Rendons-nous à l'évidence, l'Ukraine n'est certainement pas le pays slave le plus productif en matière de combos métalliques actuellement. Certes, certaines formations ont su bien émerger grâce à leurs thèmes et influences boisées propres à leur pays, comme
Drudkh,
Nokturnal Mortum,
Kroda ou encore Lucifufum, mais restant toujours dans l'ombre, et visiblement tous dans le style Black/
Pagan.
Ainsi, je m’attelle aujourd'hui à "
Meine Ganze Hoffnung Stirbt", un des derniers opus en date de
Moloch, one-man band fondé aux alentours de 2002 à Rivne par Sergiy Fjordsson.
Avec sa discographie monumentale, où on ne compte plus les splits, les Ep et les cassettes, rivalisant largement avec
Senmuth ou autre combo ultra-productif, son propre label actuellement montant sur le marché slave du disque, Depressive Illusions Records, et ses nombreux autres projets tels que
Saturn Form Essence, présentant le même type de discographie que
Moloch, mais aussi Psilocybe City
Life et
Silver Sphere Moon, avec pour finir son nombre incalculable d'associations et d'apparitions sur les albums d'autres groupes tels que
Uruk-Hai,
Unending Hatred ou
Gurthang pour qui il aura prêté son chant plus d'une fois, on peut dire que Sergiy n’arrête jamais, mais commence enfin à trouver le public qu'il mérite et une popularité à la hauteur de sa musique... car on peut dire ce qu'on veut, si pour certains groupes la quantité néglige trop la qualité, on avouera que Sergiy n'a pour l'instant pas déçu, que ce soit avec
Moloch qu'avec ses autres projets.
Alors évidemment, certains titres restent banals, mais tous se laissent écouter, et justement, les sept qui composent "
Meine Ganze Hoffnung Stirbt" se laissent plus qu'écouter...
Délaissant le coté Black "raw" de sa musique, je pense d'ailleurs à l'excellentissime "
Isolation der Essenz" qui a marqué les esprits, l'ukrainien retrouve son coté Ambient qu'il a parfois laissé de coté, afin de nous refaire vivre les bons moments passés avec "
Meine Alte Melancholie" et bien d'autres: seulement des claviers, sombres et lugubres à souhaits, mais toujours très mélodiques, chargés évidemment en ambiances mélancoliques et dépressives, mais toujours avec ce coté magistral en fond...
Dès le début de "Illusions des
Winters", voilà que l'on retrouve les éternels samples de vent froid du nord, ainsi que ces claviers sonnants étrangement version
Summoning au début, avec ce petit effet épique et médiéval, puis viennent se greffer quelques touches de piano ténébreux et morne, légèrement répétitif sur la longueur (difficile de voir la différence entre "Wenn der Herbsthimmel Ergraut Ist" et "
Meine Ganze Hoffnung Stirbt", même si la mélodie s'affine avec le temps), toujours très mélancolique et déprimant mais toujours si beau et mélodique, aux compositions à chaque fois innovantes et magnifiques, sonnant de temps à autre version
Endless Melancholy, ce qui fait que l'on ne s'en lasse jamais et on s'enfonce dans cette univers morose qui fait rêver...
Puis passe le temps, et lorsqu'on arrive au magnifique "Ein Letzter
Atem der
Natur" qui passe rapidement avec ces sortes de claviers semi-symphoniques en fond et ce fameux piano, on découvre qu'il ne reste qu'un seul et unique titre très court, "Ausklang", qui finalement disparaît aussi vite qu'il était venu, laissant comme un froid... mais un froid tellement agréable, qui ronge depuis le début et qui ne nous lâche pas.
Ces 30 minutes de pur
Dark Ambient version piano ont de quoi faire frémir les oreilles de tout les amateurs de mélodies, mais aussi de musique sombre et dépressive à souhait, relevée par une forte touche de mélancolie, une fois de plus Sergiy démontre qu'il n'a plus rien à prouver, puisque
Moloch s'inscrit déjà dans les artistes Black Métal les plus prometteurs de ces dernières années, un artiste encore plein de ressources malgré les albums légendaires qu'il a déjà sorti, alors un conseil, jetez vous dessus à pleines dents sur "
Meine Ganze Hoffnung Stirbt", qui reste néanmoins une pièce maîtresse de sa discographie.
Béon.
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