : pas vraiment de couplet ni de refrain, peu de riffs marquants pour construire l’ossature des morceaux, aucune structure à proprement parler, les dix plages de la galette sont finalement assez difficiles à suivre et plutôt complexes pour ce genre musical d’habitude si basique et rudimentaire, nous entraînant dans un monde de chaos et de dévastation au fil des névroses de ses géniteurs.

Ceci dit, les bases de la musique sont toujours identifiables, oscillant entre un black brutal de facture classique (les débuts The True Enemy ou de Sacrifice the Weak), et un metal plus lourd et dissonant flirtant avec ce que j’oserais appeler une sorte de death orthodoxe. Un titre comme A Prayer for the Ones I Will Have To Kill est assez représentatif de ces influences, avec ces passages lents et rampants et ces riffs dissonants rappelant parfois un peu Deathspell Omega, ainsi que ces saccades de grattes lourdes, ces chœurs lugubres et ces explosions de fureur sporadique. Ceci dit, les Parisiens marquent plus les esprits sur les titres les plus violents et rapides (putain, mais quel batteur !), dont certains passages, rageurs et empreints d’une aura militaire très forte, rappellent fortement Crystalium (Résistance, chanté en français, avec ce sample du général de Gaulle, un peu trop long d’ailleurs, qui annihile en grande partie l’impact du titre).

Si The Negation est indéniablement un groupe sauvage, sombre et iconoclaste, il n’en oublie pas pour autant de parsemer de-ci de-là quelques touches mélodiques sur ces 42 minutes de bestialité histoire d’aérer l’ensemble, et de le rendre un peu plus digeste (le solo de True Ennemy, Parasite Fail, qui ressemble pas mal à du Dark Funeral avec des riffs excellents et très prenants, le début grandiloquent et solennel de Faith in God’s Corpse ainsi que ces notes de guitares plaintives et mélancoliques en toute fin de morceau), néanmoins, Memento Mori reste un opus un peu difficile à suivre, éclaté et tiraillé entre ses différentes facettes, et donc difficilement accrocheur. Le son, très clinique et froid, colle bien au style, mais rend la musique du combo encore plus difficile d’accès, et on peut également déplorer le fait que d’une manière générale, le groupe semble nous envoyer d’entrée ses titres les plus rapides et agressifs, nous livrant une fin d’album un peu moins intense, et, il faut bien le dire, trop répétitive.


En fin de compte, Memento Mortis se trouve être un album tout à fait correct qui, à l’instar de groupes comme Crystalium ou Azziard - ce n’est pas un hasard si on retrouve le hurleur et l’un des gratteux dans les deux groupes ! - cherche à imposer sa propre vision, militaire et jusqu’au-boutiste, d’un art musical bien souvent trop calibré, mais qui pêche peut-être par excès d’ambitions ou de complexité et ne parvient que partiellement à entraîner l’auditeur dans son univers de haine et de désolation. Les amateurs de black death dévastateur se rabattront donc plutôt sur la première offrande du groupe, qui reste extrêmement efficace en la matière, mais se devront de rester attentifs à la prochaine sortie du groupe, qui possède quoi que l’on en dise, un énorme potentiel en matière de destruction sonore.

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